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Le président national du SCFP, Paul Moist, a écrit la lettre ci-dessous en réponse à un article de Jack Mintz publié dans le Financial Post du 15 juillet. L’article s’intitule « How to pay for urban infrastructure » ou « Comment défrayer les infrastructures urbaines ».


Au rédacteur en chef,

Les services publics et les infrastructures publiques sont essentiels à la fois au filet économique et au filet social du Canada. Nous avons le devoir d’assurer à tous, dans toutes nos collectivités, un accès à l’eau potable, à une électricité abordable, aux transports en commun, ainsi qu’à des services comme les hôpitaux, les bibliothèques et les écoles. Dans son article « How to pay for urban infrastructure », Jack Mintz passe sous silence ce point important; il fait abstraction de l’intérêt public que représentent des infrastructures et des services publics forts.

M. Mintz voit dans le concept d’investissement public dans les infrastructures et les services une « relique », alors qu’en fait, c’est un ingrédient nécessaire à la création des conditions de la croissance économique. Il améliore la qualité de vie des gens. On ne peut pas mesurer les bienfaits des infrastructures publiques, comme les transports en commun, les routes et les écoles, simplement par le nombre de leurs utilisateurs. Leurs bienfaits sont vastes et s’étendent à toute la société.

Il serait irresponsable de la part d’un gouvernement de se laver les mains de la fourniture des infrastructures publiques sur lesquelles comptent les gens et les communautés. Les catastrophes récentes en Alberta, en Ontario et au Québec montrent que nous avons besoin d’infrastructures capables de résister aux catastrophes. Dans ces circonstances, l’exploitation publique des services de base comme l’aqueduc et l’égout est essentielle au rétablissement de la situation et à la santé publique. En confiant la propriété et l’exploitation des infrastructures au privé, on réduit la capacité du gouvernement à réagir rapidement et à partager les coûts des mesures d’urgence au sein de la collectivité.

Cela dit, M. Mintz a raison lorsqu’il parle des dangers de se fier aux partenariats public-privé. Dans les PPP, le gouvernement assume les risques et le privé assume les profits. D’un cas à l’autre, on constate que ces ententes risquées entraînent des coûts à long terme plus élevés, une perte de contrôle des actifs publics et une responsabilité à l’égard du public fort diminuée. Les vérificateurs généraux du Québec et de l’Ontario ont déjà fait remarquer que les PPP ne remplissent pas leurs promesses. À partir de ses propres critères, M. Mintz n’a pu citer un seul PPP réussi.

Nous avons besoin de solutions à long terme pour les infrastructures. C’est pourquoi il est si primordial que le gouvernement fédéral s’engage à accroître considérablement le financement prévisible, flexible et à long terme des dépenses dans les infrastructures publiques, pour faire passer l’intérêt public avant les profits de l’entreprise privée.

Salutations cordiales,

Paul Moist
Président national
Syndicat canadien de la fonction publique