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« Je n’avais jamais réfléchi à la santé et à la sécurité. J’étais sûr que je n’aurais jamais d’accident. J’avais tort. » – Ray Smith, coprésident du Groupe de travail national des personnes ayant un handicap (GTNPAH).
  

La campagne nationale du SCFP sur les droits des personnes ayant un handicap au travail se poursuit avec, cette semaine, le lancement d’une nouvelle fiche d’info intitulée « Santé et sécurité pour les travailleurs ayant un handicap ». Cette fiche propose des conseils en matière d’adaptation, des étapes afin d’évaluer les dangers et des suggestions pour rendre un lieu de travail plus sécuritaire pour tous les travailleurs.

Le coprésident du Groupe de travail national des personnes ayant un handicap, Ray Smith, a contribué à la coordination entre le GTNPAH et le Comité national de santé-sécurité du SCFP afin de réaliser cette fiche d’info. Voici le puissant témoignage qu’il nous a livré.

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Doté de beaucoup d’entregent, Ray Smith a d’abord pensé faire carrière dans l’industrie hôtelière. Or, après le collège, il n’a pas pu trouver un emploi dans ce domaine.

À l’âge de cinq ans, une malformation congénitale a coûté à Ray l’usage de son œil gauche. Ce handicap lui a valu beaucoup de discrimination lorsqu’il s’est mis en quête d’un emploi, et ce, malgré sa bonne santé.

« Les gens me regardaient et je pouvais les entendre sursauter et penser “mais, il est handicapé!”, parce que je ne les regardais pas directement ou que je leur disais que j’étais aveugle au sens de la loi. On sent alors la barrière du handicap s’ériger devant soi, et on sait qu’on ne sera pas retenu pour le poste. »

Malgré ses difficultés à trouver un emploi, la vie de Ray suivait son cours. Il a rencontré sa future femme, Sigrid, avec qui il a voulu avoir des enfants. Pour gagner un salaire, il a accepté un emploi de gardien.

Pendant dix ans, soit de 1976 à 1986, Ray a conservé son emploi et fait vivre sa femme et leurs deux enfants. Puis, le 16 janvier 1986, sa vie a basculé.

« Je sortais plusieurs boîtes d’ordures pour les jeter dans un grand conteneur; l’une de ces boîtes contenait une éclisse. Je ne m’en étais pas rendu compte et, évidemment, je ne portais pas de lunettes de sécurité, parce “ce genre de chose ne m’arrivera pas”. En soulevant la boîte, je suis tombé à la renverse, le contenu de la boîte s’est vidé sur mon visage et l’éclisse est allée directement dans mon œil droit. »

Ray a subi deux opérations lourdes, mais il a tout de même passé une année entière complètement aveugle. Il a éventuellement recouvré la vue légèrement, mais il souffre encore de vision télescopique et de myopie extrême. Ce fut un coup dur.

« Je suis devenu aigri et colérique; je passais mon temps à crier après ma femme et mes enfants. Je refusais leur aide et j’avais honte de mon handicap. Ce n’était pas beau à voir. »

Heureusement, Ray disposait d’une bonne assurance et d’un chargé de cas qui lui a servi une bonne dose de « fermeté affectueuse ».

« Il m’a recommandé de retourner sur les bancs d’école pour apprendre un nouveau métier, d’utiliser l’équipement spécialisé pour aveugle et de suivre une formation en mobilité. C’est ce que j’ai fait. Mon accident est survenu en une seconde, mais il m’a fallu quatre ans pour m’en remettre et me réformer. »

Ray est alors entré dans le monde de l’assurance, pour éventuellement travailler à la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail de l’Ontario (CSPAAT), où il aide d’autres personnes qui se sont blessées au travail.

« La CSPAAT a accepté mon handicap, ce qui m’a aidé dans mon attitude et mon estime. Aujourd’hui, je donne des conférences sur ma blessure et l’importance de la santé et de la sécurité au travail. »

En outre, Ray s’est mis à militer au sein de son syndicat pour les droits des handicapés. À titre de membre du SCFP 1750, il s’est joint au comité des travailleurs ayant un handicap du SCFP-Ontario, avant d’entrer au Groupe de travail national des personnes ayant un handicap, dont il est le coprésident depuis maintenant quatre ans. Enfin, on l’a récemment élu vice-président aux travailleurs handicapés du Congrès du travail du Canada.

« Être syndiqué est un honneur. Cela m’a apporté encore plus de confiance en moi et d’estime, en plus de me permettre d’acquérir de précieuses compétences, par exemple en réseautage et en art oratoire. »

Ray souhaite aussi souligner les fortes pratiques d’adaptation qu’exerce le SCFP dans ses activités syndicales.

« Ma femme est autorisée à m’accompagner à titre de guide dans les réunions et les activités du SCFP, pour assurer ma sécurité et ma mobilité. C’est un énorme avantage pour moi. Le groupe de travail a aussi dressé une liste de vérification en accessibilité pour évaluer l’accessibilité des activités du SCFP, pour que tout le monde puisse y participer. »
  

  • En quoi le syndicat vous a-t-il aidé? Envoyez votre témoignage à l’adresse equality@cupe.ca.
      
  • Pour lire d’autres témoignages et des renseignements pratiques, rendez-vous au scfp.ca/handicap-vosdroits.