Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Le 24 avril, l’édifice Rana Plaza, près de la ville de Dhaka, au Bangladesh, s’est effondré, tuant 300 travailleurs et en blessant près de 2 500. Cet événement est survenu alors qu’en novembre 2010, près de Dhaka, un incendie avait tué 117 travailleurs dans un atelier de couture de neuf étages. En décembre 2010, c’était 28 travailleurs qui périssaient dans un incendie similaire. Selon la campagne Clean Clothes, depuis l’incendie de Tazreen, il y a eu 28 autres incendies d’ateliers au Bangladesh faisant huit morts et 591 blessés.

De nombreuses sociétés de vêtements possédant des points de vente au Canada profitent des bas salaires et des conditions de travail dangereuses qui règnent dans les ateliers de couture autour de Dhaka. Dans le cas de la plus récente tragédie, on a pu identifier la collection Joe Fresh de Loblaw parmi les clients. Dans les incidents précédents, les travailleurs fabriquaient des vêtements pour Walmart, H&M, Zara et Superstore Outlets.

Le gouvernement canadien a fait du Bangladesh une de ses priorités en matière de développement économique par le commerce et l’investissement. Ce pays est la deuxième plus grande source d’importations canadiennes en Asie du Sud, après l’Inde. Entre 2005 et 2012, la valeur de notre commerce bilatéral a plus que doublé, grâce à un tarif douanier préférentiel, le Tarif des pays les moins développés, qui permet aux sociétés canadiennes du vêtement d’importer annuellement environ 1,2 milliard de dollars en marchandises, sans taxe ni quota. Aujourd’hui, nous importons du Bangladesh des marchandises d’une valeur totale de plus de 1,6 milliard de dollars, dont plus de 95 pour cent sont des vêtements et des tissus.

Le Bangladesh affiche un très mauvais dossier en matière de contrôle et d’application des normes du travail. Moins d’un pour cent des travailleurs du vêtement y sont syndiqués, en raison de lois du travail qui empêchent les travailleurs de se syndiquer et de se battre pour améliorer leurs conditions de travail et leur sécurité au travail.

Les travailleurs bangladais continueront d’être dévalorisés et de travailler dans des conditions épouvantablement dangereuses, jusqu’à ce qu’on assiste à un changement dans les politiques publiques et que ces travailleurs obtiennent le droit de se syndiquer, qu’on les encourage à le faire et qu’ils exercent leur droit à un salaire décent et à la sécurité au travail. Pour ce faire, ils doivent d’abord avoir le droit de se syndiquer pour faire valoir leurs buts collectifs. Le Canada doit insister pour que les pays avec qui nous commerçons respectent les droits du travail que nous enchâssons dans nos lois.

Le Syndicat canadien de la fonction publique joint sa voix à celle du Congrès du travail du Canada pour demander au gouvernement canadien de développer, de concert avec la communauté internationale et ses partenaires sociaux, un système musclé et applicable permettant de reconnaître les droits du travail et la santé-sécurité au travail.
  

Article connexe :

Le SCFP réclame justice pour les travailleuses et travailleurs tués au Bangladesh

Campagne Labourstart : Garantissez la sécurité dans les usines du Bangladesh !