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Hier, des Réginois inquiets ont discuté d’une menace croissante pesant sur les infrastructures municipales publiques, lors d’une assemblée populaire. Paul Moist, président national du SCFP, et Maude Barlow, présidente nationale du Conseil des Canadiens, étaient sur place pour parler d’un partenariat public-privé qui se trame. En effet, le conseil municipal de Régina s’est récemment prononcé en faveur de la publication d’un appel d’offres pour une usine de traitement des eaux usées en mode PPP.

« Les infrastructures d’eau sont indispensables, où qu’on soit dans le monde, et le seul moyen de les protéger consiste à les garder dans le domaine public », a affirmé Mme Barlow à l’ouverture du débat, dans un centre communautaire Artesian plein à craquer. « Les gouvernements perdent le contrôle au profit de l’entreprise privée et, de plus en plus dans le monde, les décisions sur l’eau ne sont plus prises par eux. »

Mme Barlow a souligné quelques expériences internationales en matière de privatisation des réseaux d’eau, dont la plupart se sont soldées par de gros profits pour les actionnaires et de vertigineuses hausses de tarifs pour les citoyens : « Notre réponse à ce genre de projet, c’est non, parce que notre eau, ça compte, a-t-elle conclu. Et la chose la plus importante, en ce moment, c’est de la garder dans le domaine public et de dire non à ces sociétés privées. »

Paul Moist a poursuivi la discussion en présentant brièvement les problèmes d’infrastructure auxquels font face Régina et d’autres municipalités canadiennes : « Le fédéral force Régina à faire son projet en mode PPP pour toucher des fonds fédéraux. Dans mon livre à moi, c’est inacceptable. »

M. Moist a fait remarquer que plusieurs conseillers municipaux ont appuyé la solution PPP parce que c’est la seule qui donne accès à une enveloppe fédérale de 58 millions de dollars. Et ils l’ont appuyé en limitant la consultation publique au strict minimum : « Il n’y a pas eu de débat public. Ce n’est pas ça, la démocratie. »

Il a insisté sur l’importance du traitement des eaux usées pour la santé publique. Il a aussi rejeté l’argument de certains conseillers voulant qu’un PPP soit acceptable pourvu qu’il ne vise pas l’eau potable.

M. Moist a ensuite pressé l’assistance de ne pas reculer devant ce genre d’arguments, ni devant les partisans des PPP et de la privatisation des services publics : « Il y a des tonnes de fric à faire dans le secteur public, et nous jouons avec de gros joueurs. Si ce projet se réalise, une grosse partie de votre facture d’eau quittera Régina. »

« Ce débat n’est pas terminé, a-t-il conclu. La parole est à vous; faites-vous entendre. »