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Le mouvement syndical canadien s’inquiète beaucoup de l’exploitation croissante des travailleurs étrangers temporaires. C’est pourquoi, pour lancer la troisième journée de la Conférence nationale sur les négociations, les participants ont discuté de ce que pourrait faire le SCFP pour mieux protéger ces travailleurs souvent invisibles et muets.

Le petit déjeuner animé par Aina Kagis, directrice régionale de la Saskatchewan, a permis à deux conférenciers de partager leur expérience : Yessy Byl du Centre de recherche sur les libertés civiles de l’Alberta et Joey Calugay du Centre des travailleurs immigrants.

« Il faut partir de l’idée de solidarité entre travailleurs », a soutenu M. Calugay à propos de ce que peuvent faire les syndicats pour rejoindre les travailleurs étrangers temporaires. « Il faut éliminer les politiques discriminatoires et offrir une voie vers la citoyenneté à ces gens qui viennent ici pour travailler. »

Repousser le programme d’austérité

Les travailleurs ne sont pas responsables de la crise économique mondiale. Pourtant, gouvernements, employeurs et commentateurs de droite tiennent à faire payer les syndiqués pour la reprise, à coups d’attaques cyniques contre leur droit fondamental à la négociation collective et de coupes dans les salaires, les retraites et les avantages sociaux.

La plénière d’avant-midi, en ce troisième jour, a permis aux participants de se pencher sur les modèles et les stratégies de négociations susceptibles de repousser les attaques de ce programme d’austérité. La discussion a été amorcée par une table ronde de directeurs régionaux et de directeurs régionaux adjoints du SCFP.

Ces panélistes ont énuméré les nombreux défis auxquels font face les syndiqués à la table des négociations, en soulignant les bons coups réalisés dans leur région. Ils avaient aussi des conseils à donner aux participants : « Nous avons dû bâtir une solidarité et une coordination », a raconté Rhonda Spence, directrice régionale adjointe de la Colombie-Britannique. Elle a parlé du recours à la négociation coordonnée pour contrer les plans du gouvernement libéral Clark en Colombie-Britannique : « Nous avons toujours cru en la négociation coordonnée, mais cette stratégie est devenue essentielle devant le programme d’austérité du gouvernement provincial. »

D’autres panélistes sont revenus sur l’importance d’une solidarité entre les comités de négociation, la direction syndicale et les syndiqués. On a identifié les communications comme une charnière du développement de cet aspect essentiel de la négociation.

« Nos communications doivent toujours s’axer sur l’effectif, a affirmé Gordon Black, directeur régional des Maritimes. Si notre effectif est informé, conscient des enjeux et derrière son comité de négociation, ce dernier a de bien meilleures chances de conclure une entente bénéfique pour les syndiqués. »

« L’honnêteté avec l’effectif, c’est important, que les nouvelles soient bonnes ou mauvaises, a renchéri la directrice régionale de l’Ontario, Linda Thurston-Neeley. Pour prendre des décisions éclairées, nos membres doivent être bien informés. » Mme Thurston-Neeley a également souligné que, pour repousser les attaques politiques, il faut gagner des appuis à l’extérieur du syndicat, des appuis populaires : « Le secteur public élargi se fait piétiner; il faut réussir à gagner l’appui de la population. »

Denis Plante, directeur régional du Québec, est d’accord : « Il faut demeurer en contact avec les gens. Pour qu’ils nous soutiennent à travers les négociations, il faut communiquer avec eux, sans quoi la confiance s’effrite très rapidement. »

Les panélistes, comme bon nombre des participants qui se sont présentés au micro pendant la période de questions, ont plaidé pour la solidarité dans les négociations, au sein du syndicat et entre les syndicats, en espérant que cette solidarité serve à stimuler des changements plus profonds.

Mme Spence a bien résumé les conclusions de la séance : « Nous, dirigeants, devons comprendre les politiques qui animent le programme d’austérité. Nous devons modifier le paysage politique, agir politiquement et faire advenir le changement, à l’échelon provincial et à l’échelon fédéral. »

Répondre aux questions difficiles

Les directeurs nationaux du SCFP étaient le centre d’attraction de la plénière d’après-midi. Paul Moist, président national, et Charles Fleury, secrétaire-trésorier national, ont répondu aux questions des participants sur une vaste gamme de sujets. Et pour la première fois dans une activité nationale du SCFP, on a utilisé les réseaux sociaux, en l’occurrence Twitter, pour soumettre questions et commentaires.

Les délégués ont questionné nos dirigeants sur l’utilisation des ressources et du personnel nationaux, le soutien financier à la négociation et aux campagnes, les priorités en matière d’action politique nationale, et plusieurs autres sujets.

La recherche de nouvelles solutions à la mobilisation des membres a fait partie des principaux thèmes abordés. « La seule manière d’aller de l’avant, c’est de gagner l’esprit et le cœur de nos membres. Et ça, ça implique d’user quelques paires de souliers », a lancé M. Moist, en soulignant qu’une conférence comme celle-ci constitue un pas dans la bonne direction. « Pour la première fois, les dirigeants de notre syndicat se sont réunis pour parler uniquement de négociation. Ça ne devrait pas être la dernière fois. »

La conférence se termine vendredi matin.

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