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Paul Moist, président national du SCFP, rentre tout juste d’un séjour en Chine. En effet, une délégation du CTC dont il faisait partie est allée rencontrer des travailleurs et des représentants syndicaux afin de discuter de la croissance du mouvement syndical là-bas.

Le voyage a été organisé à la demande de la Fédération des syndicats de Chine (All China Federation of Trade Unions ou ACTFU). La délégation était formée entre autres des principaux dirigeants du CTC, du SCFP, des Métallos, des TCA et de la Fédération du travail de Terre-Neuve-et-Labrador.

Comme le souligne le président Paul Moist, le moment de la visite était intéressant, compte tenu non seulement des défis que doit relever le mouvement syndical au pays, mais aussi des discussions qui ont lieu au Canada sur l’avenir du commerce avec la Chine.

« La Chine est un pays de contrastes frappants, affirme M. Moist. On y trouve des édifices et des infrastructures à la fine pointe de la technologie, comme des trains à très grande vitesse. En même temps, l’écart égalitaire y est immense. Même si beaucoup ont pu sortir de la pauvreté grâce à la croissance de la Chine, le fossé entre riches et pauvres y est très évident. »

Le passage à un système axé sur le marché a obligé le mouvement syndical à changer aussi. Il y a eu beaucoup d’agitation ouvrière et de grèves sauvages, la plupart impliquant des grévistes non syndiqués. Même si l’ACTFU est structurée comme une entité indépendante du gouvernement, l’agitation syndicale les oblige à réfléchir aux moyens à prendre pour défendre plus efficacement les travailleurs.

« En Chine, j’ai été frappé par l’absence de droits des travailleurs comme ceux que nous avons ici, poursuit Paul Moist. Les dirigeants de l’ACFTU que nous avons rencontrés étaient très intéressés par nos points de vue sur les négociations collectives et la syndicalisation, mais nos descriptions des normes canadiennes dans ces domaines étaient des concepts vagues pour eux. »

La Chine commence lentement à instaurer des programmes sociaux qui aideront à soutenir les familles des travailleurs. Le gouvernement chinois cherche à stimuler la consommation intérieure en mettant en place un filet de sécurité sociale de base qui comprend des régimes de retraite, une assurance-maladie et des congés parentaux payés.

« La Chine est un pays en développement et a encore beaucoup à faire pour que les travailleurs jouissent du même niveau de droits fondamentaux et de libertés civiles qu’au Canada, ajoute M. Moist. Il faut inclure les droits de la personne dans toute discussion sur l’accord de commerce de l’APIE et les investissements de l’État chinois dans l’industrie canadienne des ressources. »

« Je crois que nous devons être un pays commerçant, mais nos gouvernements doivent négocier aussi vigoureusement que d’autres pour protéger nos ressources dans l’intérêt de notre pays et accroître les possibilités d’emploi pour les Canadiens, précise Paul Moist. En même temps, nous avons un rôle à jouer pour que le gouvernement chinois avance dans le dossier des droits de la personne. »

Le CTC continuera à tisser des liens avec l’ACFU et accueillera une délégation de dirigeants syndicaux chinois l’année prochaine. Le CTC souhaite aussi que le Canada maintienne le financement de l’ACDI après 2014 pour appuyer d’importants programmes portant sur l’exploitation des femmes, les travailleurs migrants et les minorités ethniques.