Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Terribles fermetures de maisons de jeunes – Les compressions dans les services de protection de l’enfance mettent encore plus à risque les jeunes autochtones.

MOOSE FACTORY, ONT. – Les collectivités de la baie d’Hudson et de la baie James sont encore une fois remuées par les compressions dans le budget consacré à l’enfance par le ministère des Services à l’enfance et à la jeunesse. Elles viennent de perdre deux foyers d’accueil d’urgence qui viennent en aide aux jeunes à risque des communautés autochtones.

Les foyers d’accueil d’urgence hébergent temporairement les enfants et les jeunes sortis de leur famille pour cause d’abus ou de négligence, pendant leur période d’évaluation et de stabilisation. Ces foyers sont pour eux un lieu de transition paisible et sécuritaire.

« L’agence Payukotayno: James & Hudson Bay Family Services, qui a la responsabilité de protéger les enfants et les jeunes à risque, est aux prises avec un déficit budgétaire de plus de deux millions de dollars, explique Carrie Withers, conseillère nationale du SCFP. Par conséquent, elle a annoncé qu’elle fermait deux foyers d’accueil d’urgence, ainsi que d’autres services nécessaires. Cela met en péril la capacité de l’agence à remplir son mandat de protection de l’enfance. »

Une trentaine d’employés ont reçu leur avis de congédiement. Les portes des deux établissements fermeront le 31 août. Une douzaine de jeunes autochtones devront être déménagés. Certains d’entre eux seront déracinés de leur communauté, de leur groupe de soutien et de leur culture.

Le ministère prétendait, plus tôt cette année, toujours vouloir soutenir l’agence et collaborer avec elle afin de renforcer et d’améliorer les services aux enfants et aux jeunes de Moosonee, Moose Factory et des communautés autochtones côtières éloignées qu’elle dessert. Pourtant, il fait exactement le contraire.

« C’est inacceptable, ajoute Mme Withers. Depuis quelque temps, le gouvernement promet de financer les sociétés d’aide aux enfants à risque et les services aux communautés autochtones. Or, voici qu’on nous annonce de nouvelles compressions aux services à l’enfance et à la jeunesse, dans une collectivité bénéficiant déjà de très peu de ressources, où les enfants et les familles sont aux prises avec d’énormes enjeux, dont la pauvreté et une pénurie de bons emplois. Tout cela démontre un manque total de sérieux de la part du gouvernement envers les problèmes de nos collectivités. »

« Nous avons le devoir de tenir le ministère responsable du sous-financement de l’agence. C’est pourquoi nous exhortons le gouvernement provincial à prendre au sérieux son mandat de protection de l’enfance et à y investir l’argent nécessaire. »

Un nouvel établissement est en construction dans la municipalité voisine de Chapleau. L’agence prétend que cela a joué dans sa décision. Or, cet établissement n’ouvrira pas de si tôt : les enfants touchés devront être déménagés ailleurs, aussi loin que Kingston.

De plus, l’agence a déclaré que tout argent que le ministère ajoutera à son budget servira à éponger le déficit plutôt qu’à trouver une solution viable à la prestation de services d’aide à l’enfance adéquats.

« Il y a de l’argent pour ériger un nouvel établissement, mais il n’y en a pas pour sauver les importants services que fournit notre personnel. C’est épouvantable, conclut Mme Withers. Nos employés ont tissé des liens avec ces jeunes; cette fermeture permanente les affectera, c’est évident, et elle forcera le déménagement des jeunes dans un territoire inconnu, où ils seront coupés de leur famille et risquent de perdre leur patrimoine et leur culture. »

L’Assemblée des Premières Nations (APN) et la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada (SSEFPNC) se sont dites préoccupées de constater que le gouvernement du Canada a la mauvaise habitude, depuis longtemps, de moins financer les services de protection des enfants autochtones que les services s’adressant aux enfants non autochtones.

On s’attend à ce que la dernière ronde de compressions gouvernementales dans les services de protection de l’enfance entraîne des compressions sévères dans les services et dans l’aide à l’enfance partout dans la province, ce qui mettra les enfants encore plus en danger.

Pour en savoir plus, contactez :

Carrie Withers, conseillère nationale du SCFP : (705) 987-1650

Marjorie Savoie, communications du SCFP : (613) 864-9924