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Une délégation du SCFP a assisté à la 19e Conférence internationale sur le sida (AIDS 2012) à Washington (DC), la semaine dernière. Roger Procyk, membre du SCFP 2348 et du Conseil national des autochtones, nous fait part de ses réflexions.

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Le lundi 23 juillet, Hillary Clinton a exprimé son appui au droit des femmes de choisir (en faisant référence à leur santé et à leur corps), devant plus de 20 000 délégués. Elle a aussi parlé de la possibilité d’une génération sans sida, sans bébé naissant avec le VIH, où le taux de nouvelles infections baisserait grâce aux traitements et où toutes les personnes infectées auraient accès aux traitements et à l’information.

Plus tard, j’ai assisté à l’ouverture officielle du Global Village, une grande aire d’exposition pleine de kiosques d’information, d’activités, de divertissements, de projections, d’œuvres d’art, de photographies et d’occasions de réseautage. J’ai pu y entendre Medicine Horse, un groupe de tambours représentant plusieurs tribus. Bien qu’ils soient bons, ils n’arrivaient pas à la cheville de Red Bull, le groupe cri de la Saskatchewan qui a travaillé avec Buffy Ste. Marie.

On dit que l’argent mène le monde. Les plus grosses pharmaceutiques au monde sont ici pour tenter de conserver leur contrôle sur l’accès à des médicaments qui sauvent des vies. La salle d’exposition regorge de présentations de pointe préparées par des sociétés et des pays qui souhaitent mousser leurs produits et leurs programmes.

Les pharmaceutiques font du lobbying pour faire inclure dans l’AÉCG (l’Accord économique et commercial global entre le Canada et l’UE) et le Partenariat transpacifique des clauses qui leur sont favorables.

Ces accords commerciaux accorderont aux sociétés le droit de poursuivre un pays pour cause de perte de profits si ce pays choisit un médicament générique au lieu d’un médicament de marque. En outre, en prolongeant l’application des brevets sur les médicaments les plus coûteux, le PTP et l’AÉCG limiteront l’accès aux antirétroviraux.

Mercredi, l’association infirmière National Nurses United (NNU) a organisé une marche pour la taxe Robin des Bois, soit une taxe sur toutes les transactions spéculatives que font les banques et les négociants sur les marchés financiers. Il s’agit d’une excellente idée qui ne ferait de tort à personne et qui permettrait de rediriger des sommes importantes vers la lutte contre le sida.

Des milliers de participants à la conférence se sont joints aux infirmières. Plusieurs marcheurs manifestaient contre la criminalisation du VIH dans des territoires qui adoptent des lois qui punissent les personnes vivant avec le virus et qui limitent leurs droits. La stigmatisation des séropositifs et des travailleurs du sexe est un des principaux thèmes de cette conférence.

En soirée, j’ai entendu la ministre canadienne de la Santé, Leona Aglukkaq, après une introduction trop aimable de la part d’un médecin maori néozélandais. L’ONG canadienne AIDS Action Now a distribué un résumé du terrible dossier du gouvernement Harper. Ce document soulignait l’impact des compressions budgétaires imposées dans les services sociaux et la recherche sur les personnes vivant avec le VIH-sida dans les communautés autochtones du Canada.

À cette séance, j’ai appris qu’il n’existe pas de statistiques fiables sur les populations autochtones aux États-Unis, en raison de disparités à travers ce pays quant à la définition du terme « autochtone » et d’une distinction entre amérindien et autochtone de l’Alaska. On a aussi eu droit à des allocutions des Maoris d’Aoteora (Nouvelle-Zélande), des aborigènes australiens, d’un groupe chilien et d’une femme représentant les peuples autochtones de la Birmanie et de la Thaïlande.

Sans surprise, la plupart de ces conférenciers ont parlé d’un risque accru d’infection au VIH parmi leur population en l’expliquant par le chômage, la pauvreté, l’analphabétisme et la dépendance à l’alcool et aux drogues. Les gouvernements nationaux traitent souvent ces gens comme des attractions touristiques folkloriques tout en les ignorant lorsqu’il est question d’élaborer des politiques et de créer des programmes éducatifs ciblés.