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Le budget fédéral 2012 confirme que Stephen Harper a l’intention de couper le financement du fédéral dans le domaine de la santé. De plus, ce budget passe complètement sous silence la pressante question de l’assurance-maladie. Les femmes, autant celles qui fournissent des soins que celles qui en reçoivent, souffriront le plus de ces lacunes.

Le gouvernement fédéral doit assumer les responsabilités qu’il a acceptées dans l’accord 2004-2014 sur la santé et négocier un nouvel accord qui saura protéger, améliorer et renforcer le régime d’assurance-maladie.

Compressions annoncées des crédits fédéraux

Le budget confirme la décision de Harper (annoncée en novembre dernier) d’imposer unilatéralement des compressions dans le financement des soins de santé. À compter de 2017, le Transfert canadien en matière de santé sera indexé suivant la croissance économique, avec une majoration minimale de trois pour cent, contre six pour cent auparavant.

À combien se chiffre cette baisse? Cela dépendra de la croissance économique. Dans le pire des cas, on parle de 36 milliards de dollars en moins sur sept ans. Le directeur parlementaire du budget, plus optimiste, prévoit plutôt 26 milliards.

Qu’on voie l’avenir en rose ou non, le fédéral diminuera sa participation dans le financement des soins de santé. Elle ne sera plus qu’une fraction de ce qu’elle était à l’époque où le gouvernement innovait avec l’assurance-maladie. Au moment de la création de l’assurance-maladie, le fédéral assumait 50 pour cent des coûts de la santé. Il en est actuellement à 21 pour cent et Harper souhaite le ramener à 10 pour cent, soit ce qu’il était à la fin des années 90, après une série de compressions aux effets dévastateurs sur les travailleurs et les patients.

Sans le poids de l’argent, le fédéral ne peut pas faire respecter les normes nationales d’assurance-maladie, comme la Loi canadienne sur la santé. Celle-ci est déjà grandement malmenée, sans compter que Harper encourage « la diversification des modes de prestation des services », du jargon pour parler de privatisation des soins.

De plus, ce budget fédéral ampute les crédits de Santé Canada de 6,4 pour cent, affaiblissant ainsi la supervision et la direction fédérale en matière d’assurance-maladie.

Les compressions nuisent déjà aux femmes marginalisées

Les compressions imposées immédiatement par le gouvernement fédéral affectent déjà les femmes et les groupes de santé autochtones.  Stephen Harper a réduit le financement accordé à l’Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA) et à plusieurs organisations de santé des femmes autochtones; des programmes cruciaux pour la prévention du suicide, la santé des femmes, le diabète et d’autres problèmes de santé urgents disparaîtront. Stephen Harper réduit aussi le Programme de contribution pour la santé des femmes, qui finance six organisations de santé des femmes au pays. D’autres compressions sont également prévues.

Un manque de vision

Avec ce budget, Harper a raté l’occasion de faire preuve de vision ou de se pencher sur les préoccupations des Canadiens en matière de santé. Les femmes devront encore combler les trous, un lourd fardeau, autant pour les travailleuses que pour les patientes.

Le budget est paru une semaine après que le comité sénatorial chargé d’étudier l’accord sur la santé ait recommandé un meilleur encadrement fédéral et de nouveaux programmes nationaux (assurance-médicaments, soins prolongés). Pourtant, le budget marque un recul du fédéral. Il n’offre rien de substantiel aux Canadiens qui peinent à payer leurs médicaments sous ordonnance, à prendre soin de parents malades ou à trouver des soins de qualité abordables à l’extérieur du réseau hospitalier.

Ce dont nous avons besoin
 
Le gouvernement fédéral doit négocier un nouvel accord sur la santé de dix ans avec les provinces, un accord qui saura protéger, renforcer et élargir le régime d’assurance-maladie. 

Un accord qui protégerait l’assurance-maladie prévoirait un financement fédéral stable et suffisant, sans compressions, en plus de faire respecter les normes nationales, à commencer par la Loi canadienne sur la santé.
 
Un accord qui renforcerait l’assurance-maladie encouragerait des idées novatrices dans le réseau public, comme servir des aliments plus sains et locaux dans les hôpitaux, garder les établissements plus propres, combattre les infections nosocomiales (en milieu hospitalier) et accroître le travail d’équipe, où les compétences et l’expérience de chaque soignant seraient mises à profit.

Un accord qui élargirait l’assurance-maladie mettrait en place un programme pancanadien de soins à domicile et en maison de soins, un programme universel d’assurance-médicaments, des services de santé communautaire plus étendus et une meilleure coordination entre tous les rouages du réseau de la santé.

Pour de plus amples informations sur les propositions du SCFP, voir notre rapport sur l’Accord sur la santé.

Notre régime de santé public, un bien pour nos familles et notre économie

Protéger, renforcer et élargir le régime d’assurance-maladie; voilà qui allègerait le fardeau des familles, tout particulièrement des femmes, et qui dynamiserait l’économie, en permettant à des aidants non rémunérés de participer plus au marché du travail et en créant des emplois. Patients, aidants et soignants sont des femmes en très grande majorité.
 
Le sous-financement chronique, la dérèglementation et la privatisation des soins de santé nuisent surtout aux femmes, mais les effets de ces mesures touchent aussi les familles, les communautés et la société dans son ensemble. Avoir à réduire ses heures de travail pour s’occuper d’un parent malade met à mal une famille, les relations entre ses membres et la santé de ses membres. Les employeurs aussi sont touchés par l’absentéisme d’employés qui craquent sous le stress d’avoir à prendre soin d’un proche malade. Et la société perd également au change : perte de revenus fiscaux, taux de pauvreté plus élevé, faillites familiales et accroissement de la demande dans les programmes sociaux. 

  

Appuyez les soins de santé publics : signez la déclaration « Un appel aux soins »