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Le Canada continue de faire face à de sérieux problèmes : 1,4 million de chômeurs, une croissance économique léthargique, une crise de la sécurité du revenu de retraite, une inégalité croissante. Le budget 2012 qu’a présenté le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, propose bien peu de choses pour régler ces questions. En fait, les Conservateurs de Harper ont inséré dans le budget plusieurs mesures qui ne feront que créer d’autres problèmes pour les travailleurs et les collectivités du pays.

Par exemple, ce budget met l’accent, d’une manière importante, sur l’extraction des ressources naturelles, une activité qui aura des effets néfastes considérables sur l’environnement. Il s’agit clairement d’un budget pour les grosses huiles – les grandes sociétés pétrolières. Il a été rédigé pour accélérer l’exploitation des sables bitumineux et leur vente, principalement sur les marchés asiatiques. 

Le pétrole et le gaz

D’un point de vue environnemental, ce budget se concentre sur l’extraction du pétrole et du gaz naturel, ainsi que sur l’activité forestière et minière. Il incarne une vieille vision du Canada comme réservoir de bois, de combustibles fossiles et de minéraux à vendre au reste de la planète. Rien de novateur, donc, puisque cette « idée » cadre parfaitement avec le cliché du Canadien scieur de bois et puisatier. Parallèlement, il n’y a rien dans ce budget pour stimuler les énergies renouvelables, promouvoir le transport en commun ou quoi que ce soit qui fasse avancer le pays sur la voie d’une économie et d’une société plus écologiques.

« Rationaliser » et affaiblir les études environnementales

Le processus fédéral d’évaluation environnementale sera dorénavant plus court, pour rationaliser les démarches d’approbation de projets comme le pipeline qui traversera le nord de la C.-B. Cette mesure illustre encore une fois le parti-pris pro-extraction pétrolière du gouvernement fédéral. Une démarche d’évaluation environnementale juste, complète et équilibrée ne lui serait d’aucune utilité. Une fois raccourcies, ces évaluations ne pourront plus mener les travaux nécessaires pour bien comprendre les risques que représentent, pour l’environnement et la santé humaine, les pipelines albertains et britanno-colombiens ou les pétroliers qui croisent dans les îles de la côte ouest. Pire, ces nouvelles évaluations foulent au pied le processus de consultation des communautés, même des communautés autochtones. Tout ça pour laisser les grandes pétrolières commercer sans souci avec la Chine et les autres marchés.

Faire taire les environnementalistes

Le budget prévoit le resserrement des règles du financement accordé aux groupes environnementalistes, mesure qui constitue un avertissement à tous ceux en désaccord avec le fédéral. C’est une manœuvre d’intimidation qui vise à faire taire les partisans du respect de l’environnement. Cette mesure devrait émouvoir tous les organismes de justice sociale. De plus, en démantelant la Table ronde sur l’environnement et l’économie, le gouvernement prouve encore une fois qu’il n’accorde aucune importance aux changements climatiques ou à la promotion d’une économie verte. Pire, cette mesure montre qu’il n’a pas l’intention d’écouter des points de vue autres que le sien en matière d’environnement.

De la recherche motivée par les affaires

L’octroi de fonds supplémentaires au Conseil national de recherches pour qu’il se recentre sur des activités de recherche motivée par les affaires et pertinentes à l’industrie a quelque chose de dérangeant. Pourtant, cette mesure est en phase avec l’objectif du gouvernement, soit d’aller de l’avant avec les sables bitumineux, aux dépens de l’innovation dans les autres sources d’énergie. Il s’agit aussi d’une mesure idéologique, puisque, depuis quelques années, le fédéral musèle les scientifiques – en leur limitant l’accès aux médias, par exemple – susceptibles de présenter un point de vue différent du sien.

Aucune stratégie contre les changements climatiques

Il n’y a, dans le budget, aucune mesure susceptible d’atténuer les changements climatiques. Il ne fait aucune mention du captage et du stockage du CO2, élément important des budgets fédéraux des dernières années. On ne saurait trop souligner l’ironie d’un budget qui promet une aide de 99,2 millions de dollars aux collectivités touchées par les inondations, alors que ce gouvernement promouvoit l’extraction pétrolière tout en ne faisant pratiquement rien pour réduire les gaz à effet de serre qui entraînent des changements climatiques qui, eux, contribuent à ces inondations.