Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Ce qui suit est une lettre de Paul Moist a envoyé au Président du République de l’Équateur, Rafael Correa Delgado, le 10 novembre 2011, concernant des congédiements arbitraires dans le secteur public équatorien.


Monsieur le Président,

Je vous écris au nom des 615 000 membres du Syndicat canadien de la fonction publique qui souhaitent exprimer leur préoccupation face aux événements survenus en Équateur depuis le vendredi 28 octobre 2011.  En effet, à l’échelle du pays, 3 029 travailleuses et travailleurs de tous les métiers et professions du secteur public ont perdu leur emploi, sans processus administratif juridique autre que la mise en œuvre du décret exécutif no 813 de 2011 et l’application du mécanisme de « démission obligatoire ».  En outre, nous avons appris que l’avis de ces congédiements a été accompagné, dans de nombreux cas, d’intimidation et de violence psychologique dans le cadre d’une opération conjointe de la police et des fonctionnaires du ministère des Relations de travail. 

Ces faits, Monsieur le Président, nous portent à croire que la réforme politique a des effets significatifs sur l’emploi public car elle élimine la sécurité d’emploi et menace le droit au travail des employés du secteur public.  Les usagers des services de santé ont d’ailleurs remarqué une nette détérioration de ces services.  De même, nous constatons que l’État de l’Équateur, dans son rôle d’employeur, a tendance à établir des relations d’emploi de nature plus verticale et à s’éloigner des principes fondamentaux du monde du travail, comme le dialogue, le consensus et la négociation.  

Un an après l’approbation et l’entrée en vigueur de la Loi organique des services publics ou LOSEP [acronyme espagnol], nous observons une diminution de l’adhésion au droit du travail international.  C’est pourquoi nous vous incitons à respecter les principes fondamentaux établis par l’Organisation internationale du travail (OIT) et à prendre les mesures de correction qui s’imposent pour que l’État de l’Équateur devienne un employeur modèle.

Nous vous demandons, Monsieur le Président, de renoncer à l’application du décret exécutif 813, dont la constitutionnalité est sérieusement remise en question.  Nous vous demandons aussi de réintégrer tous les employés congédiés dans la foulée de la mise en œuvre de ce décret et de mettre en place un organisme et un processus voués au dialogue social avec les travailleurs du secteur public, avec des lignes directrices internationales qui pourraient mener à des solutions consensuelles pour la réforme de l’État, de reconnaître que l’emploi est un droit fondamental dans le monde du travail et de consolider les services publics et le droit du peuple équatorien à des services publics de qualité.

Nous surveillerons de près l’évolution de cette situation inquiétante.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée.
  

Le président national,

Paul Moist
  

cc: Richard Espinoza Guzmán, Minister of Labour Relations, Richard_espinoza@mrl.gob.ec
Andres Teran, Ecuador Ambassador to Canada, mecuacan@rogers.com
John Baird, Canadian Minister of Foreign Affairs, bairdj@parl.gc.ca
International Labour Organization ILO, ilo@ilo.org
PSI and PSI Ecuador Affiliates, rights@world-psi.org, ispandina@etb.net.co, ricardobuitron@andinanet.net, veronicamontufar@andinanet.net, p-gavilanezm@hotmail.com, anarvaezo@yahoo.com and remigiohurtado@hotmail.com

  

Lisez la lettre