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Les membres des sections locales en éducation postsecondaire ont tenu une rencontre sectorielle pendant le congrès national du SCFP. Ils s’y sont pencher sur les problèmes communs auxquels ils sont confrontés sur les campus du pays.

Les thèmes communs abordés touchaient aux attaques contre les salaires et les retraites, aux menaces de privatisation et à la lutte pour l’équité salariale. Les membres ont qualifié ces enjeux de problématiques, tout en présentant des cas de réussite et de rassurantes démonstrations de solidarité provenant de leurs sections locales.

Voici les faits saillants de la rencontre.

Grève à l’Université de Sherbrooke
Lucie Des Rosiers du SCFP 1574 (Université du Québec à Chicoutimi) a abordé les récentes difficultés vécues à l’Université de Sherbrooke, où des membres du SCFP sont sans contrat de travail depuis presque trois ans.

En octobre 2010, le SCFP 7498 a voté pour les moyens de pression à 98 pour cent. Il y a eu deux jours de grève en juillet 2011. Puis, cette section locale a amorcé une grève générale de 16 heures en août. La direction l’a ignoré. En septembre, le conseil provincial a rendu visite à la section locale pour lui offrir une aide majeure. On poursuit les efforts afin de décrocher une convention équitable.

Négocier sous restriction salariale
Janice Folk-Dawson du SCFP 1334 (Université de Guelph) a expliqué le fonctionnement du Comité de coordination des travailleurs universitaires de l’Ontario (Ontario University Workers Coordinating Committee ou OUWCC) et de sa campagne coordonnée de négociation. Les travailleurs des campus ontariens ont fait face à tout un obstacle, puisque le gouvernement provincial tentait de mettre en place de sévères restrictions salariales. Le gouvernement a imposé une loi aux travailleurs non syndiqués et fait comprendre qu’il s’attendait à deux années de zéros, par le truchement d’une soi-disant consultation auprès des syndicats.

Par la négociation coordonnée, les membres du SCFP ont présenté leur vision de l’éducation postsecondaire en Ontario et affronté le gouvernement sur les graves problèmes qui affectent ce secteur. Le gouvernement et plusieurs universités ont riposté par une attaque en règle contre les régimes de retraite à prestations déterminées. Malgré ces attaques, les membres du SCFP ont décroché des hausses salariales pour chaque année de chaque contrat, en plus de défendre leurs régimes de retraite et d’améliorer certaines clauses.

Un cas exemplaire de lutte antiprivatisation
Wayne Foley du SCFP 1975 (Université de la Saskatchewan) a raconté les tentatives faites par son employeur pour privatiser les services d’impression. L’université a confié à la méga-financière PriceWaterhouseCoopers le mandat d’évaluer son efficacité. Aucun travailleur ou syndicat n’a été consulté. Au final, l’employeur a annoncé son intention de fermer les services d’impression sur le campus et de les sous-traiter, ce qui aurait coûté 30 emplois à la section locale.

Au printemps, cette dernière a entamé des pourparlers avec l’employeur, après que l’université lui ait demandé de déroger à la clause sous-traitance de la convention collective. La section locale n’a pas pu empêcher complètement la sous-traitance, mais elle a réussi à garder ouverts l’imprimerie et un petit atelier numérique. La clause sous-traitance de la convention collective a été très utile dans cette bataille : elle a forcé l’employeur à justifier sa décision de privatiser avec des faits.

Tisser des alliances sur les campus par le biais de campagnes pro-eau publique
Leo Cheverie du SCFP 1870 (Université de l’Île-du-Prince-Édouard) a raconté comment sa section locale a réussi à faire coalition avec divers partenaires dans le cadre d’une campagne de sensibilisation aux enjeux de l’eau, particulièrement autour de la Journeé sans eau embouteillée. La section locale a réussi à obtenir qu’on installe des fontaines. Elle continue à faire pression pour qu’on élimine l’eau embouteillée du campus. Quinze campus canadiens l’ont déjà fait. Équité salariale au Québec
Denise Béland du SCFP 1800 (Université du Québec à Trois-Rivières) et Roxanne Labbé du SCFP 1733 (Institut national de la recherche scientifique) ont parlé de l’équité salariale au Québec, une bataille qui a duré plus de 20 ans.

Au Québec, les pourparlers sur l’égalité des chances et le salaire égal à travail égal ont commencé en 1989. En 1996, on adoptait une loi sur l’équité salariale, après plusieurs années de discussion et de négociation.

Cette loi établissait plusieurs critères. Par le truchement de la commission sur l’équité salariale, le gouvernement a prétendu que l’équité était chose faite. Les syndicats ont contesté cette affirmation et porté le dossier jusqu’en cour suprême.

Malheureusement, cette loi ne précise ni méthodes ni outils spécifiques pour atteindre l’équité salariale, ce qui complique l’élaboration d’un plan d’équité. Les sections locales québécoises ont tenté de faire circuler des questionnaires aux employés, mais les employeurs leur ont mis des bâtons dans les roues. La commission sur l’équité salariale semble demeurer la meilleure voie pour obtenir des résultats. La lutte pour une réelle équité salariale se poursuit donc.