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Pierre Ducasse : Claude, tu quittes très bientôt tes fonctions comme secrétaire-trésorier national. En regardant vers l’avenir, quels sont selon toi les grands défis auxquels le SCFP doit se préparer?

Claude Généreux : Premièrement, comme syndicat, nous ne pouvons plus rien tenir pour acquis. Nous avons vu, avec les cas de Postes Canada et d’Air Canada, que nous avons un gouvernement fédéral, avec ses menaces de lois spéciales, qui n’accepte même pas le principe de la négociation collective. Cela rappelle la grève des contrôleurs aériens aux États-Unis en 1981 qui avaient été écrasés par Reagan, avec un recul important de droits syndicaux. Nous devons contrer le déclin et la décroissance continue du mouvement syndical que nous vivons depuis près de trente ans.

Il est également inquiétant de voir la place démesurée qu’occupe l’économie de type spéculative. Nous avons une espèce d’« hyperréalité financière » qui affecte négativement les vrais emplois. La crise que nous avons connue et l’endettement public sont des conséquences de la folie de certains « ingénieurs financiers » qui voulaient faire des milliards par la simple spéculation et non pas par la création de la richesse réelle.

Troisièmement, je soulignerais les dangers de certaines ententes de libre-échange, comme celles avec différents pays de l’Amérique Latine et l’Europe. Ces ententes signifient un retour à une société quasi féodale et inégalitaire. Par exemple, au Mexique, dix personnes possèdent dix pour cent de la richesse de tout le pays. Par ailleurs, de nombreuses sociétés privées aimeraient bien pouvoir utiliser ces accords pour mettre la main sur nos services publics. Nous devrons aussi continuer les batailles contre la privatisation des ressources comme l’eau, par exemple.

Enfin, je mentionnerais le défi du climat. La justice sociale et économique implique que nous avons le devoir de protéger notre planète. Il faut investir pour assurer une juste transition vers une économie verte, tout en créant des emplois. Notre syndicat devra continuer ses actions en ce sens.

PD : En regardant le mouvement syndical en général et ses défis, quels conseils pourrais-tu donner pour la suite des choses?

CG : Premièrement, il faut que le mouvement syndical réfléchisse sérieusement sur les façons de s’organiser et de communiquer différemment avec ses membres. Les emplois « typiques », comme les emplois industriels de 9 à 5, sont moins nombreux. De plus en plus de travailleurs sont dans des emplois atypiques, à temps partiel, ou sur appel. Pensons par exemple aux personnes qui travaillent dans la sphère des soins à domicile. Le mouvement syndical doit s’adapter à ces nouvelles réalités.

Deuxièmement, les syndicats ne doivent pas hésiter à travailler de près avec d’autres alliés de la société civile, notamment sur les enjeux touchant la privatisation. Par exemple, les syndicats du secteur privé ont certainement intérêt à ce qu’il existe de bons services publics.

Enfin, le mouvement syndical a le devoir de se préoccuper d’enjeux qui ne se limitent pas toujours aux intérêts immédiats de ses membres. Il y a des enjeux sociaux plus larges sur lesquels le mouvement syndical doit agir. Je pense par exemple à la justice fiscale, aux pensions et à la réduction des inégalités sociales. Il faut se battre pour tout le monde.

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