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La militante sud-africaine Gati Malete a un cri de ralliement traditionnel qu’elle lance à son auditoire partout où elle va. « Amandla! » crie-t-elle. « Awethu! » lui répond-on avec exubérance. Le pouvoir est à nous.

Comme première femme trésorière d’un syndicat de son pays, le Syndicat des travailleurs municipaux d’Afrique du Sud (South Africa Municipal Workers’ Union ou SAMWU), Gati Malete a une vision particulière de la lutte contre la privatisation et des progrès accomplis en faveur des droits des femmes dans le mouvement syndical sud-africain. La consœur Gati a récemment pris la parole aux congrès des divisions du Manitoba et de la Colombie-Britannique.

En 2002, le SCFP a amorcé un partenariat avec le SAMWU dans le but de recruter et de former des travailleurs afin qu’ils luttent contre la privatisation des services d’eau, d’électricité et de collecte des ordures. 

« Les municipalités affirmaient ne pas avoir les capacités voulues pour fournir ces services parce que les demandes d’amélioration étaient trop grandes après l’apartheid, explique Mme Malete. Mais, en fait, les services se sont détériorés encore davantage avec la privatisation. »

Dans le cadre du projet conjoint entrepris avec le SCFP, une équipe de recherche a pu mettre au jour les lacunes des contrats privés, ce qui a facilité le recrutement des travailleurs et obligé les employeurs à reconnaître le syndicat.

En 2009, les effectifs du syndicat avaient augmenté de 10 000 membres. La majeure partie des services de collecte des ordures ont été remunicipalisés et, en 2010 la proposition de privatisation de l’électricité a été rejetée. Les Sud-Africaines, en particulier, ont acquis beaucoup de pouvoir pendant ce temps.

En effet, le comité des femmes avait pris la tête du projet et, en plus des victoires remportées dans la lutte contre la privatisation et pour le recrutement de nouveaux membres, la participation des femmes a augmenté et le SAMWU a réalisé des gains significatifs pour l’égalité des femmes.

« Dans la province d’où je viens, il y a maintenant six femmes directrices municipales, parce que les femmes ont fait campagne pour cela », souligne-t-elle.

À son congrès de 2009, le syndicat a adopté une résolution exigeant l’égalité hommes-femmes à 50-50 d’ici 2015 pour la représentation aux réunions et aux postes syndicaux et municipaux. À chaque réunion tenue par le syndicat, le tiers des représentants doivent être des femmes. En même temps, le syndicat a adopté une politique complète sur le harcèlement sexuel. La résolution a été déposée à l’Association des gouvernements locaux d’Afrique du Sud (South African Local Government Association ou SALGA) et elle doit être adoptée dans tous les milieux de travail municipaux. 

« Ce ne sont là que quelques-unes des politiques très proactives mises en œuvre par le syndicat pour accroître la représentation des femmes », affirme Gati Malete.

« Nos échanges avec le SCFP ont été très profitables, ajoute-t-elle. Même si l’échelle et le contexte de nos luttes sont différents, nos enjeux sont vraiment similaires. »