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Il y a près de 80 ans, les États-Unis entraînaient une grande partie de la planète dans la Grande Dépression. Le chômage était élevé, la spéculation boursière inspirait une réforme législative et les chômeurs étaient mis au travail grâce au New Deal qui a permis de rebâtir des collectivités à travers les É.-U.

Les travailleurs ont franchi une étape cruciale lorsque le président Franklin D. Roosevelt a fait adopter la loi Wagner qui introduisait un cadre législatif permettant à ceux-ci de se syndiquer sans subir d’intimidation. En 1945, la Grande Dépression était terminée depuis longtemps, l’économie (en plein boum grâce à la production suscitée par la Seconde Guerre mondiale) convertie suivant des objectifs intérieurs, et une période de croissance sans précédent s’ensuivit. Les rangs des syndiqués ont explosé et la classe moyenne américaine s’est implantée.

Ce fut le début de « l’âge d’Or » de l’Après-Guerre aux États-Unis. Productivité et économie croissaient à bon rythme et les travailleurs touchaient leur part de la richesse ainsi générée à travers la hausse des salaires et l’expansion des services publics universels. Parallèlement, les gens se battaient pour l’expansion des droits de la démocratie, de la personne et du travail.

Ce regard sur l’histoire est instructif, puisque ce passé établit un brusque contraste avec la réponse politique à la crise économique actuelle. Contrairement à la réponse législative à la Grande Dépression, la récession actuelle est le théâtre d’un assaut contre les travailleurs de l’État, aux États-Unis et au Canada. Les dettes et déficits importants découlent d’une crise économique qu’a causée un secteur financier hors de contrôle. Pourtant, Wall Street cherche à faire porter le blâme aux employés de l’État.

La droite politique voit dans la situation actuelle l’occasion d’occire le mouvement syndical américain. La syndicalisation dans le secteur privé a chuté à 7 pour cent, tandis que le seul secteur conservant un taux de syndicalisation important, le secteur public, est attaqué.

En Ohio, en Indiana, dans l’Idaho et au Wisconsin, pour ne nommer qu’une poignée d’États, la droite prépare une attaque en règle contre les syndicats du secteur public, sous le très mince prétexte de l’austérité.

Ces assauts ne visent pas à combler les déficits ou gérer l’endettement des États. Il est clair qu’ils répondent à des vues politiques en cours depuis un quart de siècle, au fil d’attaques législatives et d’un commerce mondial qui a décimé la base manufacturière des É.-U., tout cela dans le but de maximiser les profits des grandes sociétés, à tout prix. Selon ce programme, les droits des travailleurs constituent un embêtement; la droite politique a flairé l’odeur du sang.

Ce programme ne concerne pas le gel des salaires ou l’imposition de limites à la négociation : il vise l’élimination des droits de négociation des travailleurs du secteur public et la fin des actions politiques des syndicats.

Pendant ses 12 ans à la présidence des É.-U., Roosevelt a rétréci le fossé entre les riches et les pauvres. En plus de donner corps à la forme moderne de l’État-providence américain, il a donné du pouvoir aux travailleurs.

Ses efforts ont donné des fruits et contribué grandement au plus important boom économique dans l’histoire de l’Amérique.

Le plan actuel des Républicains consiste à accroître leur pouvoir aux dépens des travailleurs du secteur public. Il est bien peu question ici de responsabilité fiscale. Il s’agit plutôt de faire taire la dissension et l’opposition, tout en ouvrant la voie à l’accumulation de capitaux.

Cette stratégie échouera, mais elle mettra à l’épreuve le mouvement syndical américain. Pour ce mouvement, elle représentera peut-être une occasion unique de préparer une campagne qui gagnera l’appui de ses syndiqués et du grand public, une campagne pour contrer les stratégies économiques punitives de la droite.

Les attaques contre les travailleurs canadiens du secteur public ont commencé. Si elles ne sont pas aussi sauvages, elles sont aussi fermement enracinées dans l’idéologie de droite que chez nos voisins du Sud.

Afin d’épargner aux contribuables torontois une somme non précisée, en se fondant sur des prétentions sans fondement, le nouveau maire de Toronto, Rob Ford, se préparer à mettre en place la tête de plage pour l’attaque de la droite canadienne contre le secteur public.