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Cet article poursuit la réflexion des membres du SCFP amorcée dans l’article intitulé L’Éducation à but lucratif gagne du terrain au Canada. Ce premier article est plus informatif et porte sur la tendance croissante aux programmes privés à but lucratif sur les campus canadiens.

La société américaine EduMetry a le pied dans la porte des universités canadiennes. Elle sous-traite la correction d’examens et de travaux postsecondaires à une main-d’œuvre étrangère établie, par exemple, à Singapour, en Malaisie et en Inde, par le biais de ses services Virtual TA. Virtual TA n’est qu’un exemple parmi d’autres de la commercialisation et la mondialisation des études postsecondaires. Un établissement de l’Ouest du Canada fait déjà affaire avec EduMetry, mais le chef de direction émérite d’EduMetry Inc. a refusé de l’identifier.

Le Nouveau-Brunswick est une pépinière pour les universités virtuelles à but lucratif. MeritusU, une filiale d’Apollo Group, y a été sa base canadienne. Récemment, Apollo a fait l’objet d’investigations lorsqu’un rapport de l’Accountability Office du gouvernement américain (août 2010) a révélé que son personnel dans certains collèges controversés encourageait des étudiants potentiels à falsifier leur revenu et leurs frais d’études sur leurs demandes de prêts.

Le Nouveau-Brunswick avait accueilli l’université Lansbridge, une société canadienne anciennement sise en Colombie-Britannique. On avait ordonné sa fermeture en 2007, en raison de questions sérieuses quant à son administration, ses normes d’admission et ses critères de transferts de crédits, entre autres problèmes.

Selon une feuille d’information fournie par le ministère de l’Éducation supérieure de la C.-B. à propos de la fermeture de Lansbridge, la société n’a pas su maintenir sa sécurité financière requise par la loi et par les conditions de sa permission d’exercice. L’institution avait aussi failli à la condition de limiter à 12 mois l’obligation financière des étudiants, entre autres infractions.

Le 20 août 2010, la province du Nouveau-Brunswick annonçait que l’université Lansbridge ne pourrait plus exercer ses activités d’institution postsecondaire attribuant des grades universitaires. Pour citer le communiqué de presse : « Après deux révisions négatives, une inspection sur place a permis de constater que l’université Lansbridge ne se conformait toujours pas et était loin de respecter les normes. Conséquemment, elle ne respecte pas les conditions de la Loi sur l’attribution de grades universitaires et des règlements.

University Canada West, une institution privée du Eminata Group sise en Colombie-Britannique, affiche également un passé trouble. Lorsque la société l’a vendue en 2005, elle était au bord de la faillite. C’était l’une des premières universités à but lucratif de la province. Elle offrait des programmes en ligne, en plus d’exploiter un campus physique.

La pression du recrutement est grande sur les établissements postsecondaires canadiens. Le nombre d’inscriptions a crû plus vite que les campus. Il y a donc souvent trop d’étudiants par classe. L’offre d’un accès aux études postsecondaires, tout en assurant la qualité de ces études, constitue un enjeu de taille. L’exemple américain démontre que l’université virtuelle à but lucratif n’est pas une bonne solution. Les universités, facultés et futurs étudiants devraient être mieux informés des risques possibles d’une éducation privatisée.

 
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