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Des membres du SCFP dans des universités partout au Canada mettent en doute le bien-fondé de la décision de l’administration de leur établissement de conclure des ententes avec Navitas, autorisant cette dernière à offrir des programmes privés à but lucratif sur leur campus.

Navitas est établie au Canada depuis 2006 et a conclu ses premières ententes avec l’Université Simon Fraser (SFU), puis l’Université du Manitoba (U du M) en 2008.

En avril 2010, le contrat liant la SFU et Navitas a été soumis à un examen externe pour établir dans quelle mesure « les compétences et les conditions de travail des formateurs d’IFC sont comparables à celles des chargés de cours de la SFU ». À cet égard, l’étude a souligné « l’absence d’une disposition de représentation collective par une association ou un syndicat. »

Au Manitoba, une fonctionnaire provinciale a quitté son emploi pour le Conseil de l’enseignement postsecondaire et a été embauchée par Navitas pour diriger une école privée sur le campus de l’U du M, en vertu d’une entente confidentielle. Comme dévoilé dans un article du Winnipeg Free Press, l’entente confidentielle entre les administrateurs de l’U du M et Navitas a essuyé des critiques du corps professoral, des étudiants ainsi que des membres du conseil des gouverneurs et du sénat de l’université. Ils s’indignent que l’administration universitaire ait négocié l’entente sans en informer la communauté du campus.

Navitas a pris des arrangements similaires avec l’Université McMaster, l’Université de Windsor et l’Université Dalhousie. Elle tente aussi de conclure une entente avec l’Université Carleton. Il est à prévoir que les pressions s’intensifient à mesure que Navitas sollicite agressivement de nouveaux marchés vu l’apparent déclin de sa base australienne.

Navitas, une multinationale australienne, se décrit comme un chef de file du développement de services éducatifs et de solutions d’apprentissage. Elle offre des cours d’anglais, des cours de niveau secondaire, des cours de préparation à l’université et des programmes de niveau universitaire dans huit pays. Navitas réussit à maintenir ses coûts d’exploitation bas en menant ses activités dans des universités canadiennes et en embauchant du personnel occasionnel pour enseigner ses programmes.

Au Royaume-Uni, la University and College Union (UCU) a préparé un document de campagne sur Navitas pour expliquer comment la société fonctionne. L’expérience avec Navitas démontre que l’entreprise réussit à franchir la porte en offrant des cours préparatoires aux étudiants internationaux, puis étend son offre de services à d’autres secteurs d’études. Par la suite, elle utilise chaque entente qu’elle réussit à conclure comme carte de visite pour faire la promotion de ses services auprès d’autres établissements universitaires et collégiaux.

Dans son numéro du 18 juin 2010, The Australian fait rapport que les actions de Navitas, le seul prestataire de services d’éducation inscrit en bourse et le plus grand collège privé de l’Australie, affichent un rendement supérieur à celui du marché, en baisse depuis avril.

Rod Jones, chef de la direction de Navitas, explique la survie de son entreprise comme suit : « Au Royaume-Uni, nous avons enregistré une croissance de 180 pour cent du nombre d’étudiants inscrits au cours dans les 12 derniers mois. Nous nous concentrons aussi sur des étudiants ailleurs, surtout au Royaume-Uni et au Canada. Ainsi, ce que nous perdons en Australie, nous le regagnons ailleurs. »