Dans un discours prononcé devant plus de 2 000 dirigeants du plus grand syndicat de Grande-Bretagne, Paul Moist, président national du SCFP, a prévenu son public des dures réalités du soi-disant « modèle canadien » de réduction des dépenses publiques. Le nouveau gouvernement de coalition du pays souhaite adopter ce modèle pour sabrer dans les services et les emplois.
À la conférence Unison de Bournemouth, M. Moist a raconté ce que le gouvernement fédéral libéral de Jean Chrétien avait fait en prenant le pouvoir en 1993, alors que le Canada faisait face à des défis financiers.
Dans les années suivantes, Ottawa a réduit les dépenses en santé, a poussé la privatisation de l’assurance-santé, s’est attaqué aux prestations de chômage et bourses d›études, et a pratiquement éliminé la construction de logements sociaux. Le fédéral a aussi pelleté des coûts considérables dans la cour des autres paliers de gouvernement.
Selon M. Moist, l›équilibre des livres du fédéral « a détruit le tissu social » du pays.
Celui-ci a également dit aux syndicalistes britanniques que le Canada détenait encore le plus bas taux de dépense en services publics par habitant de tous les membres du G7.
Il a émis un avertissement sévère aux délégués de Bournemouth. « À regarder votre nouveau gouvernement de coalition, a-t-il déclaré, j’ai l’impression d’avoir déjà vu ce film. Cameron et Clegg semblent épris de mon pays et du soi-disant modèle canadien, le pourfendage du déficit et l’apprivoisement de la dette. Pourtant, si le prix à payer est un terrible déséquilibre social, le Canada est un modèle à éviter quant à la gestion des finances d’une nation. »
Pendant ce temps, la France semble également séduite par le soi-disant modèle canadien. Récemment, Claude Généreux, secrétaire-trésorier national du SCFP, donnait une longue entrevue à la télévision française pour livrer les faits réels concernant les dommages à long terme des fortes réductions.