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L’an dernier, le syndicat des employés du CHUQ avait dénoncé l’explosion des coûts que le projet en PPP de rénovation de l’Hôtel-Dieu de Québec. Les chiffres avancés par le syndicat n’ont jamais été démentis. 

Les partenariats public-privé (PPP) constituent une arnaque aux yeux du SCFP, plus grand syndicat dans le secteur de la santé au Canada. Dans la foulée du rapport du vérificateur général dévoilé le 9 juin, le SCFP saisit la balle au bond et dénonce, avec des arguments renforcés, le choix du le mode PPP pour le projet d’agrandissement de l’Hôtel-Dieu de Québec (CHUQ). Pour l’organisation qui représente la majorité des employés du CHUQ, il est devenu évident qu’il coûtera plus cher pour les contribuables et que le projet actuel est bien trop risqué pour l’État québécois. 

Le nouveau rapport de suivi du Vérificateur général du Québec critique une fois de plus les analyses de valeur ajoutée qui ont favorisé indûment le mode PPP: «Nous sommes d’avis que les analyses de la valeur ajoutée des partenariats public-privé (PPP) revues par Infrastructure Québec (IQ) pour les projets du CUSM et du CRCHUM ne permettent toujours pas de conclure que ce mode est plus économique qu’une réalisation en mode traditionnel par le secteur public.» De plus, le rapport du Vérificateur général relève deux inexactitudes dans les analyses de valeur ajoutée d’infrastructure Québec: l’indice de vétusté physique nettement exagéré et le taux d’actualisation. 

Sur ce dernier point, le SCFP est sidéré par ce que révèle le vérificateur: «L’information transmise aux décideurs ayant sélectionné le PPP indique qu’une simulation des résultats avec un taux d’actualisation de 6,5% et sans déficit d’entretien et de renouvellement des actifs a été réalisée. Or, cela n’a jamais été fait. En réalité, si une telle simulation avait été réalisée, l’effet de ces deux hypothèses sur les résultats de l’analyse de la valeur aurait accru considérablement l’avantage de 10,4 millions de dollars du mode traditionnel mentionné précédemment comparativement au PPP.» 

Le président du syndicat du CHUQ (SCFP 1108), Raynald Blouin, n’en revient tout simplement pas. «On apprend aujourd’hui que pour les projets montréalais, l’Agence des PPP a menti délibérément dans le but de tromper la population. C’est grave lancer des affirmations en disant qu’on a fait des calculs alors qu’on n’a rien fait du tout. Cela démontre l’aveuglement idéologique des partisans des PPP.» 

Le président espère maintenant que le gouvernement Charest fera ses devoirs et abandonnera les projets de centres hospitaliers en PPP et faire de nouveau confiance au pôle public. 

Finalement, le SCFP, souligne que ces «inexactitudes» pour reprendre le terme du vérificateur, ou c’est «oublis» concernant les simulations, sont fréquents dans les dossiers en PPP. Ainsi, les «Value for money» utilisées au Royaume-Uni pour les projets en PFI présentaient des irrégularités semblables afin de favoriser les partenariats avec les entreprises privées. Enfin, une récente recherche du professeur Pierre J. Hamel sur les PPP dans les hôpitaux identifiait également les nombreux problèmes de ces analyses.