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L’une des sommités mondiales en matière de privatisation des services publics vient de publier un nouveau livre qui démolit les arguments de vente élaborés par le secteur privé.

Le professeur Dexter Whitfield a réuni une immense somme de données sur la privatisation dans un nouveau livre extrêmement fouillé et détaillé. Global Auction of Public Assets (L’encan mondial des actifs publics) décrit comment, au cours des trois dernières décennies, les grandes corporations internationales ont tout fait pour transformer les services publics qui répondent aux besoins de base des citoyens en marchandises soumises aux règles du commerce.

M. Whitfield est le directeur du European Services Strategy Unit, une agence qui fait la promotion de la prestation, par des organismes publics démocratiques tenus de rendre des comptes, de services publics de qualité.

En 2008, M. Whitfield a livré une présentation très appréciée lors du Sommet sur les PPP du SCFP-Nouveau-Brunswick. Il a replacé le travail du Canada pour le maintien de ses services publics dans le contexte des efforts déployés à l’échelle mondiale par les entreprises pour transformer les services publics en exploitations à but lucratif.

Son livre retrace toute l’histoire de la privatisation et des partenariats public-privé depuis l’époque de Margaret Thatcher. Il décrit en détail les entreprises qui jouent un rôle clé dans la privatisation au Canada, en Afrique du Sud et en Australie.

M. Whitfield documente l’importance croissante de l’infrastructure dans le monde, autant du déficit d’infrastructure que des besoins en infrastructure qui découleront des changements climatiques.

Il conteste les mythes utilisés pour vendre la privatisation, soulignant que près de 1 000 projets de privatisation et de PPP ont échoué, ont éprouvé de graves difficultés ou ont dû être renégociés. Il fait aussi remarquer que lors de la renégociation des PPP qui ont mal tourné, ce sont, dans la très grande majorité des cas, les compagnies qui en sont ressorties gagnantes.

Lorsque des services sont privatisés, le public y perd toute transparence et toute obligation de reddition de comptes. M. Whitfield écrit qu’avec les PPP, tout est sujet aux relations contractuelles or, il n’existe de pas de contrat complet ou parfait, pas plus qu’il n’existe de concurrence ou de politique d’approvisionnement parfaites.

Cette façon de voir a été soulignée dans l’analyse de rentabilité des installations de traitement des eaux usées de Victoria en Colombie-Britannique. Cette analyse conclu que dans les projets de PPP, ce sont exclusivement les contrats d’exploitation qui déterminent s’il est possible forcer les parties du secteur privé à réagir aux situations problématiques avec les clients.

M. Whitfield réfute les arguments selon lesquels le secteur privé est plus efficace, citant une étude du Fonds monétaire international qui conclut que la preuve empirique de ces arguments est pour le moins discutable.

M. Whitfield décrit la façon dont les entreprises tirent des profits faramineux de la construction et de l’exploitation des PPP, comment elles refinancent ensuite leur emprunt pour finalement vendre leur participation à un autre consortium de PPP.

M. Whitfield établit que ces multinationales sont déterminées à saper le rôle de l’état en matière de réponse aux besoins de ses citoyens. Les citoyens paient le prix de la privatisation par le biais de la perte de tout contrôle public et de la hausse des taxes, impôts, frais de scolarité et autres frais liés à l’éducation et aux soins de santé.

Il réclame une approche radicalement différente en matière de réalisation de l’infrastructure publique. Il s’agit de fermer le casino mondial du marché de l’infrastructure et de reconnaître que la prestation des services publics implique une dette publique. C’est reconnaître que nous ne pouvons profiter d’excellents services publics tout en ne payant que peu de taxes et impôts. C’est aussi admettre que nous devons envisager l’adoption de nouvelles méthodes de taxation des capitaux mobiles. Les fonds régionaux d’infrastructure peuvent être utiles. Les régimes de retraite doivent revoir leurs priorités de façon à rechercher un mélange d’avantage collectif et de retour sur investissement acceptable.

M. Whitfield félicite le SCFP pour son travail de création de coalitions. Il écrit : « Le travail de campagne du Syndicat canadien de la fonction publique et du Conseil des Canadiens sur l’eau, l’énergie et le commerce constitue un bon exemple d’élaboration d’alliances. »

Vous pouvez commander le livre Global Auction of Public Assets chez votre libraire local ou en ligne, au prix de 35.12 $. Un autre livre de M. Whitfield mérite aussi d’être lu, il s’agit de Public Services or Corporate Welfare, qui a été publié en 2001.