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Les contribuables de Sherbrooke devront débourser un million de dollars pour refaire au complet, d’ici l’automne, le toit de l’aréna Eugène-Lalonde, qui fait partie du nouveau centre multisport Roland-Dussault.

Comme le consortium se lave les mains des défauts de conception et des problèmes de drainage du toit, la municipalité doit poursuivre en justice la firme Axor, qui avait obtenu le contrat dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP).

Cette escalade judiciaire et ces nouvelles réparations ne sont que le dernier épisode d’une pénible saga pour les citoyens de Sherbrooke depuis que cette compagnie s’occupe de leur centre sportif. Que ce soit les retards dans les travaux ou les frais de 36,000$ engendrés par le déneigement d’urgence du toit l’hiver dernier, les embûches se multiplient. Rappelons que la Ville est aussi devant les tribunaux puisqu’elle demande qu’Axor paie pour ces travaux effectués en hâte pour éviter que le toit s’effondre.

Prévisible selon le SCFP

Ces problèmes en cascades depuis l’attribution du contrat en PPP ne surprend pas outre mesure les dirigeants du syndicat des cols bleus (SCFP 2729). «On le clame depuis le début de cette histoire, les PPP coûtent plus cher, il n’y aucune transparence pour le public, aucune flexibilité dans les clauses et le partage de risque n’existe pas. C’est toujours le pôle public qui ramasse les factures, le consortium n’est jamais responsable de rien», souligne Rénald Dubé, président du syndicat. Il en tient pour preuve la récente défense d’Axor, qui, tout en clamant son innocence, poursuit à son tour les deux firmes qu’elle avait engagée pour réaliser le plans du centre.

Cet exemple de PPP démontre, aux yeux de bien des experts, que ces ententes ne sont pas à l’avantage des citoyens. Déjà en 2007, le professeur Pierre J. Hamel de l’INRS arrivait à cette conclusion : « … on ne peut pas prétendre que les PPP sont plus avantageux pour les municipalités et leurs citoyens contribuables. »

Les PPP ou le bonheur des avocats

En effet, les contrats signés offrent peu de flexibilité et une petite erreur de conception va devenir un véritable cauchemar pour le partenaire public. La Ville de Sherbrooke le constate aujourd’hui avec ce centre sportif qui présente plusieurs problèmes majeurs. Un défaut de conception au niveau des drains du toit a poussé la Ville à poursuivre Axor déjà à deux reprises devant les tribunaux, ajoutant des frais juridiques aux frais de réparation. «Si la Ville avait procédé en mode conventionnel, les drains auraient été bien installés et les frais d’avocats évités», de conclure Rénald Dubé.