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OTTAWA - Des Canadiens qui ont participé à une mission internationale d’observation électorale en Colombie affirment que dans un contexte de violations systématiques des droits de la personne, de corruption et d’escalade de la violence, on peut douter que les élections présidentielles de mai puissent être libres et équitables.

« Nous venons de remettre nos conclusions au premier ministre Harper et nous pensons qu’il faut entreprendre une évaluation indépendante de la situation des droits de la personne là-bas avant que le Canada n’entérine le controversé accord de libre-échange avec la Colombie », déclare Carleen Pickard, du Conseil des Canadiens.

Mme Pickard était l’une de quatre Canadiens qui ont passé 11 jours à observer les conditions sur le terrain en Colombie le mois dernier, avant les élections législatives du 14 mars. De nombreuses plaintes d’achat de votes et d’intimidation des électeurs par des groupes paramilitaires de droite ont été recensées.

« Notre expérience directe contredit les prétentions à l’effet qu’un accord de libre-échange favorisera la démocratie en Colombie, précise-t-elle. Nous avons vu de nombreuses preuves de violations des droits de la personne, de corruption, d’exactions de groupes paramilitaires et de violence due au narcotrafic. »

« La peur règne dans la population, souligne Mme Pickard, ce qui rend la mise en pratique de principes démocratiques de base que les Canadiens tiennent pour acquis – débats ouverts, liberté d’association politique et participation au processus électoral – extrêmement dangereuse pour les Colombiens. »

Une autre Canadienne membre de la mission s’est rendue dans une région de la Colombie où 569 assassinats sélectifs ont été commis en 2009 – le nombre le plus élevé jamais enregistré. « Les victimes étaient surtout des élus locaux et des leaders communautaires, autochtones et syndicaux », révèle Barbara Wood, représentante du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

« Un large éventail de témoins nous ont dit que les assassinats avaient été perpétrés par des groupes paramilitaires, même si le gouvernement colombien soutient que ces forces paramilitaires ont été démantelées », explique Mme Wood.

Selon Barbara Wood, les conclusions de son groupe montrent que l’accord de libre-échange souhaité par Ottawa n’aide pas à promouvoir la démocratie en Colombie. « Les élus canadiens doivent plutôt exiger une évaluation indépendante de la situation des droits de la personne et la mise en place de réformes fondamentales dans ce pays avant de conclure cet accord de commerce. »

La mission a été organisée en collaboration avec la Misión de Observación Electoral (MOE), un organisme colombien, et comprenait 22 observateurs des États-Unis, de l’Union européenne, du Mexique, du Panama et de l’Australie. Les autres représentants canadiens étaient Ricardo Miranda, aussi du SCFP, et Tim Bood, un médecin urgentologue de Halifax.

Le rapport de la mission d’observation électorale en Colombie est disponible sur demande.

Renseignements :
Conseil des Canadiens, Carleen Pickard, 613-301-8346
SCFP, Barbara Wood, 604-842-2747