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C’est le dernier sprint ici, à Copenhague. Tous les gros canons sont en ville. Autrement dit, comme prévu, la majorité des délégués des ONG, incluant les groupes représentant les travailleurs, assistent à la conférence en spectateurs, de l’extérieur du centre Bella. Ceci est extrêmement frustrant, mais la délégation du SCFP ne s’est pas contentée de rester en arrière-plan. Le Klimaforum 09 - la conférence des peuples sur le climat - a encore une fois été notre refuge. Aujourd’hui, Jonathan Neale a mené une discussion passionnée sur le mouvement britannique qui cherche à créer un million d’emplois pour contrer les changements climatiques. M. Neale dirige une coalition qui s’appuie sur les travailleurs syndiqués britanniques.

Il a d’abord insisté sur le fait que son mouvement n’est absolument pas axé sur la création emplois généralement considérés comme verts, mais sur des emplois liés directement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce mouvement se concentre dans trois domaines : les énergies renouvelables, la construction d’édifices et les transports publics.

Le mouvement dirigé par M. Neale a une orientation très pratique. Il ne cherche pas à inclure une vaste gamme d’emplois verts vaguement définis, comme c’est trop souvent le cas. En plus, après un point d’intervention du SCFP, il a insisté sur le fait que les travailleurs qui occuperont ce million d’emplois doivent être syndiqués et faire partie du secteur public. Il reçoit le soutien d’une base très large issue de tous les secteurs de la société civile du Royaume-Uni, mais les syndicats en sont le moteur, au niveau local comme à celui des dirigeants élus au niveau national.

Le mouvement demande au gouvernement britannique de créer un million d’emplois pour contrer les changements climatiques dans les dix prochaines années, dans le cadre d’une transition nationale vers une économie produisant peu de CO2. En insistant toujours sur l’aspect pratique du mouvement, M. Neale s’est adressé à l’assemblée des syndicalistes internationaux (du Danemark, de la Grande-Bretagne, de la région basque de l’Espagne, et du Canada) et à d’autres militants, en soulignant que la crise des changements climatiques doit être évitée et ne pourra l’être que grâce aux types de travail effectués par les travailleurs.

Voici les commentaires de Carolyn Unsworth sur le mouvement de M. Neale : « Dans la pratique, nous savons tous si notre emploi pollue ou non et nous aimerions tous travailler dans des emplois permettant de contrer les changements climatiques et contribuer ainsi à sauver la planète. Nous sommes des experts dans nos milieux de travail et nous désirons tous que ces milieux soient sécuritaires pour nous, pour la planète et pour les générations à venir. Les travailleurs du SCFP sont intelligents et dédiés; ils doivent s’engager à tous les niveaux pour développer un mouvement semblable ici, au Canada. »

Avoir ou ne pas avoir un accord, c’est là la question!

Nous avons ensuite participé à un débat, présidé par George Monbiot, sur la teneur qu’aurait pris un accord international alternatif sur les changements climatiques si les membres de la société civile avaient pu participer plus activement au processus de décision de COP 15. Cet exercice a évidemment suscité de très vives discussions parmi cette assemblée composée de 2000 participants venant de tous les coins du monde. Plusieurs intervenants souhaitaient l’échec du processus de COP 15, car ils ne croient pas que la communauté internationale puisse vraiment limiter les émissions de gaz à effet de serre et résoudre d’autres questions liées au financement, aux mécanismes corrompus qui jusqu’à présent ont entouré l’écodéveloppement, sans parler de la réticence des pays riches à montrer la voie. D’autres souhaitaient un accord, car selon eux la situation est déjà trop grave et même un accord boiteux serait mieux que rien. L’assemblée était clairement divisée; des orateurs de plusieurs douzaines de pays, de tous les coins du monde, ont participé à un débat véritablement démocratique. Dans les heures à venir, nous saurons si un accord a été obtenu.

Que faire après COP 15?

En fin de journée, les délégués du SCFP se sont réunis pour faire le point. Alors que COP 15 touche à sa fin, nous portons notre regard sur les résultats de cette conférence historique, mais aussi au-delà : sur la tâche colossale qui nous attend après cette rencontre mémorable. Plusieurs membres de la délégation du SCFP se sont rappelé le message pratique de Jonathan Neale et pensent que les solutions directes qu’il a suggérées pointent dans la bonne direction. L’expérience de Copenhague nous a beaucoup appris, car nous avons assisté en direct (au moins à quelques reprises) à des négociations de très haut niveau aux Nations Unies. Nous avons également eu l’occasion de former des partenariats avec nos collègues internationaux, d’assister à des échanges passionnés sur les multiples tenants et aboutissants liés aux changements climatiques et notre délégation a eu amplement de temps pour partager des idées et réfléchir sur la participation du SCFP à un avenir climatique meilleur, renouvelable et plus stable.

COP 15 fera bientôt partie de l’histoire. Par contre, les questions liées aux changements climatiques seront désormais au cœur de toutes nos activités futures. Étant donné la position lamentable tenue par le gouvernement canadien dans ce dossier, le SCFP devra travailler encore plus fort dans les mois et les années à venir afin de tout mettre en œuvre pour éviter une catastrophe climatique et améliorer les conditions de vie de nos membres, alors que le monde s’adapte à une nouvelle façon de travailler, plus équitable et plus soucieuse du climat. Nous pouvons réussir.

Matthew Firth à Copenhague