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Réunions avec trois premiers ministres provinciaux

Plusieurs premiers ministres provinciaux sont à Copenhague et le SCFP a saisi cette occasion unique pour exercer de la pression sur trois provinces en un jour. Nous avons rencontré les premiers ministres du Québec, M. Jean Charest, du Manitoba, M. Greg Selinger et de la Nouvelle-Écosse, M. Darrell Dexter, et leur avons présenté un aperçu des priorités des travailleurs au sujet des discussions sur les changements climatiques. Ces trois rencontres ont été très productives. Nous avons été clairs : le mouvement des travailleurs canadiens souhaite des réductions d’émissions de CO2 et vérifiables scientifiquement, de même qu’un engagement contraignant envers les objectifs de Kyoto. Pour aller de l’avant, nous savons qu’il est nécessaire d’obtenir un accord de financement pour les pays en voie de développement et des engagements sur une transition équitable pour les travailleurs. Les trois premiers ministres étaient acquis à notre cause et messieurs Charest et Selinger se sont engagés à travailler avec le SCFP sur la question de la transition vers une économie verte. Il est possible que le gouvernement fédéral ne veuille pas agir sur la question des changements climatiques, mais d’autres niveaux de gouvernement entreprennent déjà des actions concrètes et nous travaillerons de concert avec eux pour protéger à la fois les emplois et l’environnement.

Kyoto : mort ou vivant?

Pendant une partie de la journée, Matthew a suivi les discussions sur la prolongation du protocole de Kyoto… enfin, en quelque sorte. Il a pu se rendre jusqu’à la porte principale de la salle de l’assemblée plénière, sans plus; il a dû alors faire demi-tour et se contenter de regarder la version télévisée des délibérations sur l’écran du centre Bella. La division était claire - elle caractérise d’ailleurs la plupart des discussions qui ont lieu ici : les pays en voie de développement et les pays riches. Le G77 (pays en voie de développement) ainsi que la Chine ne sont pas satisfaits des aspects techniques d’une proposition visant à prolonger le protocole de Kyoto, car ils souhaitent que les pays développés s’engagent à effectuer des réductions draconiennes à court terme. Ils demandent également du financement pour les pays en voie de développement, surtout à long terme. Il n’est pas surprenant que les nations riches, pour leur part, souhaitent exactement l’inverse : des réductions d’émissions dans un futur éloigné et un financement à court terme. Il faut cependant noter la grande solidarité entre les nations du G77 et la Chine. Le négociateur chinois a dit : « Nous nous opposons résolument à la mise au rancart du protocole de Kyoto. » Pendant tout ce temps, le Canada est resté silencieux. Le négociateur de Tuvalu s’est exprimé par une métaphore bien sentie qui semblait viser l’attitude du Canada : « J’ai un sentiment d’effroi. Nous sommes sur un bateau qui coule et un membre d’équipage remet constamment en question le fait que nous devrions mettre les canots de sauvetage à la mer; pendant qu’on en discute, rien ne se fait. » La session s’est terminée sur l’annonce « choc » de la ministre danoise du climat et de l’énergie, Connie Hedegaard, présentant sa démission de la présidence du COP 15.

Elle a toutefois remis les rênes au premier ministre danois Lars Løkke Rasmussen qui, avec l’arrivée de tant de chefs d’État et de dirigeants mondiaux, est en meilleure position pour prendre la relève et tenter de conclure un accord. Le monde a les yeux rivés sur nos dirigeants.

Copenhague est-il un zoo?

Les membres du comité sur l’environnement du SCFP, Rob Coelho et Carolyn Unsworth, ont pris une pause de cette conférence en crise et ont accepté une invitation du personnel du zoo de Copenhague; ils ont assisté à une brève séance d’information sur les initiatives de protection de l’environnement.

Le SCFP représente également les travailleurs des zoos du Canada, il ne fallait donc pas manquer l’occasion d’en apprendre davantage sur les réalisations de leurs homologues d’un autre pays. En 2000, le zoo de Copenhague a engagé un responsable de l’environnement. Des objectifs ont été précisés et les changements ont été réalisés plus rapidement que prévu. Un plan quinquennal visant à réduire de 15 % l’utilisation de l’eau a été adopté; et après l’implantation d’un programme de formation du personnel, la consommation d’eau a été réduite de 17 % en six mois en prenant des initiatives toutes simples comme celle de fermer les robinets. En formant les travailleurs de première ligne et en promettant que 10 % des économies ainsi réalisées seraient dirigées vers des événements sociaux, les idées pour réduire la consommation d’énergie, d’eau et de chauffage ont commencé à foisonner. Le zoo utilise uniquement de l’électricité verte produite par le vent et par une centrale hydroélectrique; un crédit de carbone a été acheté pour le reste de l’émission de carbone du zoo; les eaux grises des bassins des animaux sont utilisées pour arroser les pelouses et les jardins, et un travailleur de première ligne a suggéré d’utiliser les déchets d’origine animale dans une usine de biocarburants à grande échelle et non seulement comme fertilisants. Cette visite nous a donné une excellente occasion de voir des initiatives concrètes et efficaces en milieu de travail, mises de l’avant par nos confrères et consœurs du Danemark. Cet exemple stimulera sans doute le travail des membres du SCFP au pays.

Contact avec les syndicalistes danois

Plus tard dans la journée, nous avons participé à une session du Klimaforum 09 axée sur les solutions proposées par les syndicalistes danois pour contrer les changements climatiques. Quatre intervenants de quatre syndicats danois différents représentant le secteur public, la construction, les technologies de l’information et les métallos ont fait des présentations sur l’engagement des syndicats envers la planète. Le représentant du secteur public a parlé des initiatives de conservation développées dans plusieurs milieux de travail où les travailleurs participent activement à la mise en œuvre de solutions. On a également discuté du taux significatif de sources d›électricité renouvelables au Danemark. Des intervenants dans la salle ont fait de suggestions sur l’augmentation du taux d’utilisation des transports publics au Danemark et sur la manière d’accroître la pression sur le gouvernement pour qu’il mette en œuvre des solutions tangibles à même de contrer les changements climatiques et d’orienter l’économie sur la voie d’un développement plus durable.

Matthew Firth et Pam Beattie à Copenhague