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Parfois, on ne peut s’empêcher de penser : est-ce que ce ne serait pas agréable de vivre dans un pays comme le Danemark? Voilà un pays qui a un ministre du Climat et de l’Énergie, en plus d’un ministre de l’Environnement. Le Canada n’a qu’un ministre de l’Environnement, lequel ne semble pas très soucieux de résoudre la crise climatique. À l’opposé, la ministre danoise du Climat et de l’Énergie, Connie Hedegaard, souhaite vraiment que le monde trouve une solution. À tel point qu’elle a appelé le monde entier à l’aide.

Aujourd’hui à COP 15, la ministre Hedegaard a rencontré pendant une heure, lors d’une session ouverte, les membres de la société civile (le terme utilisé pendant les réunions de la COP 15 pour faire référence à tous ceux, y compris les syndicats, qui ne font pas officiellement partie d’une délégation gouvernementale). Elle a incité les citoyens du monde à maintenir la pression sur les dirigeants mondiaux afin qu’ils arrivent à un accord cette semaine à Copenhague. « Le changement climatique est en tête de notre programme; rien d’autre n’aurait pu réunir plus de 110 chefs d’État aujourd’hui », a déclaré la ministre Hedegaard. Elle souligne le fait que nous ne pouvons nous permettre de nous écarter du sujet sous prétexte de questions de procédures et autres distractions. D’après la ministre, l’issue de la COP 15 doit être un « accord déterminant » s’appuyant sur deux lignes d’action.

Cela signifie que le monde doit au strict minimum parvenir à une entente politique sur deux aspects : premièrement l’extension du Protocole de Kyoto de quelque manière que ce soit, notamment dans la mesure où il s’applique à des pays prospères comme le Canada, et deuxièmement les nouveaux éléments négociés. Un peu plus tôt au cours de la COP 15, les pays d’Afrique en voie de développement avaient vivement appuyé la double approche et ont obtenu gain de cause. Ce double objectif s’inscrit dans la démarche approuvée en 2007 par la communauté internationale lors de la COP 13 de Bali. La ministre a également prévenu que si une entente seulement politique est atteinte (c’est-à-dire une entente n’ayant pas force obligatoire à la clôture de la COP 15 vendredi), celle-ci devra rapidement être développée en 2010 afin de devenir exécutoire.

L’opportunité de parvenir à un accord sur le changement climatique est actuellement à portée de main. « Les dirigeants de la planète doivent montrer au monde qu’ils peuvent résoudre les problèmes d’ordre planétaire », a déclaré la ministre Hedegaard. En tant que pays d’accueil et étant l’un des États les plus progressistes au monde en matière de climat, le Danemark souhaiterait qu’une entente soit conclue à Copenhague. La ministre a exhorté les quelque mille délégués de la COP 15 à maintenir la pression sur les gouvernements et leurs ministres lors de la conférence. Et c’est exactement ce que fait le SCFP pendant ce rassemblement : pousser le gouvernement fédéral à forger un accord à Copenhague, surveiller les négociations par les représentants du gouvernement canadien, notamment à l’égard de l’extension du Protocole de Kyoto, et assister aux réunions d’information tenues par les négociateurs canadiens.

Pam Beattie témoignait il y a deux jours, depuis Copenhague, de la manière dont la délégation du SCFP avait envahi les rues dans un mouvement de protestation impressionnant visant à faire passer son message aux gouvernements. La lutte continue maintenant au sein du Centre Bella : les délégués du SCFP et des milliers d’autres délégués de la COP 15, représentant les nombreuses parties qui forment la « société civile » (autres syndicats, groupes de défense de l’environnement, des autochtones, de la justice sociale, des jeunes, groupes religieux, de lutte contre la pauvreté et des dizaines d’autres encore), maintiennent la pression sur les gouvernements fédéraux par tous les moyens possibles.

Et c’est là que les autres membres du SCFP peuvent nous prêter main-forte. Il n’est pas trop tard pour faire savoir à M. Harper et M. Prentice que le Canada doit aider le monde à conclure un accord ambitieux et exécutoire sur le changement climatique lors de la conférence de Copenhague. En fait, ils ont besoin de l’entendre clairement dès maintenant, de l’ensemble des Canadiens, comme jamais auparavant. Peut-être alors comprendront-ils le message. Et le Canada passera peut-être de mauvais élève à citoyen modèle du climat. Mais nous avons encore du chemin à parcourir avant de devenir des héros, voire même des super-héros, volant au secours du climat. Qui sait? Si un accord satisfaisant est atteint cette semaine, le Canada pourrait bien gagner son propre ministre du Climat et de l’Énergie. Peut-être même quelqu’un d’aussi passionné et dévoué que la ministre danoise Hedegaard.

À demain…

Matthew Firth à Copenhague