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La journée d’ouverture du Sommet bleu a mis en lumière les défis entourant les ressources en eau et les systèmes publics d’eau, en plus de tirer les leçons de campagnes victorieuses.

Cette conférence de deux jours réunit plus de 300 participants du Canada et d’ailleurs, dont plus de 80 délégués du SCFP de toutes les provinces.

Organisé à Ottawa par le SCFP et le Conseil des Canadiens, ce sommet souligne le 10e anniversaire de fondation d’Eaux aguets.

Dans son discours d’ouverture, Paul Moist, président national du SCFP, a salué la croissance du mouvement des défenseurs de l’eau depuis dix ans.

Il a insisté sur l’importance des alliances tissées aux échelons local, national et international. Une autre clé selon lui est le renforcement de la solidarité avec les Premières Nations dans leurs luttes pour l’accès à l’eau potable et à des infrastructures sanitaires adéquates.

Selon Paul Moist, la crise économique ouvre la voie au changement. «Nous rejetons le modèle social basé sur l’égoïsme et les profits privés. Notre pays et notre monde doivent reposer sur des services publics et des valeurs de partage; c’est là notre combat incessant», a-t-il déclaré en plénière.

La table ronde d’ouverture, animée par Morna Ballantyne, a lancé le débat en se penchant sur la situation de l’eau au Canada.

Maude Barlow, présidente du Conseil des Canadiens, a rejeté les «arguments bidon» invoqués par le gouvernement canadien pour maintenir son rejet du droit à l’eau aux Nations Unies. Selon elle, le vrai motif est de protéger la position du gouvernement voulant que l’eau soit une marchandise soumise au libre-échange en vertu de l’ALÉNA.

Selon Mme Barlow, le Canada s’active à faire adopter de nouveaux accords commerciaux qui mettent en péril nos services d’eau, notamment avec l’Union européenne. Ce projet d’accord Canada-Union européenne «est plus dangereux que l’ALÉNA pour tout ce qui nous est cher au Canada», a-t-elle lancé. Cet accord, couplé aux modifications à l’Accord sur le commerce intérieur, alimente une «tempête commerciale» visant à ouvrir un marché de 100 à 200 milliards de dépenses municipales et provinciales pour les services publics, incluant l’eau.

Ralph Pentland, expert des politiques de l’eau, a expliqué pourquoi le Canada «est dans une situation de blocage et de confusion générale au moment où il nous faut d’urgence des balises nationales». Il a insisté sur l’importance de lois claires et d’une politique nationale de l’eau pour protéger les ressources en eau du Canada.

Irving Leblanc, expert de l’eau à l’Assemblée des Premières Nations, a dressé un tableau inquiétant des problèmes vécus dans maintes collectivités. La pauvreté, le sous-financement, un déficit massif d’infrastructures et l’absence de lois sur la question de l’eau dans les réserves: autant de facteurs qui alimentent la crise de l’eau des Premières Nations.

Plus de 120 collectivités des Premières Nations n’ont pas accès à l’eau potable; certaines d’entre elles en sont dépourvues depuis près de 15 ans, a rappelé M. Leblanc. Il a exigé que soit enfin tenu un processus de consultation et de participation autour d’un projet de loi fédéral sur l’accès à l’eau pour les Premières Nations.

Blair Redlin, conseiller à la recherche au SCFP, a rappelé aux participants que les systèmes publics d’aqueduc et d’égouts ont été fondés en réponse aux épidémies de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Ces services ont été placés sous le giron public pour protéger la santé publique.

M. Redlin a critiqué comment le gouvernement fédéral pousse les municipalités vers la privatisation en faisant des PPP une condition de financement. La marchandisation de certains services publics est à surveiller, a-t-il ajouté en donnant en exemple la compagnie EPCOR d’Edmonton ainsi que des tentatives de privatisation des services d’eau à Winnipeg.

Durant la pause du midi, les participants se sont rassemblés sur la Colline parlementaire pour réclamer des gestes forts et immédiats contre les changements climatiques et la crise mondiale de l’eau – qui sont indissociables.

Les dirigeants de la planète vont converger à Copenhague du 7 au 18 décembre pour la conférence de l’ONU sur les changements climatiques. Le SCFP et le Conseil des Canadiens déploieront sur place une bannière signée par les participants du Sommet bleu.

«En matière de climat, le dossier de notre gouvernement dit tout, a déclaré aux manifestants Claude Généreux, secrétaire-trésorier national du SCFP. Nous nous classons au 59e rang parmi 60 pays. Et ça ne s’améliore pas. On n’a qu’à voir la pollution et la destruction provoquées par les sables bitumineux.»

«C’est pour cela que nous devons nous tenir debout. Ensemble. Pour l’eau, pour la planète et pour l’avenir de nos enfants. Le message inscrit sur la bannière est on ne peut plus limpide : “Le climat, c’est aussi l’eau”», a conclu Claude Généreux.

Au fil de la journée, les délégués ont aussi discuté en ateliers et assisté à une deuxième table ronde sur les campagnes victorieuses.

Vendredi soir, une fête a souligné l’anniversaire d’Eaux aguets. Plus tôt en après-midi, les membres du SCFP, dont plusieurs travailleurs du secteur de l’eau, se sont réunis en caucus pour partager leurs expériences et préparer les actions du SCFP.

Vous auriez voulu participer au sommet? Surveillez dans les prochaines semaines nos baladodiffusions à scfp.ca.