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Gatineau, le jeudi 26 novembre 2009 – Devant le CRTC aujourd’hui, les représentants du SCFP ont été on ne peut plus clairs : les télévisions généralistes, des acteurs incontournables de la culture canadienne, sont financièrement au bord du gouffre. Selon eux, le CRTC doit agir maintenant et leur permettre d’être rétribuées pour la diffusion de leur chaîne.

«Nous sommes dans une position privilégiée, précise Richard Labelle, vice-président télévision du secteur des communications du SCFP. En effet, nous représentons des milliers d’employés œuvrant au sein des diffuseurs et distributeurs, les deux grands groupes d’entreprises qui s’affrontent depuis des semaines à grand renfort de publicité.» De ce point de vue, le syndicat constate la fragilité des télés généralistes et craint l’effritement de ce pôle essentiel de notre vie culturelle. Les consommateurs veulent obtenir une programmation locale, une programmation canadienne de qualité, sans pour autant voir leur facture exploser. L’opération de rééquilibrage doit s’effectuer à coût nul. Pour atteindre cet objectif, le CRTC devrait fixer des fourchettes de redevances afin de contrôler les coûts de la télévision pour le consommateur », explique-t-il.

Selon le SCFP, la crise qui mine les capacités des CTV, Global, qui a emporté l’ex-TQS, sans parler des défis de Radio-Canada et de TVA, s’explique en partie l’arrivée des spécialisés sur la marché publicitaire, doublé par l’exode des dépenses publicitaires sur Internet. Autre source du problème, le système de redevances qui profite exclusivement aux télévisions spécialisées, n’offrant rien aux télévisions conventionnelles. Ainsi, selon les données de Statistique Canada, les chaînes payantes et spécialisées ont réalisé en 2008 plus de 99% des bénéfices de la télévision privée au pays. Un déséquilibre insoutenable pour le SCFP.

Pour le plus grand syndicat au pays, il faut aujourd’hui accorder une valeur à la diffusion des signaux des généralistes, à négocier avec les distributeurs selon les marchés locaux. Le SCFP suggère une tarification modulée à plusieurs niveaux pour faire une distinction entre le service de base et les facultatifs. Cet accès à des fonds nouveaux pour les stations conventionnelles doit également s’accompagner d’exigences strictes en ce qui concerne le contenu canadien et la programmation locale, notamment les nouvelles.

Non aux groupes

En ce qui concerne la possibilité d’évaluer le contenu canadien non par licence accordée mais via les grands groupes de propriété, le SCFP y voit un danger pour les régions. «On assisterait probablement à une plus grande centralisation de la programmation, ce qui entraînerait une perte d’autonomie encore plus grande pour les stations régionales d’un groupe et une montréalisation accrue de ce qui est proposé aux téléspectateurs. Cette voie ouvrirait la porte aux grands diffuseurs de jouer avec les exigences des stations généralistes», soutient Réjean Beaudet, président du syndicat de TVA-Montréal.

Comptant 7250 membres dans les communications au Québec, le SCFP est présent dans plusieurs autres secteurs, notamment la santé et les services sociaux, l’éducation, les transports urbain et aérien, les sociétés d’État et organismes publics québécois, l’énergie et les municipalités. Avec près de 105 000 membres, le SCFP est le plus important affilié de la FTQ.