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Le rapport du vérificateur général du Québec rendu public le 18 novembre est un désaveu flagrant de tout le processus qui a amené le gouvernement Charest à choisir les partenariats public-privé (PPP) pour la construction des deux méga-hôpitaux montréalais, estime le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). «Depuis des années, nous dénonçons le piège des PPP et leurs fausses économies, affirme Lucie Levasseur, présidente du SCFP-Québec. Aujourd’hui, un rapport indépendant vient confirmer qu’il faut trafiquer les évaluations et les analyses pour faire apparaître les PPP comme plus avantageux.»

Pour le vérificateur, «les analyses de la valeur ajoutée par PPP Québec ne permettent pas de soutenir la conclusion que leur réalisation en mode PPP est préférable à une réalisation en mode traditionnel par le secteur public». Selon lui, les erreurs de parcours sont nombreuses et l’ensemble du processus a favorisé indument l’option des PPP. Le vérificateur relève, par exemple, l’absence d’analyse réelle reliée à l’impact de la variation du montant de risque sur le résultat final. En ce qui concerne l’évaluation des coûts et du déficit d’entretien et du renouvellement des actifs, il parle d’hypothèses inappropriées qui «accentuent de manière exagérée l’écart en faveur du mode PPP» ou même d’analyses «irréalistes». Enfin, il souligne que le taux d’actualisation (exercice par lequel on exprime en dollars d’aujourd’hui les flux monétaires associés aux deux options) a été fixé à un niveau plus élevé que pour d’autres projets en PPP, et ce, sans aucune justification.

Pour le SCFP, l’absence d’une évaluation critique et indépendante des analyses de PPP Québec démontre le parti pris idéologique du gouvernement Charest. «On a fait exprès de présenter un projet bonbon en PPP, s’indigne Michel Poirier, directeur québécois du SCFP. La conclusion était écrite d’avance et PPP Québec a écrit le scénario qui permettait d’avoir cette fin. C’est dommage parce que ce sont tous les contribuables qui vont payer la note maintenant. À moins que le gouvernement fasse un choix rationnel et opte pour le mode traditionnel.» Le plus grand syndicat au Canada rappelle les dérapages de nombreux projets en PPP dans les autres provinces et insiste sur la nécessité d’avoir des services publics offerts par le secteur public. «Les PPP n’ont jamais fait la preuve qu’ils sont plus avantageux. Le secteur public ne doit pas abdiquer ses responsabilités, mais tout mettre en œuvre pour offrir des services de qualité à coût abordable», de conclure Lucie Levasseur.