Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Mieux vaut prévenir que guérir et mieux vaut écouter les syndicats. Ce sont ces leçons que nous a enseignées la crise du SRAS en Ontario et en Colombie-Britannique en 2003.

Nancy Johnson, spécialiste en santé et sécurité du travail à l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario, a donné une brève leçon d’histoire du SRAS au forum sur la santé et la sécurité de mardi.

Mme Johnson a mentionné certaines recommandations du rapport du juge Archie Campbell (Spring of Fear) sur la gestion de la crise du SRAS. Le juge Campbell conclut que les militants syndicaux étaient souvent les mieux informés et offraient les conseils les plus raisonnables en matière de santé et de sécurité.

Le juge Campbell souligne qu’en Colombie-Britannique, seuls 46 cas soupçonnés de SRAS ont été signalés, tandis que l’Ontario a déploré 46 décès et plus de 330 victimes de graves infections pulmonaires. La différence, c’est qu’il existait en Colombie-Britannique une infrastructure en santé-sécurité qui a écouté les syndicats et pris des mesures pour empêcher la propagation de l’infection.

Par contre, en Ontario, « il y a eu défaillance du système parce qu’il n’existait aucune culture en santé et en sécurité », selon Nancy Johnson.

Le juge Campbell a recommandé de donner aux travailleuses et travailleurs le droit au « principe de précaution », autrement dit « prévenir au lieu de guérir », plutôt que d’attendre que la science confirme l’existence réelle d’une menace.

« Les connaissances scientifiques changent constamment, a expliqué Mme Johnson. Nous ne devrions pas être mus par les dogmes scientifiques d’hier ou d’aujourd’hui. Pouvons-nous nous permettre d’attendre indéfiniment avant de nous protéger? S’il y a signe de danger, des mesures raisonnables doivent être prises pour protéger les gens. »

Le rapport du juge Campbell conclut qu’il est aussi dangereux de travailler dans des hôpitaux que dans des mines ou des usines, mais qu’il n’y a pas la même culture de santé et de sécurité dans les milieux de soins de santé. « Dans ces milieux, se laver les mains devrait être aussi élémentaire que de porter des chaussures de sécurité sur un chantier de construction », a poursuivi Nancy Johnson.

Mais bien que de nombreux syndicats aient tiré des leçons de la crise du SRAS, Mme Johnson croit que trop de fonctionnaires n’ont pas compris le message. « Les experts ne s’organisent pas, les employeurs résistent pour des questions de coût », a-t-elle expliqué.

Sommes-nous prêts pour une autre pandémie?

« J’ai constaté des progrès, nous sommes plus prêts que nous l›étions à l›époque, a affirmé Nancy Johnson. Mais chaque jour, je reçois des appels de membres qui luttent pour leurs droits de base en santé et sécurité au travail. Nous ne sommes pas suffisamment prêts. Nous nous sommes améliorés, mais pas assez. »

« La grippe H1N1 s’est avérée moins dangereuse que prévu, mais le virus peut toujours muter; il faut donc assurer une planification raisonnable. »

Comme l’a déclaré le juge Campbell, « il ne faut jamais oublier que la nature peut nous réserver bien des surprises ».

« Et le juge Campbell a aussi dit qu’il faut écouter les syndicats et c’est le moment de nous faire entendre. »