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On a beaucoup parlé cette semaine de la  politique « Achetons américain » mise en place par Washington et de ses effets sur les entreprises canadiennes.

Les dispositions « Achetons américain » s’inscrivent dans le American Recovery and Reinvestment Act (loi américaine sur la reprise et le réinvestissement), qui est en fait la politique de stimulation économique enchâssée dans une loi par le président américain Barack Obama le 17 février 2009.

En vertu de cette loi, les entreprises américaines qui reçoivent une aide financière fédérale ne doivent acheter que des matériaux et de l’équipement fabriqués aux États-Unis.

Le ressac provoqué par les dispositions a été considérable – notamment chez les transnationales basées aux États-Unis qui souhaitent élargir le libre-échange. À l’heure actuelle, les règles de l’ALÉNA ou de l’OMC ne régissent pas les dépenses des administrations locales et provinciales. Autrement dit, les administrations locales ont un certain contrôle sur leurs dépenses.

Le gouvernement conservateur est d’accord avec les groupes d’intérêt commerciaux qui veulent que les achats provinciaux et locaux soient régis par l’ALÉNA.

La semaine dernière, le ministre de l’Industrie Tony Clement s’est rendu à Washington pour faire du lobbying contre les politiques « Achetons américain ». Stockwell Day, ministre du Commerce international, tente de persuader les premiers ministres de s’engager à amorcer, avec les États-Unis, des pourparlers commerciaux qui auraient pour effet de lier les administrations locales et provinciales aux politiques de libre-échange.  Et, au cours d’une conférence de presse donnée hier, le premier ministre Stephen Harper a incité les provinces à appuyer un nouvel accord commercial avec les États-Unis.

Mais les avantages du maintien des règles d’achat et des préférences locales sont de loin supérieurs à ceux qu’il y aurait à lier les dépenses des administrations locales aux accords de libre-échange.

Les politiques d’achat local assurent le dynamisme des collectivités. Elles créent plus d’emplois locaux, augmentent les revenus fiscaux, incitent les collectivités à acheter localement et aident à diversifier les économies locales. Elles permettent aussi aux gouvernements d’adopter des politiques proactives qui avantagent leurs collectivités.

Si les collectivités sont liées par des accords de libre-échange, une bonne partie de la capacité des administrations locales à créer des politiques dans l’intérêt de leurs citoyens sera sacrifiée à l’intérêt des grandes entreprises.

Il est préférable d’inciter les municipalités à « acheter canadien » et à se procurer des biens et des services qui ont autant de contenu canadien que possible. Les politiques « Achetons canadien » et d’achat local aideront à créer de nombreux emplois au Canada, en particulier au niveau local, où ces emplois sont le plus nécessaires.