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Le SCFP a une politique et une longue expérience en matière de résistance aux attaques contre les droits inscrits à nos conventions collectives et la libre négociation collective.

Au cours des derniers mois, ces attaques se sont intensifiées. Dans un abus de pouvoir sans précédent, les gouvernements de Colombie-Britannique et de Terre-Neuve et Labrador ont imposé des lois qui ont eu pour effet de nous dépouiller de notre droit de grève et d’annuler des pans entiers de nos conventions collectives. Nos membres à l’emploi d’Air Canada ont aussi été forcés d’accepter des concessions majeures, cette fois, à la suite d’un jugement de cour intervenu dans le cadre du processus de protection contre la faillite.

Au cœur de cet assaut contre les travailleuses et travailleurs, on retrouve les efforts de certains gouvernements pour affaiblir les droits légaux et le pouvoir de négociation des syndicats de façon à ce que les sociétés puissent transformer le secteur public en source de profits. Il s’agit de maximiser les gains aux dépens des travailleuses et travailleurs canadiens et de leurs familles.

Nos conventions collectives et le droit à la libre négociation constituent des obstacles à cette restructuration. Notre volonté affirmée de défendre les droits que nous avons négociés en ayant recours à la grève lorsque nécessaire est la raison pour laquelle de plus en plus de gouvernements ont recours à leur pouvoir législatif pour mater les syndicats. Lors de notre dernier congrès national, nous avions prévu le regain de ces attaques et c’est pourquoi nous avons adopté un ambitieux plan stratégique dont l’objectif est de renforcer notre force collective et notre pouvoir de négociation.

Les événements dramatiques qui se sont produits en Colombie-Britannique, à Terre-Neuve et Labrador et à Air Canada depuis notre dernier congrès national nous ont confirmé que nous devons accélérer la mise en oeuvre de notre plan stratégique. Nous devons prendre fait des reculs subis au cours des derniers mois. On nous a forcés à accepter des échanges inacceptables.

Nous devons accepter le fait que nous n’étions pas encore assez forts pour nous battre avec succès contre ces concessions à nos conventions collectives, particulièrement dans les cas où les gouvernements utilisaient leur pouvoir législatif contre nous. Nous devons reconnaître que nous devons redoubler d’efforts pour bâtir la solidarité intersyndicale et communautaire. Nous n’affirmons pas cela pour critiquer les membres qui étaient engagés dans ces luttes ni la direction des comités de négociation, ni le personnel, ni le rôle joué par les autres syndicats. Nous le faisons pour mieux réaliser ce contre quoi nous nous battons et le fait que ces reculs seront utilisés contre nous nous lors des prochaines négociations. Notre syndicat dans son ensemble doit se confronter à cette réalité de façon à ce que nous soyons en mesure de faire tout ce qui doit être fait afin de nous réorganiser et de développer la force dont nous aurons besoin pour gagner.

Le plan visant la défense de la négociation collective et l’arrêt des concessions

Sur la base du plan stratégique adopté lors de notre dernier congrès national, le Conseil exécutif national du SCFP prendra les mesures suivantes dans le but de renforcer notre pouvoir de négociation et de résistance aux attaques menées contre les conventions collectives des membres du SCFP et des autres travailleuses et travailleurs.

1. Par l’entremise d’un effort de communication, tant avec le public qu’avec toutes les sections locales et le personnel du SCFP, les dirigeantes et dirigeants nationaux réaffirmeront la détermination de notre syndicat à protéger les droits inscrits dans nos conventions collectives, à résister à toutes les demandes de concessions et à défendre notre droit à la libre négociation collective, y compris notre droit à la grève.

2. La lutte contre les concessions et la défense de notre droit à la libre négociation collective exigera que le personnel et les membres élu(e)s à tous les paliers du SCFP travaillent en étroite collaboration, particulièrement à l’échelon des provinces. Les directeurs et directrices régionaux devront travailler en collaboration avec les Divisions provinciales de leur région afin de mettre au point un plan complet de lutte contre les concessions et les atteintes à notre droit à la libre négociation. Ce plan de lutte aux concessions devra définir des actions spécifiques et des délais précis. Il devra viser entre autres choses à :

  • Renforcer l’état de préparation et la détermination de nos membres à se battre contre les concessions.
  • Mettre en place un plan efficient de négociation coordonnée pour chaque région et secteur ou pour l’ensemble de la province (selon ce qui conviendra le mieux), de telle façon que nous soyons en mesure d’être en position de force pour mener nos négociations et adopter des modèles excluant les concessions.
  • Établir des liens de solidarité entre toutes les sections locales du SCFP et entre le SCFP et les autres syndicats, particulièrement par l’entremise de pactes de solidarité et de mesures d’appui aux grèves.
  • Adopter des mécanismes de réaction rapides et efficaces pour faire face aux situations de négociations difficiles.

 3. Les dirigeantes et dirigeants élus et le personnel dirigeant de chaque province travailleront en étroite collaboration dans le but de mettre en place un processus ou une structure qui permettra une surveillance continue de la mise en application du plan. Le plan sera adapté chaque fois et en chaque lieu où la chose sera nécessaire pour réagir à des situations et des conditions nouvelles. Les dirigeantes et dirigeants élus et le personnel dirigeant de chacun de nos secteurs seront en lien constant avec cette structure en constante évolution de planification et d’établissement de priorités.

4. Tous les directeurs et directrices régionaux devront déposer leur plan auprès du directeur ou de la directrice de l’Organisation et des Services régionaux qui devra à son tour informer les dirigeantes et dirigeants nationaux de tout problème rencontré dans la mise en application du plan.

5. Chaque fois qu’une ronde de négociation évoluera vers une attaque en règle contre des droits inscrits à une convention collective, les conseillères et conseillers syndicaux nationaux devront immédiate-ment en aviser la directrice ou le directeur régional ou la directrice ou directeur régional adjoint qui à son tour, avisera la Division provinciale et la directrice ou le directeur de l’Organisation et de Services régionaux.

6. Lorsque surviendront des situations de négociations difficiles, une réaction immédiate et coordonnée sera mise en place par les directrices ou directeurs régionaux ou leur adjointe ou adjoint en consultation avec la Division provinciale et la directrice ou directeur général de l’Organisation et des Services régionaux. La directrice ou directeur de l’Organisation et des Services régionaux avisera les dirigeantes et dirigeants nationaux chaque fois que la mise en oeuvre d’une action d’urgence fait face à des difficultés imprévues.

7. Chaque fois qu’à la table de négociation une section locale fera face à des difficultés comme de sérieuses menaces de concessions, le personnel devra, dans la mesure du possible, convoquer une rencontre d’urgence de tous les présidents et présidentes des sections locales de la région dans le but de mettre au point une stratégie régionale de lutte contre ces demandes de concessions.

8. La mise en application de la décision prise lors du dernier congrès national et consistant à susciter le soutien des membres en faveur de pactes de solidarité entre les sections locales du SCFP sera devancée dans toutes les provinces où ces pactes de solidarité n’ont pas encore été adoptés. Le leadership dont a fait preuve le SCFP-Nouveau-Brunswick dans l’élaboration d’un pacte de solidarité pour l’ensemble de la province, l’ensemble du SCFP et l’ensemble du mouvement syndical servira d’exemple de ce qui peut être réalisé dans ce domaine.

9. La mise en application de la décision prise lors du congrès national et concernant la mise en place de pactes de solidarité entre le SCFP et d’autres syndicats dans tous les secteurs sera aussi devancée. À cette fin, les dirigeantes et dirigeants nationaux chercheront activement à obtenir le soutien des dirigeantes et dirigeants nationaux d’autres syndicats en vue de l’organisation de rencontres sectorielles (là où la situation l’indiquera) de dirigeantes et dirigeants syndicaux. Ces rencontres viseront la mise sur pied d’un front commun de syndicats dont l’objectif sera de coordonner les négociations et de lutter contre les concessions et les attaques lancées contre nos conventions collectives. Par exemple, les dirigeantes et dirigeants nationaux demanderont instamment aux dirigeantes et dirigeants nationaux de tous les syndicats du secteur des études postsecondaires de se joindre au SCFP et de convoquer une réunion de tous les syndicats du secteur de l’éducation postsecondaire à l’échelle de la province dans le but d’adopter une approche de front commun en vue des négociations dans ce secteur.

10. Dans la foulée des initiatives du SCFP-Colombie-Britannique (le Jour de la démocratie), du SCFP-Québec, (par l’entremise de la FTQ) et du SCFP-Nouveau-Brunswick, nous nous préparerons à réagir à toute attaque contre nos conventions collectives en obtenant l’accord de nos membres pour le déclenchement d’arrêts de travail politiques lorsque la situation l’exigera. Dans les provinces où le gouvernement est susceptible de déclencher des attaques en règle contre nous, la directrice ou le directeur régional devra travailler en collaboration avec les divisions provinciales à l’élaboration d’un plan destiné à obtenir l’approbation des membres pour le lancement d’actions politiques de cette nature.

11. Nous lancerons des actions politiques coordonnées contre tout gouvernement qui attaquera les droits inscrits dans nos conventions collectives et tentera de nous retirer notre droit à la libre négociation collective.

12. Notre lutte contre les concessions et les attaques à nos conventions collectives sera soutenue par notre campagne continue de fortifier nos communautés. Parmi les objectifs de cette campagne, notons : obtenir un soutien politique en vue d’un réinvestissement public majeur dans le travail et les services offerts par les membres du SCFP, susciter la fierté des membres face à leur travail et leur syndicat et favoriser la mobilisation contre toutes les formes de privatisation.

13. Nous défendrons notre droit à la libre négociation collective par l’entremise du système judiciaire canadien lorsque nécessaire et en suscitant des pressions internationales à titre d’incitatif au respect des mesures internationales de protection mises en place par l’Organisation internationale du travail et les Nations Unies.

14. Les dirigeantes et dirigeants nationaux feront régulièrement rapport au Conseil exécutif national sur l’état d’avancement de ce plan de lutte aux concessions et de défense de la négociation collective. Le plan fera aussi l’objet d’une révision lors de chacune des réunions du Conseil exécutif national.