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Selon une nouvelle analyse mondiale, la crise financière frappe les PPP de plein fouet.

Le sommaire préparé par le service de recherche de l’Internationale des services publics indique que les entreprises « sont pratiquement incapables » de financer leurs PPP étant donné les réticences des banques et des investisseurs. Ainsi, « très peu de nouveaux PPP seront conclus dans un avenir prévisible ».

Renflouement de l’entente par une banque publique le mois dernier. Plus près d’ici, le gouvernement de la Colombie-Britannique a dû injecter un montant de 1,15 milliard en fonds publics dans un projet d’expansion routière et de construction de pont mené en vertu d’un PPP. Le lendemain de la conclusion de l’entente pour la construction du pont de Port Mann, le « partenaire » privé du projet a annoncé qu’il éprouvait des problèmes financiers majeurs, au même titre que plusieurs autres PPP de la province à la situation financière chancelante.

L’étude est un avertissement par rapport à la stabilité des PPP en cours. Nombre de ces partenariats prévoient le refinancement d’une dette à court terme à un taux d’intérêt inférieur après la conclusion du projet. Dans le climat actuel des marchés de crédit, le refinancement coûtera plus cher que prévu ou sera simplement refusé. De plus, la récession resserre les liquidités des PPP dont les recettes dépendent de frais d’utilisation – ce qui crée d’autres difficultés de remboursement des intérêts et des prêts. Le document s’ajoute à l’analyse menée par le SCFP des répercussions de la crise économique et financière sur les PPP. Le SCFP avait averti contre l’utilisation de fonds publics pour renflouer des projets de privatisation et la possibilité de retards. Un projet autoroutier majeur au Royaume-Uni n’a été possible que grâce au

Le climat hostile des marchés du crédit expose d’autres gouvernements aux dangers des PPP, dont le gouvernement du Québec qui doit maintenant financer le développement d’une salle de spectacles privatisée à Montréal.

Un récent éditorial paru dans le journal britannique The Guardian réfute point par point les arguments invoqués pour défendre les PPP (qu’on nomme Private Finance Initiatives ou PFI en Grande-Bretagne). Au Canada et ailleurs, le secteur privé se contorsionne de manière à décharger sur le secteur public les risques associés au financement de projets de PPP. Il s’agit d’un virage qui élimine un argument central en faveur de la privatisation.

Les options de financement privé offertes dans l’actuel « désert des capitaux » sont encore plus coûteuses puisque les banques profitent d’une pénurie de crédit pour hausser les taux d’intérêt. En Grande-Bretagne, où les PPP (ou PFI) sont une réalité bien établie dans les hôpitaux, les écoles et les municipalités, le gouvernement est pris en souricière et « n’a d’autre choix que de répondre aux demandes des banques ».

La situation bouleverse le tableau au Canada, où le gouvernement fédéral se prépare à imposer des PPP aux autres paliers de gouvernement. Le rapport accablant du vérificateur général de l’Ontario sur le PPP de l’hôpital de Brampton et l’analyse d’un vérificateur judiciaire de la Colombie-Britannique de quatre PPP d’envergure font à leur tour valoir les avantages de la gestion et du financement publics.

C’est la conclusion à laquelle arrive le service de recherche de l’Internationale des services publics, qui souligne que le crédit du gouvernement n’a pas été frappé aussi durement que celui du secteur privé et fait valoir l’efficacité et la simplicité relatives de la gestion publique.

Le document est le deuxième d’une série de plusieurs études. Le premier document se penche sur le rôle des services publics dans le sillage de l’effondrement de l’économie mondiale. UNISON, le syndicat homologue du SCFP au Royaume-Uni, a aussi fait valoir le rôle essentiel des services publics en temps de récession. Le service de recherche de l’ISP a publié une évaluation critique des PPP plus exhaustive, et son centre de ressources propose une foule d’autres études.