Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Le budget

  • Des modifications à l’assurance-emploi pour permettre à celles qui sont admissibles de recevoir 5 semaines additionnelles de prestations pour les deux prochaines années.
  • La répétition de la mesure annoncée dans l’Énoncé économique et financier du gouvernement fédéral du 27 novembre 2008 interdisant aux travailleuses du secteur public d’en appeler de leurs différends d’équité salariale avec leurs employeurs devant la Commission canadienne des droits de la personne.
  • Des milliards de dollars en dépenses consacrées à l’infrastructure.
  • Une hausse du montant d’exemption personnelle de base et une réduction de l’impôt sur le revenu.
  • Une hausse du Supplément de la prestation nationale pour enfants et de la Prestation fiscale canadienne pour enfants.
  • Un contrôle des salaires pour les employés de la fonction publique fédérale – des hausses proportionnelles de 1,5 % pour les trois prochaines années.
  • Des mesures sur les régimes de retraite privés, les FERR et les comptes d’épargne libres d’impôt.
  • Beaucoup d’argent destiné à l’infrastructure, au logement et à la formation pour les peuples autochtones.

Les effets concrets

Le système d’assurance-emploi reste tel quel, malgré une récession économique grandissante qui fera perdre leur emploi à un nombre croissant de travailleurs. Les femmes sont particulièrement à risque car elles occupent plus souvent des emplois occasionnels ou temporaires.

Pour être admissible aux prestations, il faut un nombre minimum d’heures travaillées. Les femmes ont plus de difficulté à amasser ces heures, puisqu’elles sont sur-représentées dans la main-d’œuvre temporaire, à temps partiel et occasionnelle et que leur vie professionnelle est plus souvent interrompue par des responsabilités familiales. L’ajout de cinq semaines de prestations n’aidera pas les femmes qui ne sont pas admissibles au départ. En outre, les prestations versées par le système actuel sont insuffisantes pour faire vivre des familles. Et cette situation touche particulièrement les femmes, puisqu’elles gagnent en général beaucoup moins que les hommes.

Comme dans tous les autres secteurs, l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes a existé pendant des décennies dans la fonction publique fédérale, jusqu’à l’adoption de lois dans les années 80 et 90. Depuis, le gouvernement fédéral a versé plus de 4 milliards de dollars en paiements rétroactifs à des milliers d’employées sous-payées de la fonction publique. Lorsque la loi ne réussissait pas à assurer une rémunération adéquate, les femmes pouvaient déposer une plainte devant la Commission canadienne des droits de la personne. Mais le gouvernement conservateur a mis fin à ce processus d’appel pour les employées du gouvernement fédéral, se soustrayant ainsi à sa responsabilité d’assurer des lieux de travail sans discrimination salariale.

Le budget affecte des millions de dollars à des projets d’infrastructure, ce qui créera des emplois pour les ingénieurs, les travailleurs des métiers, les journaliers – des emplois à prédominance masculine. Les femmes ne profiteront donc pas autant que les hommes de ces mesures de stimulation de l’économie, puisqu’elles sont surtout concentrées dans les secteurs de la santé et des services. Il pourrait y avoir des emplois dérivés dans ces secteurs, mais un investissement direct aurait démontré une compréhension des effets que peuvent avoir les dépenses publiques pour les femmes et la reconnaissance de la valeur de leur travail pendant la crise.

Le budget accorde aussi des dollars à la formation dans le cadre de l’assurance-emploi, mais surtout pour les postes à prédominance masculine.

L’augmentation du montant personnel de base se traduira par une hausse pour ceux qui ne paient pas d’impôt, ce qui aidera les femmes, qui sont plus nombreuses dans les catégories de faibles revenus.

Toutefois, les changements apportés aux montants personnels et aux tranches d’imposition ne réduiront les impôts que de 66 $ par année pour une famille typique avec deux revenus et deux enfants et qui gagne moins de 60 000 $ par année. Par contre, une famille semblable qui gagne plus de 200 000 $ par année verra ses impôts baisser de 634 $. Puisque ceux dont les revenus sont plus élevés épargnent une plus grande partie de leur argent, les baisses d’impôt des particuliers et des sociétés ne seront pas particulièrement utiles, comparativement aux dépenses et à l’investissement publics directs ou aux soutiens pour les familles à faible revenu.

Cette mesure profitera aux femmes et à leurs familles, car elle accroît le montant que peuvent gagner les ménages tout en continuant à recevoir le supplément de la Prestation nationale pour enfants et la Prestation fiscale pour enfants.

Les femmes profiteront moins des hausses salariales proportionnelles prévues dans les mesures de contrôle salarial du gouvernement. En effet, loin de réduire l’écart salarial entre les hommes et les femmes, les hausses proportionnelles l’élargissent parce qu’elles donnent plus d’argent à ceux qui sont au haut de l’échelle salariale.

Le budget ne prévoit rien pour soutenir et renforcer notre système public de Sécurité de la vieillesse et du Régime de pensions du Canada.

Le financement alloué aux peuples autochtones n’offre rien de précis pour répondre aux besoins des femmes autochtones, qui sont les membres les plus marginalisés de la société canadienne. 

 

De meilleurs choix

Le nombre d’heures exigées pour l’admissibilité à l’assurance-emploi doit être réduit à 360. Les prestations devraient être basées sur 60 % des gains des 12 meilleures semaines et être versées pendant 50 semaines.

Un investissement parallèle dans les secteurs de la santé et des services, où les femmes sont plus nombreuses, aiderait énormément à réduire la pauvreté et à stimuler les dépenses au niveau local. L’investissement dans les soins de santé créerait non seulement plus d’emplois pour les femmes, mais il réduirait aussi les temps d’attente. L’investissement de 1 milliard de dollars dans la santé créerait 18 000 emplois.

En 2004, un groupe de travail fédéral sur l’équité salariale recommandait des mesures pour que les femmes obtiennent leur juste part et touchent un salaire égal pour un travail d’égale valeur. Le groupe suggérait de modifier le système basé sur les plaintes. Il faut modifier la loi actuelle sur l’équité salariale pour la rendre proactive. Il faut exiger des employeurs qu’ils mettent en place un programme d’équité salariale au travail et il faut créer une commission indépendante pour assurer le respect de la loi.

Le gouvernement fédéral devrait élargir la définition de l’infrastructure pour y inclure les garderies, les écoles et les centres de loisirs. Le financement de places en garderies aiderait les femmes à trouver des emplois à temps plein, et à les garder, ce qui les rendrait admissibles à des prestations d’AE pour congé parental ou en cas de mise à pied. En même temps, il faut un investissement public dans des programmes de formation qui permettront aux femmes de trouver des emplois bien payés et syndiqués.

Les hausses salariales à taux fixe accordent à chaque travailleur la même augmentation de cents de l’heure. L’écart entre les échelons supérieurs et inférieurs se rétrécit donc, car les taux du bas reçoivent plus que les taux du haut.

Nous devons bonifier nos régimes de retraite publics parce qu’ils sont payés par tous les travailleurs canadiens et qu’ils leur appartiennent. Les femmes âgées profiteraient particulièrement de cette mesure, car elles sont beaucoup moins susceptibles que les hommes d’avoir accès à un régime privé ou de pouvoir compter sur des REER à la retraite.

Women-0.pdf