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Le Syndicat canadien de la fonction publique demande au premier ministre Harper de lever le voile qui entoure les négociations commerciales entre le Canada et l’Union européenne et d’en faire un enjeu électoral. La possible entente commerciale a des implications importantes pour les Canadiens et les détails de cette négociation doivent être rendus publics au moment où les citoyens s’apprêtent à choisir leur prochain gouvernement.

Comme le révélaient les médias récemment, des dirigeants du Canada et de l’Union européenne ont élaboré un plan destiné à réaliser une intégration économique en profondeur. Les négociations officielles devraient être lancées à l’occasion du Sommet Union européenne-Canada qui doit avoir lieu à Montréal le 17 octobre, soit 3 jours après l’élection fédérale.

Alors que les groupes d’affaires ont été très actifs à promouvoir de cette entente, les syndicats et les citoyens ont été tenus à l’écart. M. Harper est très impliqué dans l’élaboration de ce plan, mais n’en a pas touché mot au cours de la campagne électorale. Le secret qui entoure cette très importante entente commerciale est en contradiction avec sa promesse d’un gouvernement plus transparent et tenu de rendre des comptes.

Pendant ce temps, les Canadiens doivent faire la lumière sur ce dont il retourne alors qu’ils ne disposent d’aucune information. Mais pour de nombreux travailleurs canadiens, une telle entente pourrait avoir de lourdes implications :

  • On dit que le texte propose un marché ouvert pour les services et les approvisionnements gouvernementaux, ce qui permettrait à des entreprises européennes de soumissionner d’égal à égal pour l’obtention de contrats de services publics. Ce sont des emplois, des profits et des occasions d’affaires qui ne seraient plus offerts aux Canadiens.
  • Rien n’indique qu’il y aura dans cette entente Canada-Union européenne des mesures de protection sociale ou environnementale. Il convient de noter que le Canada n’aurait alors que très peu de possibilités d’influencer la réglementation touchant ses relations avec l’Union européenne. Les normes du travail et les règles en matière d’étiquetage de produits pourraient être menacées.
  • Il est peu probable que les Canadiens qui travaillent outre-mer pourront atteindre le niveau de protection sociale dont bénéficient les Européens.
  • Le texte annoncerait un apport économique de 15 milliards de dollars pour le Canada. Si une telle somme peut paraître importante, il ne s’agit tout de même que de 1 % de l’actuel PIB. De plus, la crédibilité de ces calculs demeurera douteuse tant et aussi longtemps que les chiffres ne seront pas rendus publics.
  • L’entente commerciale Canada-Union européenne sera vendue aux Canadiens comme une occasion en or de positionner le Canada comme porte d’entrée de l’Europe aux États-Unis, un rôle qui rapporterait gros au Canada. Mais, dans la mesure où les États-Unis ont déjà conclu des ententes bilatérales avec 37 pays, dont huit pays des Amériques, ce raisonnement semble pour le moins illusoire. De plus, il semble que les relations commerciales États-Unis-Union européenne soient appelées à progresser sensiblement dans un proche avenir. L’Accord de libre-échange nord-américain a déjà contribué à l’accroissement de la privatisation et de la propriété étrangère, tout en fragilisant les emplois des Canadiens. Nous devons renégocier les ententes commerciales que nous avons déjà conclues. Pourquoi le Canada devrait-il s’engager dans une entente commerciale avec l’Europe si notre propre premier ministre refuse d’en faire connaître les détails alors même que nous sommes en campagne électorale ?