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Au Canada, nos villes et villages vivent une situation intenable. L’infrastructure locale tombe en ruines et nos écoles, hôpitaux, ponts, routes et systèmes d’eau ont désespérément besoin d’une mise à niveau.

Avec les compressions imposées au financement fédéral et provincial de l’infrastructure, les municipalités canadiennes n’ont que peu de choix. Mais plutôt que de hausser le financement fédéral, le gouvernement Harper en profite pour mettre de l’avant la privatisation.

Cet automne, les Canadiens pourront voter pour empêcher Stephen Harper de réaliser son programme de privatisation.

Dans le budget fédéral de 2007, les conservateurs font faire de grandes enjambées aux partenariats public-privé (PPP). Dans un PPP, une institution publique (comme un hôpital ou une école) convient de payer une entreprise privée pour financer, exploiter et fournir des services qui seraient autrement offerts par le secteur public.

Le gouvernement a placé, dans son budget, la majeure partie du financement destiné à l’infrastructure dans un fonds de 8,8 milliards de dollars appelé « Chantiers Canada ». Désormais, les municipalités peuvent présenter une demande de financement d’infrastructure, mais avec conditions assorties : les administrations locales qui entreprennent de grands projets sont tenues « d’envisager la viabilité d’un PPP ».

Come incitatif supplémentaire, le gouvernement Harper a établi un fonds de 1,25 milliard de dollars pour offrir des subventions à des « projets de PPP innovateurs ».

Mais le fonds Chantiers Canada n’a jamais été créé pour servir l’intérêt de la population. Il l’a plutôt été en réponse directe aux groupes de lobbying d’affaires et aux grandes banques qui veulent leur part du gâteau de la lucrative économie du secteur public.

Le SCFP et ses alliés ont étudié en profondeur les PPP au cours de la dernière décennie et les conclusions, illustrées par d’innombrables échecs spectaculaires, sont claires :

Les PPP sont inefficaces Le projet de construction de nouvelles écoles en PPP à Calgary et à Edmonton en Alberta coûtera très cher : pour deux écoles financées en PPP, on pourrait en construire trois si on avait recours aux méthodes publiques conventionnelles.

Ils n’assurent pas le transfert de risque Les défenseurs des PPP vous diront que les partenariats public-privé permettent de transférer le risque du secteur public aux entreprises privées. Mais si le partenaire privé rencontre des difficultés financières, il peut faire faillite, et ce seront les contribuables qui ramasseront la facture.

En 2007, la société britannique Metronet a conclu un contrat de 33 milliards de dollars (CAN) pour moderniser le métro de Londres. Elle a manqué d’argent après avoir dépassé son budget de 4 milliards de dollars, une dette dont une bonne partie devra être épongée par les contribuables. Metronet n’avait achevé que 40 % du projet.

Ils manquent de transparence et ne sont pas démocratiques « J’ai dû me battre bec et ongles pour obtenir ne serait-ce que l’information la plus élémentaire, raconte Carl Dubé, ancien conseiller syndical membre du conseil d’administration du Centre Hospitalier Universitaire de Québec (CHUQ). Les contrats n’étaient même pas encore signés que déjà le représentant des travailleurs était tenu à l’écart, même si j’étais membre du conseil d’administration. »

Ils sont coûteux Les coûts de construction du nouvel hôpital en PPP de Brampton ont presque doublé, passant de 350 à 650 millions de dollars et l’hôpital ne compte que les trois quarts des lits promis.

De plus, la police a ouvert une enquête sur un projet immobilier réalisé en partenariat public-privé qui a mené l’Université du Québec à Montréal au bord de la faillite. Trois ans après la signature du contrat, les coûts étaient passés de 333 millions à 529 millions de dollars.

La privatisation peut ressembler à des dominos. Faites tomber un service public et le mouvement s’enchaînera. Un vote pour Stephen Harper est un vote pour les PPP. Mais cette situation n’est pas inévitable. Cet automne, votez pour que l’infrastructure publique reste dans le secteur public.