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Les Canadiens doivent se servir de leur liberté pour dénoncer et contrer la privatisation, a déclaré l’invitée colombienne du SCFP au président du Syndicat des fonctionnaires provinciaux de Colombie-Britannique, au cours de l’étape de sa tournée canadienne qui l’a conduite en C.-B.

Le 6 août, Darryl Walker, président du BCGEU, a rencontré Maria Fernanda Bolanos, 34 ans, qui travaille dans les services sanitaires à Cali, en Colombie. Ils ont discuté de privatisation et d’autres enjeux du secteur public. Les vice-présidents Lorene Oikawa et Michael Clark, de même que 12 autres membres et conseillers du BCGEU, ont pris part à cette rencontre.

Le groupe a posé beaucoup de questions à Bolanos sur son travail d’employée municipale et sur la situation des syndicats en général.

Maria Fernanda a raconté que son syndicat, Sintraemsirva, fait face à une privatisation massive, qui inclut d’importantes concessions en faveur de sociétés privées. Ces sociétés, qui ont pris le contrôle de la plupart des services sanitaires le 1er janvier, détiennent un permis d’exploitation pour sept ans.

Malgré une longue campagne syndicale pour protéger les emplois et les services, le gouvernement de Colombie a cédé à trois compagnies privées les parties les plus profitables du système de collecte des ordures. D’après Bolanos, cette prise de contrôle par le privé va déplacer les emplois d’éboueurs des 450 membres de Sintraemsirva dans le secteur nord de la ville, mais il y aura trop peu d’emplois pour tous ces travailleurs.

Ce processus de privatisation va se concrétiser par une offre de départs volontaires puis par des mises à pied. Entre-temps, le syndicat tente de renégocier sa convention collective, dans un pays où 95 % des travailleurs du secteur public n’ont pas de convention collective applicable.

Dans le contexte de l’accord de libre-échange récemment conclu entre le Canada et la Colombie, Bolanos a mis en lumière les conditions économiques et politiques dans son pays. Elle affirme que c’est la poursuite acharnée des profits par les multinationales qui est à l’origine des disparitions, des assassinats et des phénomènes d’expulsions territoriales : des paysans qui sont forcés de quitter leurs terres et leurs maisons à la campagne, pour donner à ces multinationales un accès sans restriction à des ressources naturelles précieuses.

Bolanos a également parlé d’une grève de la faim menée dans une église de Cali par 600 des quelque 1000 personnes qui travaillaient de manière informelle dans le dépotoir, d’où ils tiraient des matières recyclables qu’ils revendaient.

Le dépotoir a été privatisé et les ces travailleurs informels en ont été chassés. Le syndicat a tenté de s’allier avec les recycleurs pour empêcher la privatisation, mais ces derniers ont plutôt cru la municipalité et la compagnie, qui leur promettaient des emplois semblables à ceux des travailleurs d’EMSIRVA s’ils quittaient le dépotoir.

Ces promesses n’ont pas été tenues et ne le seront jamais, vu les compressions opérées dans les services de collecte des ordures, a fait remarquer Bolanos. Et c’est pourquoi ils font une grève de la faim dans cette église.

Pour un compte rendu complet de cette réunion du BCGEU :

http://www.bcgeu.ca/A_Sisters_story_death_threats_and_privatizations

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Avant cette réunion, Bolanos a visité un site d’enfouissement à Vancouver, en compagnie de Mike Jackson, président de la section locale 1004 du SCFP; elle y a rencontré des femmes dont le travail est semblable à celui qu’elle exerce à Cali. Jackson, qui compte dix ans de travail à ce site d’enfouissement, lui a offert une tournée complète des opérations du centre : le dépôt destiné au public et le centre des matières recyclables, le captage du méthane et sa transformation, le compostage des résidus de jardin et les collines qui forment le site d’enfouissement couvert.

Bolanos a constaté des ressemblances et des différences entre les sites d’enfouissement qu’elle a visités à Vancouver, Ottawa, Halifax et Bathurtst, au Nouveau-Brunswick. Au cours de sa visite, elle a rencontré quelques-uns des travailleurs de la section locale 1004 du SCFP, a vu « l’homme à l’oiseau » (un travailleur qui tient les goélands à distance avec un aigle sur son bras) et s’est entretenue avec une des quelques femmes qui travaillent au site d’enfouissement (autres que celles qui travaillent à la pesée).

RV, dossiers de Barbara Wood (section locale 1004 du SCFP) et Stephen Howard du BCGEU