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« Un triste chapitre »: à l’instar du premier ministre Harper, c’est le moins que l’on puisse dire au sujet du système de pensionnats qui a dépossédé culturellement et spirituellement plus de 150 000 enfants autochtones au cours des 150 dernières années.

Le SCFP reconnaît la portée de ces excuses si longtemps attendues du gouvernement du Canada envers les autochtones du pays et a fait parvenir une lettre au premier ministre à ce sujet. Il est rare de voir un gouvernement reconnaître publiquement des injustices qu’il a infligées à des communautés marginalisées. Dans le cas présent, ces excuses pourraient bien être une étape capitale en vue de la réconciliation qui seule pourra guérir des blessures profondes et préparer un avenir de justice et d’égalité.

Mais la tâche est lourde pour corriger la situation si bien décrite par le premier ministre Harper et les chefs de l’opposition lors de la cérémonie d’hier à la Chambre des communes. Le racisme subi par les premiers habitants du pays ne pourra peut-être jamais être effacé. Cependant, nous pouvons entreprendre une multitude d’actions pour réduire les disparités qui nous accablent aujourd’hui.

Le tableau qui émerge de notre « triste » histoire n’est que trop clair. Les conditions de vie que nous avons imposées aux autochtones du pays sont une honte nationale. Dans plus de 100 communautés autochtones à travers le pays, il faut bouillir l’eau avant de la consommer. 55 pour cent des enfants autochtones vivent dans des logements qualifiés d’inadéquats par Statistique Canada. Et le taux de pauvreté infantile atteint 25 % dans les communautés autochtones.

Donc, même si les excuses d’hier sont d’une immense importance historique, les mots sont plus que jamais insuffisants. Cette nouvelle ère amorcée par le geste de bonne volonté du premier ministre Harper, nous la jugerons à l’aune des actions entreprises.

Peut-être le gouvernement Harper s’est-t-il commis un peu malgré lui dans cette « réalisation de l’impossible », pour reprendre les mots de Phil Fontaine, chef national de l’Assemblée des Premières Nations.

Toujours est-il que les autochtones et les autres Canadiens doivent demeurer vigilants quant aux suites à donner à ce geste. Était-il nécessaire et significatif? Bien sûr. Peut-on le voir comme un symbole de l’engagement du gouvernement à soutenir véritablement et durablement les autochtones? Voyons voir.

Jusqu’à présent, le gouvernement conservateur minoritaire de Stephen Harper a :

  • jeté aux orties l’accord de Kelowna, le premier entre le Canada et les peuples autochtones à résulter de la présence de toutes les parties à la table et à avoir d’aussi bonnes chances de réussite après tant de négociations infructueuses;
  • refusé de signer la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, ce qui a mis en doute sa propre crédibilité quant au respect des droits des autochtones au pays et endommagé la réputation du Canada comme défenseur des droits humains à l’échelle mondiale;
  • réduit le financement des regroupements qui ont fait de la sensibilisation et du lobbying au sujet du scandale méconnu des centaines de femmes autochtones assassinées ou portées disparues au Canada.
Le grand chef Phil Fontaine a rappelé hier que « nous sommes tous liés par la même destinée ». Le SCFP va continuer à marcher avec les Premières Nations, les Métis et les Inuits sur la route de l’égalité et du respect.

 

De pair avec notre Conseil autochtone national et au nom de nos 570 000 membres à travers le pays qui sont des alliés dans la lutte pour les droits des autochtones, le SCFP demande que le gouvernement Harper agisse immédiatement :

  • en appliquant le plan de changement en sept points de l’Assemblée des Premières Nations, qui propose des actions significatives;
  • en soutenant la campagne « Soeurs par l’esprit » de l’Association des femmes autochtones du Canada;
  • en s’engageant à appliquer l’accord de Kelowna et en réunissant ses signataires pour négocier et superviser l’application.
« Nous avons encore des luttes à mener, mais maintenant nous agissons ensemble », a déclaré hier Phil Fontaine.

 

Le SCFP souhaite ardemment que nous allions de l’avant.

Paul Moist
président national

Claude Généreux
secrétaire-trésorier national