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Le 1er juin, à Ottawa, environ 75 personnes, dont des militants de la section locale 4600 du SCFP (AE et enseignants à contrats de l’Université Carleton) désireux d’en savoir plus sur la situation en Haïti, ont écouté les propos d’un leader syndical haïtien, Paul « Loulou » Chéry, qui a témoigné de l’aggravation de la crise sociale et économique dans son pays et des solutions proposées par les travailleurs et le mouvement syndical.

Son syndicat, la Confédération des travailleurs haïtiens (CTH), l’une des plus grandes centrales syndicales du pays, représente les travailleurs de 12 secteurs, dont ceux de la santé, des ports, des manufactures, de l’agriculture, des coopératives et de l’artisanat.

Il a donné un aperçu du défi que représente la reconstruction du mouvement syndical, dans une économie où le taux de chômage atteint les 70 %. Il a aussi décrit les difficultés de la conjoncture actuelle, marquée par l’importante occupation militaire des Nations Unies, depuis le renversement de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, en 2004.

Pour lui, cette occupation a déclenché une vague de violence et d’atteintes aux droits de la personne, en plus de saboter les efforts antérieurs pour développer l’économie et les infrastructures. Dans ces circonstances, et malgré les milliards de dollars d’aide promis, les souffrances de la population d’Haïti perdurent, avec les privations qu’imposent l’inflation et l’absence de soutien de l’État. Dans les faits, a-t-il poursuivi, la mission des Nations Unies et les programmes d’aide annoncés n’ont que très peu aidé le peuple.

Selon M. Chéry, le gouvernement actuel de René Garcia Préval est soumis aux pressions des pouvoirs étrangers, qui financent la majeure partie du budget. Jusqu’à présent, les politiques du gouvernement Préval ne sont qu’une nouvelle version du « programme néolibéral » pour Haïti, qui consiste essentiellement à poursuivre la privatisation des sociétés d’État, parmi lesquelles l’autorité portuaire nationale, qui emploie des centaines de membres du CTH. Les sociétés publiques d’électricité et de téléphone sont aussi en voie de privatisation.

M. Chéry était au Canada pour l’assemblée générale du Congrès du travail du Canada, qui se tenait du 26 au 30 mai à Toronto. À la rencontre d’Ottawa, il était accompagné de Peter Hallward, auteur du nouveau livre Damming the Flood: Haiti, Aristide, and the Politics of Containment.

M. Hallward a abordé d’une façon plus pédagogique la crise dépeinte par M. Chéry, en accordant une attention particulière aux politiques américaines et canadiennes destinées à déstabiliser le gouvernement d’Haïti sous le règne d’Aristide.

D’après M. Hallward, on ne doit pas se laisser berner par les prétextes invoqués pour justifier ces politiques, à savoir les violations des droits de la personne et le mépris de la démocratie imputés à Aristide.

L’auteur s’est rendu à Montréal, à Toronto et à Vancouver, où il a aussi rencontré des militants du SCFP. Le Réseau de solidarité Canada-Haïti et le site Web rabble.ca ont parrainé la tournée.