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Le « rapport spécial » de la section Legal Post, paru dans le National Post du 14 mai et intitulé « The P3 Boom », a tout simplement montré clairement que les PPP peuvent profiter autant à la communauté juridique qu’à la communauté financière.

Le « rapport » propose des articles et des publicités qui décrivent « l’amour que portent les avocats aux partenariats public-privé, aussi appelés PPP » et qui expliquent pourquoi ils ont raison de privilégier cette formule.

Nous tenions à nous exprimer sur cette étrange situation et à mettre au défi les défenseurs des PPP de réfléchir à d’autres solutions que celles proposées dans le « rapport spécial ». Après avoir à maintes reprises, mais en vain, demandé la publication d’un droit de réponse pleine longueur, nous avons été invités à présenter une courte lettre à la rédaction, ce que nous avons fait. Celle-ci n’a jamais été publiée.

Bien entendu, le National Post peut appuyer et imprimer ce qu’il veut. De notre côté, nous pouvons aussi demander à l’ensemble de la communauté médiatique – grand public et alternative – de faire mieux au sujet des PPP.

Nous nous attendons à un débat plus transparent et plus équilibré sur la privatisation et les PPP, à des échanges riches qui incluent tous les points de vue. Les lecteurs des médias canadiens ne méritent rien de moins.

Depuis quelques années, à mesure que croît le nombre de projets en PPP, le sujet attire davantage l’attention des médias. Et diverses préoccupations sont soulevées de tous les côtés. Quant au SCFP, il s’est toujours imposé comme l’adversaire le plus visible et le plus crédible des PPP. Pourtant, notre voix – comme celles d’innombrables autres critiques des PPP – est absente du discours relayé présentement par le National Post.

La nouvelle justification des PPP, c’est qu’ils transféreraient le risque du secteur public au secteur privé, qui saurait mieux gérer les risques. Les défenseurs des PPP invoquent d’autres « chicaneries » financières pour justifier cet argument, mais minimisent l’importance du recours aux sauvetages publics en cas d’échec des PPP. Le sauvetage qui a coûté 4 milliards de dollars au gouvernement du Royaume-Uni après la faillite du PPP de Metronet devrait inquiéter, mais presque personne n’en a soufflé mot ici au Canada, ni d’ailleurs sur tant d’échecs subis par les PPP canadiens. En outre, la récente crise des prêts hypothécaires à risque et le scandale des papiers commerciaux adossés à des actifs prouvent à quel point nous devrions nous méfier de la supposée supériorité du secteur privé en matière de gestion du risque.

Les PPP menacent les services publics. Pas étonnant que le secteur privé y tienne tant.

Mais peu importe. Ce qui compte, c’est que toute contestation des PPP a été, curieusement, absente du « rapport » du National Post – peut-être parce que lorsque nous critiquons les PPP, nous présentons des faits que le lobby de la privatisation préfère ignorer.

Alors pourquoi un organe médiatique, quel qu’il soit, devrait-il favoriser si ouvertement le milieu des affaires? Et pourquoi devrions-nous nous inquiéter?

Parce qu’il s’agit d›équité dans les médias. La partialité du « rapport spécial » sur les PPP du National Post soulève des questions cruciales sur l’intégrité journalistique. Le fait de consacrer une section spéciale à un sujet qui a autant de répercussions sur les collectivités canadiennes que les PPP et d’exclure une pluralité d’opinions est problématique et devrait préoccuper sérieusement toute personne qui croit à l’équilibre dans les médias, sans parler des services publics.

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Pour plus de renseignements : Pam Kapoor, communications du SCFP, 613.853.8089