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Une enquête du gouvernement britannique sur un projet en PPP de remise à niveau du métro de Londres arrive à la conclusion que le projet a été un échec spectaculaire.

Dans un rapport rendu public le mois dernier, le Comité des transports de la Chambre des communes a déclaré que la sous-performance pathétique du consortium privé devrait servir d’avertissement en vue des prochains contrats de PPP.

La compagnie Metronet a déposé son bilan en juillet dernier, alors qu’elle n’en était qu’à la quatrième année d’un contrat de 17 milliards de livres (33 millions de dollars canadiens) pour la modernisation des deux tiers du métro de Londres.

Elle a manqué de fonds après des dépassements de coûts de 2 milliards de livres (près de 4 milliards de dollars canadiens) dans le cadre d’un PPP pour lequel elle a accordé des contrats surpayés à ses propres actionnaires. Metronet s’est aussi montré incapable de respecter les échéanciers et le budget.

Le rapport du comité sur l’effondrement de Metronet souligne que les circonstances entourant l’échec de l’entreprise démontrent que le secteur privé n’est aucunement disposé à assumer des risques significatifs s’il n’est pas proportionnellement, sinon généreusement rétribué pour le faire. En bout de ligne, ce sont les contribuables qui en paient le prix.

La présidente du comité, Gwyneth Dunwoody, a déclaré que l’amélioration et l’entretien à venir du réseau de métro était en péril et que c’est le public qui sera appelé à payer la facture – tant à titre de contribuable que d’usager du métro – de l’inefficacité et de l’échec du secteur privé.

Le rapport indique que Metronet n’a réalisé que 40 % des améliorations prévues au cours des trois premières années de son contrat. Les membres du comité ont aussi souligné que le public était responsable de 95 % de la dette de l’entreprise.

Plus tôt au cours du mois, les contribuables britanniques ont payé, par l’entremise du ministère des Transports, une dette de 2 milliards de livres contractée par Metronet. C’est la direction des services de transports londoniens qui était responsable des emprunts contractés par Metronet, une facture à payer qui la confrontait à des compressions dans les services d’entretien.

En annonçant le remboursement de cette dette, la secrétaire aux Transports, Ruth Kelly, a déclaré au Parlement que le coût final de Metronet est encore inconnu aux payeurs de taxe.

L’effondrement de Metronet est une honte pour le Premier ministre Gordon Brown qui a été l’artisan de ce PPP alors qu’il était ministre des Finances en 2001. Le maire de Londres, Ken Livingston, s’est battu pour que le travail soit financé par des obligations d’épargne municipales et que le travail soit fait à l’interne, mais il a perdu la contestation judiciaire qu’il avait initiée pour faire annuler la privatisation.

Le gouvernement Brown a tenté de camoufler l’opération de sauvetage dans le cadre d’un financement à long terme pour la direction du métro de Londres. « Ils ont tenté d’enterrer la mauvaise nouvelle de la perte d’une énorme somme d’argent », a déclaré aux médias Tony Travers, expert en politique publique.

Dans un éditorial très dur, le journal Guardian a conclu que le fiasco révèle les pires aspects de la confiance aveugle des Travaillistes envers le secteur privé.

Ce n’est pas la première fois que le contrat suscite des doutes. En 2004, le Bureau national de contrôle de Grande-Bretagne s’est demandé si le public en avait pour son argent avec cet important contrat de privatisation.

Le dénouement chaotique de ce projet devrait constituer un avertissement pour les systèmes de transports canadiens. On rapporte que le métro de Toronto est soumis à d’importantes pressions en faveur d’un projet en PPP.