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Les cadres supérieurs de la régie de la santé Vancouver Coastal ont réduit de 15 pour cent le nombre d’heures consacrées au nettoyage dans leurs hôpitaux et établissements de soins prolongés en sous-traitant les services d’entretien hospitalier à la multinationale américaine ARAMARK en 2003, selon des documents obtenus par le Syndicat des employés d’hôpitaux (anglais seulement) en vertu de la loi sur l’accès à l’information.

Le nettoyage est un facteur majeur dans le contrôle de la propagation des organismes résistants aux antibiotiques dans les hôpitaux, comme l’entérocoque résistant à la vancomycine (ERV) et le staphylocoque aureus résistant à la méthicilline (SARM). La régie de la santé (Vancouver Coastal Health ou VCH) a estimé à plus de 4 millions de dollars par année le coût du traitement des cas d’ERV et de SARM en milieu de santé.

Dernièrement, la VCH a connu un bond de 17 pour cent du nombre de patients infectés au SARM pendant leur séjour dans des hôpitaux et établissements de soins de longue durée locaux.

Les autorités sanitaires de la C.-B. insistent sur le lavage des mains comme stratégie pour limiter la propagation des infections, mais la recherche indique qu’un nettoyage plus rigoureux des lieux est aussi essentiel à la prévention des infections.

Pourtant, l’analyse de rentabilisation préparée le 17 juillet 2003 par les cadres supérieurs de la VCH pour justifier la sous-traitance des services de nettoyage à ARAMARK prévoyait l’élimination de 153 500 heures de nettoyage par année. Un contrat commercial basé sur l’analyse de rentabilisation a été signé avec ARAMARK le 25 juillet 2003.

Tant la VCH qu’ARAMARK avaient bloqué la demande présentée par le SEH en janvier 2004 pour obtenir une version non censurée de l’analyse de rentabilisation et des autres documents. Le syndicat a fini par obtenir gain de cause trois ans et demi plus tard, lorsque le commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de la C.-B. a ordonné la divulgation des documents.

Judy Darcy, secrétaire et directrice générale du SEH, affirme que les patients de la C.-B. devraient être très préoccupés par le fait que le prix de la privatisation inclut une diminution des heures consacrées au nettoyage et à la désinfection des hôpitaux.

« Les infections acquises en milieu hospitalier sont un problème coûteux et font courir un risque important aux patients et aux travailleurs de la santé, ajoute Mme Darcy. Devant cette menace, il devient dangereux de réduire les heures consacrées au nettoyage. »

« C’est pour cette raison qu’il est si important que l’entente de règlement sur la loi 29 (anglais seulement) nous donne les outils voulus pour analyser au microscope ces projets de privatisation. »

En octobre dernier, un article publié dans le prestigieux journal médical The Lancet concluait que « les effets d’une hygiène manuelle exemplaire sont réduits si le milieu est fortement contaminé » et que le « personnel du nettoyage devrait faire partie intégrante de l’équipe de prévention des infections ».

Mais après la privatisation des services de nettoyage en 2003, le personnel des soins infirmiers devait communiquer avec des centres d’appel régionaux pour demander des services de nettoyage et la régie de la santé n’était plus responsable de la formation continue du personnel de nettoyage en protocoles de prévention des infections.

En vertu du contrat commercial avec la VCH, ARAMARK exige jusqu’à 57 $ l’heure de plus que le prix prévu au contrat pour fournir les services de nettoyage supérieurs qui pourraient être nécessaires en cas d’éclosion de bactéries résistantes.

En outre, résultat des faibles salaires payés au personnel de nettoyage par ARAMARK, le roulement s’est accru. Un rapport de vérification interne publié par la régie de la santé Vancouver Coastal sur son site Web en juin invoquait des problèmes de dotation en personnel pour expliquer les lacunes dans les services de nettoyage.

« Cette expérience de privatisation a fait du tort aux patients, affirme Judy Darcy. En plus d’être coûteuse et rigide, elle a complètement perturbé les efforts de prévention des infections dans nos hôpitaux et établissements de soins de longue durée. »

« Il est grand temps de cesser de jouer avec la santé des patients », conclut-elle.