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Le gouvernement de la Colombie-Britannique a enrobé la privatisation de ses services de santé et d’hydro d’une expression qui semble bien anodine : « diversification des modes de prestation des
services » (DMPS). Mais une nouvelle étude montre que la privatisation d’emplois de soutien importants, tant pour BC Hydro que pour les programmes Medical Services Plan et PharmaCare de la province, nuit aux services publics et à ceux qui les fournissent.

L’étude, publiée par le Centre canadien des politiques alternatives, conclut que « contrairement aux prétentions du gouvernement, qui soutient qu’il s’agit de «diversification des modes de prestation des services» et non de privatisation, DMPS est un euphémisme et il s’agit bien d’une forme de privatisation ».

L’étude porte sur des travailleurs dont l’emploi dans le secteur public a été sous-traité à des entreprises multinationales à but lucratif. Les auteurs, Penny Gurstein et Stuart Murray, ont étudié les conséquences de la privatisation des « services administratifs » chez BC Hydro : services à la clientèle, services de TI, ressources humaines, systèmes financier, achats et services des immeubles. Ils ont aussi examiné la privatisation du travail administratif du Medical Services Plan (MSP) et de PharmaCare.

Les emplois à l’Hydro ont été confiés à la multinationale Accenture, basée aux Bermudes, et le travail du MSP est allé à la multinationale américaine Maximus.

Les conséquences sont graves. Les travailleurs interviewés, qui sont passés de fonctionnaires à employés d’une entreprise, ont signalé une détérioration de la qualité de leur vie au travail, due entre autres aux causes suivantes :

  • Impression de ne pas être valorisés
  • Contrôle et surveillance constants
  • Pressions en faveur de la quantité plutôt que de la qualité
  • Lieu de travail rigide et hiérarchique, avec beaucoup d’obstacles à la progression en emploi
  • Absence de formation
  • Technologie sans cesse changeante
  • Absence de consultation
  • Moral est à zéro

Les travailleurs sont très tendus. Par exemple, ceux d’Accenture craignent que leurs emplois ne soient confiés à un pays où la main-d’œuvre coûte moins cher. Les deux groupes de travailleurs sont membres de syndicats qui ont lutté contre la privatisation et qui continuent d’en dénoncer les effets.

Selon les travailleurs, les services offerts à la population étaient de moindre qualité depuis la privatisation. L’étude a aussi montré que l’impartition menaçait la vie privée des citoyens, tout en diminuant la transparence du gouvernement.

Les auteurs concluent que le passage d’un modèle de prestation publique des services à une culture d’entreprise est au cœur des nombreux problèmes constatés. Comme l’a dit un travailleur de Maximus aux interviewers, « aux yeux [de l’employeur], tout doit être fait pour l’entreprise. Et le but de l’entreprise est de donner de l’argent à ses actionnaires, un principe qui nous est complètement étranger. Nos actionnaires à nous ont toujours été les citoyens de la province ».

« Les travailleurs et leurs conseillers syndicaux sont très inquiets de ce changement de culture, car ils constatent que les valeurs fondamentales de la fonction publique sont affaiblies par l’impartition », écrivent Gurstein et Murray.

Les travailleurs du SCFP ne connaissent que trop bien le <a href=»http://www.scfp.ca/p3alertmay2003/ART3ebff67c8a9f2>pi%E8tre%20dossier%20d%u2019Accenture, qui s’appelait autrefois Andersen Consulting lorsque le gouvernement de l’Ontario a privatisé une déplorable réorganisation du programme d’aide sociale de la province.

Accenture a connu d’importants problèmes au Colorado et au Texas (voir , des problèmes étrangement semblables aux « réformes » ratées de l’aide sociale d’Accenture en Ontario, au Nouveau-Brunswick), en Floride et plus loin en Australie et au Royaume-Uni. Des groupes de citoyens, des syndicats et des recherchistes maintiendront la pression sur Accenture en Colombie-Britannique.

Maximus a aussi connu sa part de problèmes, notamment en ce qui a trait au respect de la vie privée, après la privatisation de tâches clés dans le régime provincial qui assure les services médicalement nécessaires.