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J’ai le grand privilège de vous accueillir à notre 23e congrès statutaire, dans la magnifique ville de Toronto.

Bienvenue à notre 23e congrès national, à Toronto.

Il y a 44 ans, dans ma ville natale de Winnipeg, quelque 200 délégués se sont réunis et ont ratifié une fusion qui a créé le SCFP. En 1963, nous avions environ 70 000 membres et autour de quatre douzaines de membres du personnel. Aujourd’hui, grâce aux efforts de milliers de militants et de membres du personnel, notre effectif s’établit à 560 000 membres. Notre masse salariale collective s’élève à un peu plus de18 milliards de dollars. Nous sommes le plus grand syndicat du Canada et, à mon humble avis, le meilleur.

Avant de commencer la semaine, je tiens à remercier les milliers de consœurs et de confrères qui ont bâti notre syndicat. Nous sommes extrêmement fiers d’être membres du SCFP et nous nous engageons à lutter en faveur de l’égalité au travail pour nos membres, en faveur des services publics et de la justice sociale dans nos collectivités et en faveur du bien-être des travailleurs du monde entier.

Je souhaite aussi la bienvenue aux membres qui assistent à leur premier congrès national. Merci pour votre militantisme. Vous êtes l’avenir de notre syndicat et, au nom de celles et ceux qui militent depuis de nombreuses années, je vous accueille et le vous remercie de tout mon cœur.

J’aimerais aussi ouvrir notre congrès en rendant hommage à celles et ceux qui participent à leur dernier congrès. Je vous nomme individuellement et je vous exprimer notre reconnaissance la plus sincère. Il n’y aurait pas de SCFP sans les militants dévoués que vous êtes. Merci pour l’appui et le leadership que vous avez offerts à vos collègues de travail….et merci de bâtir notre grand syndicat.

Depuis notre dernier congrès, une vingtaine de membres de notre personnel ont pris leur retraite. Certains de ces confrères et consœurs sont ici et je les ai salués à une réunion du personnel que nous avons eue hier. Je les salue de nouveau en votre présence aujourd’hui et je les remercie pour tout ce qu’ils ont fait pour notre syndicat.

Tout à l’heure, j’ai parlé de la croissance phénoménale que nous avons connue depuis 1963. Aujourd’hui, nous comptons 64 bureaux d’un bout à l’autre du Canada pour vous offrir des services à vous, les membres.

Aujourd’hui, nous employons un peu plus de 700 consœurs et confrères. La plupart des membres de la base du SCFP, qui travaillent pour vous. Toutes et tous ne sont pas ici à Toronto, mais beaucoup y sont et je leur demande de se lever. Notre militantisme crée beaucoup de travail. La charge de travail augmente sans cesse et notre personnel relève toujours le défi. À mon avis, ces gens forment le personnel syndical le meilleur et le plus dévoué du Canada, et je les remercie tous pour leur travail et leur dévouement.

Il y a deux ans, à Winnipeg, nous avons adopté une résolution d’urgence offrant notre appui aux enseignantes et enseignants de la C.-B., qui ripostaient aux attaques du gouvernement Campbell contre la libre négociation collective.

Le confrère Barry O’Neill, président du SCFP de la Colombie-Britannique, avait dû quitter le congrès plus tôt pour s’occuper de cette grave question. Trois semaines plus tard, les enseignantes et enseignants de la C.-B. décrochaient une immense victoire : la reconnaissance et le respect de leur droit à la libre négociation collective.

Comment est-ce arrivé?

Eh bien, 22 000 travailleurs de soutien de l’éducation ont respecté les piquets de grève des enseignants pendant 15 jours. Plus de 40 000 autres membres du SCFP de la C.-B. ont participé à des manifestations d’une journée. Nous avons appuyé ces membres avec 4 millions de dollars de notre Caisse de grève.

Je ne pouvais pas être plus fier de nos membres et je salue les dirigeants et les membres du SCFP de la C.-B. pour leur courage et leur solidarité avec les enseignants de la C.-B.

Mais une autre lutte a lieu présentement en C.-B., à Vancouver. Quelque 6 000 membres de la section locale 15 (cols blancs), de la section locale 1004 (cols bleus) et de la section locale 391 (bibliothèques) sont en grève, depuis 13 semaines. Nous avons appuyé ces membres courageux. La section locale 15 a conclu un règlement, et nous appuierons la section locale 391 et la section locale 1004 jusqu’à ce que les membres obtiennent une convention équitable.

En 2002, la loi 29 du gouvernement Campbell a éliminé des dispositions des conventions collectives de nos 40 000 membres du SEH. En 2004, ils ont été attaqués à la table des négociations et, malgré une grève imposante et efficace, une convention collective leur a été imposée, avec un recul salarial de 15 %. Les salaires des emplois sous-traités ont été coupés de moitié.

Le SEH n’a jamais cessé de riposter. Il a « resyndiqué » des milliers de membres dont les emplois avaient été privatisés. Ses membres ont lutté dans les rues, sur les marches de la législature et dans les collectivités de toute la Colombie-Britannique. Et ils ont invité d’autres syndicats de la santé à intenter une contestation en vertu de la Charte contre la loi 29. Cinq ans et des centaines de milliers de dollars plus tard, le 8 juin de cette année, la Cour suprême du Canada a jugé que la loi 29 contrevenait à la Charte des droits et libertés et que la Charte protège le droit des travailleurs canadiens à la libre négociation collective.

Je salue et je remercie les membres du SEH pour leur diligence, pour leur militantisme et pour cette décision historique qui profitera aux travailleurs des générations futures.

Nos luttes aboutissent à des victoires. Souvent, nous ne pouvons pas mesurer ces victoires en jours ou en semaines mais dans toutes les régions du Canada, le SCFP lutte avec ardeur.

Le 22 avril 2007, Quebecor Media imposait le lock-out aux membres des sections locales 1450 et 2808, des employés qui publiaient le Journal de Québec. Les membres de la section locale 1872 ont alors décidé de faire la grève pour appuyer leurs consœurs et confrères en lock-out.

Quebecor Media appartient à Pierre-Karl Péladeau, celui qui a provoqué notre grève de 13 mois avec Videotron il y a quelques années.

M. Péladeau n’a pas réussi à briser notre syndicat chez Videotron et il ne réussira pas à le faire au Journal de Québec non plus. Nos membres produisent présentement un quotidien, le Médiamatin Québec, dont plus de 40 000 copies sont distribuées chaque jour.

Je salue les nombreuses sections locales du SCFP- Québec qui ont adopté des grévistes. Je salue nos 252 membres qui sont aux piquets de grève depuis six mois. Je vous promets l’appui de l’ensemble de notre syndicat et je vous remercie, ainsi que tous les membres du SCFP-Québec, pour votre remarquable leadership. Debout Québec.

Le SCFP a le privilège de représenter plus de 7 000 agents de bord de diverses compagnies aériennes. Dans cette industrie en plein turbulence, nos membres ont bien des défis à relever, dont le moindre n’est pas le lobbying constant mené par le plus grand transporteur non syndiqué au Canada. En effet, West Jet veut que le gouvernement fédéral modifie la réglementation dans le transport aérien pour hausser le ratio des agents de bord de 1 pour 40 passagers à 1 pour cinquante. Imaginez, un agent de bord pour 50 passagers.

Nos membres du transport aérien ne l’accepteront pas. Et j’ai eu le plaisir de participer à un lobbying intensif à la Colline du Parlement. Nous avons rencontré à deux reprises le ministre fédéral du Transport, Lawrence Cannon. Et devinez? Le gouvernement Harper a reculé. Il a annoncé qu’il ne modifierait pas la règle du 1:40.

Debout, les membres de la Division du transport aérien. Je vous salue pour votre travail et pour votre défense de la sécurité aérienne pour tous les Canadiens.

En Alberta, nous sommes maintenant dans l’ère post-Klein. Eh oui, le roi Ralph est parti. Mais les conservateurs sont toujours là, 36 ans au pouvoir sans interruption.

Et l’économie la plus vigoureuse du Canada refuse toujours de reconnaître l’ampleur des changements climatiques. Les entreprises récoltent toujours des milliards de dollars de profits grâce au pétrole. Et le gouvernement, qui croule sous les surplus, parle toujours d’écoles en PPP et de solutions privées pour les soins de santé.

Sur chacun de ces fronts, notre syndicat, par l’entremise du SCFP-Alberta, défend l’environnement contre les grosses pétrolières et protège les services publics.

Je remercie et je salue les membres du SCFP-Alberta. Nous sommes fiers de vous.

En Nouvelle-Écosse, notre syndicat est très visible sur de nombreux fronts. La lutte pour l’équité en matière de régimes de retraite dans le secteur de la santé. La syndicalisation des éducatrices en garderie. La défense des avantages sociaux et d’une entente équitable pour les travailleurs municipaux de Cap-Breton. La lutte pour mettre fin à la privatisation du travail de voirie de la province.

Et à Stellarton, en Nouvelle-Écosse, les membres de la section locale 2330 du foyer de soins infirmiers de Valley View Villa ont réussi à repousser les tentatives de sous-traitance des services de soutien de la multinationale SODEXHO!

En situation de gouvernement minoritaire, nous avons réussi à convaincre tous les partis d’opposition de rejeter le projet du gouvernement MacDonald qui voulait retirer leur droit de grève aux travailleurs de la santé.

Je dis aux membres du SCFP de la N.-É. Merci de défendre nos membres si courageusement.

Au Manitoba, nous avons réussi une première au mois de mai dernier : une troisième victoire consécutive pour le NPD-Manitoba. Un tiers des députés du gouvernement sont des femmes et deux d’entre elles sont des consœurs du SCFP.

Les membres de la section locale 500, ma propre section locale, sont aux prises avec une offensive de privatisation sans précédent lancée par le conseil municipal de Winnipeg. Les membres de la section locale 500 ripostent avec l’appui du SCFP-Manitoba et ils gagneront.

Je salue les membres du SCFP-Manitoba et je les remercie de défendre les services publics.

Le SCFP de l’Î.-P.-É., notre plus petite division provinciale m’émerveille sans cesse. Au cours des deux dernières années, le syndicat a organisé sa toute première conférence des sections locales sur les négociations et sa toute première conférence provinciale d’action politique.

Et à Charlottetown, les membres ont manifesté contre le choix du Dr Brian Day, ardent partisan de la privatisation, à la présidence de l’Association médicale canadienne.

La grande Î.-P.-É. prend sa place au SCFP, et je remercie nos militants de cette formidable province!

À Terre-Neuve-et-Labrador, le premier ministre Danny Williams vient d’être réélu avec une immense majorité. Nos membres l’appellent Danny Millions. Je félicite le SCFP de T.-N.-L. d’avoir solidement appuyé le NPD et d’avoir aidé à faire élire la leader du NPD provincial Lorraine Michael.

Depuis deux ans, nos dirigeants là-bas font pression sur le gouvernement Williams pour qu’il réinvestisse une partie de la richesse de la province dans les régimes de retraite provinciaux non capitalisés.

Nous n’oublierons jamais que nous avons été forcés par une loi de retourner au travail en 2004. Avant d’amorcer les négociations provinciales de 2008, nous disons au gouvernement Williams : « Vous ne pouvez pas dire que vous prenez la défense des Terre-Neuviens et Labradoriens pendant que vous vous en prenez aux droits de négociation de vos propres employés ».

Je dis à nos 5 000 membres de Terre-Neuve-et-Labrador qu’ils peuvent compter sur l’appui de l’ensemble de notre syndicat et je remercie nos militants pour l’extraordinaire travail qu’ils font jour après jour.

En Saskatchewan, nos 25 000 membres insistent toujours sur l’importance des services publics. L’hiver dernier, par un froid mordant, les 36 membres de la section locale 3207, travailleuses du foyer collectif Cheshire Homes, ont bravé les éléments et obtenu une importante hausse salariale.

Le SCFP-Saskatchewan lutte vigoureusement pour tous les employés des organismes communautaires (appelés services sociaux dans d’autres provinces) et je salue nos dirigeants qui ont pris la défense de salariés qui comptent parmi les moins bien payés du secteur public.

Aujourd’hui, nos membres jouent un rôle actif dans les élections provinciales et parlent à tous les membres des dangers du Saskatchewan Party.

Merci, militants du SCFP-Saskatchewan! Merci de prendre la défense des services publics.

Au Nouveau-Brunswick, notre syndicat n’a jamais hésité à agir pour défendre notre droit à la libre négociation collective.

Un peu comme la cause fondée sur la Charte engagée par le Syndicat des employés d’hôpitaux, le SCFP du Nouveau-Brunswick a intenté, il y a quelques années, une contestation judiciaire au nom de quelque 8 000 travailleurs occasionnels…..des secteurs de la santé et des conseils scolaires et dans tous les ministères du gouvernement …..que la loi empêche d’adhérer à un syndicat.

Nous sommes sur le point de remporter cette bataille et je tiens à souligner le leadership du SCFP du Nouveau-Brunswick et la force de tous nos militants dans cette grande province! Debout Nouveau-Brunswick!

Ici en Ontario, où travaillent plus de 200 000 de nos membres, le SCFP est au cœur de l’action dans de nombreuses campagnes de riposte :

  • La lutte contre les hôpitaux en PPP. Jusqu’à maintenant, plus de 100 000 citoyens ont voté à 98 % contre les hôpitaux privés.
  • Le SCFP-Ontario a mené la charge pour l’instauration d’une fiducie mixte du régime de retraite d’OMERS, l’un des plus importants régimes du Canada.
  • Dans le secteur des soins de longue durée, nous avons obligé la province à accorder un nouveau financement et nous réclamons 3,5 heures de soins par patient chaque jour.
  • Dans le secteur de l’éducation, nous continuons à lutter contre une formule de financement injuste, qui a réduit des fonds très nécessaires accordés aux services de soutien.
  • Dans le secteur des services sociaux, nous poursuivons la lutte contre la faiblesse des salaires. La lutte continue pour les droits syndicaux des éducatrices en garderie.
  • Et les travailleurs d’université luttent pour l’équité, comme l’ont fait 700 travailleurs de l’Université Carleton pendant une grève de dix jours menée en septembre.
  • Aux dernières élections provinciales, 11 de nos membres de la base et membres du personnel ont été candidats néo-démocrates. Je suis immensément fier de ces consœurs et confrères.

On peut constater une énergie, une vitalité et un militantisme tangibles chaque jour chez nos membres de l’Ontario et je les salue, ainsi que leurs dirigeants, ici, au cœur du Canada. Debout Ontario, nous sommes fiers de vous.

Ces réalisations – une fraction des activités entreprises par notre syndicat d’un bout à l’autre du pays – témoignent d’un esprit combatif. Chacun d’entre vous et les militants de vos sections locales assumez vos responsabilités en matière de leadership.

Pourtant, nous savons que nous devons relever de très nombreux défis. Et notre tâche, cette semaine, consistera à présenter ces défis au congrès, à en débattre, à élaborer des politiques et à motiver toutes les instances de notre syndicat à se joindre à la lutte pour nos membres et à lutter pour appuyer les aspirations d’autres travailleurs.

Notre lutte doit inclure l’appui à nos consœurs et confrères d’autres syndicats.

Les membres des Métallos, des TCA et du SCP ont été dévastés par les pertes d’emplois. On nous dit que notre économie est en plein essor. Pourtant, 250 000 travailleurs du secteur manufacturier ont perdu leur emploi depuis 2002.

Dans le secteur forestier, le libre-échange avec les É.-U. semble impliquer que nous expédions des billots de bois non traités aux États-Unis pendant que les collectivités canadiennes sont décimées par la fermeture des usines de pâtes et papiers.

Les travailleurs de l’automobile subissent des licenciements, pendant que les voitures japonaises et coréennes ont accès aux marchés nord-américains. Pourtant, nous ne pouvons pas exporter nos véhicules vers leurs pays.

J’appuie entièrement la campagne du CTC pour attirer l’attention sur cette crise et j’engage notre syndicat à être solidaire des consœurs et confrères des syndicats du secteur privé et à exiger de notre gouvernement fédéral qu’il prenne la défense des travailleurs Canadiens.

Et j’engage notre syndicat à tisser des liens encore plus étroits avec des groupes de coalition qui, comme nous, s’efforcent de créer des collectivités dynamiques et accueillantes, où les familles peuvent s’épanouir. Nous ne pouvons pas atteindre nos buts sans aide. Nous devons travailler avec le CTC, d’autres syndicats, des groupes de coalition et des groupes communautaires.

Il y a quelques minutes, j’accueillais nos invités internationaux. Tout au long de son histoire, notre syndicat a favorisé la création de liens de solidarité avec des travailleurs du monde entier.

En 2006, les militants du SCFP ont participé directement à des projets de solidarité internationale dans 20 pays. Par l’entremise de l’ISP, du CTC et d’autres organismes, nous cherchons à consolider nos relations avec des travailleurs du reste du monde.

Mercredi, nous tiendrons une manifestation pour souligner le 17 octobre, la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté.

Il ne fait aucun doute que la pauvreté est la source des problèmes de notre monde. L’Organisation mondiale de la santé nous dit que l’écart entre l’espérance de vie moyenne des citoyens des pays industrialisés et celle des citoyens des pays en développement est de 30 ans …et qu’il s’élargit.

Comme le disait Stephen Lewis à notre congrès de 2003, il est inacceptable et moralement répréhensible que la communauté internationale consacre 100 milliards de dollars par année à l’infrastructure militaire, sans pouvoir trouver 10 milliards de dollars pour lutter contre le sida en Afrique subsaharienne.

En votre nom, j’engage de nouveau notre syndicat à lutter contre la pauvreté et pour la justice sociale aux côtés de nos consœurs et confrères du reste du monde.

Dans nos lieux de travail, nous avons plus de 3 000 conventions collectives. Toutes sont importantes.

Notre taux de réussite en négociations est de plus de 99 %. Mais lorsque nous nous heurtons à des difficultés comme celles que nous connaissons à Vancouver, au Journal de Québec, ou aux Presses de l’Université de Toronto cette année, nous devons nous serrer les coudes.

Jusqu’à maintenant, cette année, nous avons soutenu des membres aux piquets de grève à hauteur de plus de 12 millions de dollars. Pourtant, les revenus de notre Caisse de grève ne sont que de 8 millions de dollars par année.

Nous pouvons nous permettre cela grâce à une décision que nous avons prise en 2001 : la décision de diviser notre Caisse de grève et de ne l’utiliser que pour des grèves, des campagnes pour éviter la grève ou des arbitrages de différends.

J’ai appuyé cette décision en 2001 et je l’appuie toujours aujourd’hui. Notre Caisse de grève s’est épuisée à deux reprises dans notre histoire et nous avons dû cesser de verser des indemnités à nos membres en grève.

Une telle situation ne doit jamais se reproduire. À notre 23e congrès statutaire, nous devons dire haut et fort à tous nos employeurs que s’ils décident de s’attaquer à un groupe de nos membres, c’est aux 560 000 qu’ils devront faire face.

Nous verrons à ce que notre Caisse de grève puisse défendre tous les membres du SCFP, où que ce soit et aussi longtemps qu’il le faudra pour obtenir des conventions collectives équitables.

Cette semaine, vous entendrez beaucoup parler d’égalité…..au syndicat et ailleurs.

D’abord et avant tout, je crois que la lutte pour l’égalité doit être menée à la table des négociations.

Un quart de nos membres sont des employés à temps partiel, temporaires et occasionnels dont 85 % sont des femmes. Comment est-ce possible qu’au Canada, en 2007, les femmes ne gagnent toujours que 0,71 $ pour chaque dollar gagné par les hommes?

Pourquoi certains de nos membres du secteur des services sociaux ne gagnent-ils que 9, 10 ou 11 dollars l’heure, avec peu d’avantages sociaux et aucun régime de retraite?

Cette semaine, notre énoncé de politique vous demandera d’établir certains objectifs qui visent à faire passer les salaires à au moins quinze dollars l’heure et à donner la possibilité à tous les membres du SCFP d’adhérer à un régime de retraite.

Et à remettre l’équité salariale à l’avant-plan de nos préoccupations.

Le débat sur l’égalité est multidimensionnel. Rien n’est plus important que des salaires, des avantages sociaux et des régimes de retraite équitables pour tous les travailleurs. Et nous ne renoncerons pas à cet objectif tant que nous ne l’aurons pas atteint.

Une autre dimension du débat sur l’égalité est le rôle que jouent les femmes au sein de notre organisation. Elles forment deux tiers de notre effectif. Pourtant, les consœurs du SCFP sont toujours extrêmement sous-représentées aux postes de direction de notre syndicat.

Notre GTNPF a fait un travail absolument remarquable, conformément au mandat que vous lui aviez confié au dernier congrès.

Ce remarquable groupe de consœurs vous présentera son rapport plus tard cette semaine. Mais pour le moment, permettez-moi d’affirmer clairement et sans équivoque que notre syndicat doit avoir ce débat. Notre syndicat sera plus fort lorsque nous reconnaîtrons qu’il existe effectivement des barrières à la participation des femmes du SCFP et que nous sommes collectivement responsables d’éliminer ces barrières.

Le travail d’égalité du SCFP tient aussi compte de la diversité de nos membres et de la diversité des Canadiens.

Je suis immensément fier que, depuis notre congrès, nous ayons créé notre Conseil autochtone national.

Pendant que le gouvernement Harper tournait le dos aux Canadiens autochtones, notre syndicat intensifiait ses efforts pour mieux définir son travail auprès de ses membres autochtones. Nos lieux de travail doivent fournir des emplois et notre syndicat doit favoriser le militantisme chez les membres autochtones et chez les membres de tous les groupes en quête d’égalité.

Et, d’une seule voix, nous devons exiger de Stephen Harper qu’il règle équitablement les revendications territoriales et qu’il investisse les sommes voulues pour mettre fin à tous ces avis de « faire bouillir l’eau » dans les communautés des Premières Nations.

Stephen Harper a annulé les ententes en matière de services de garde à l’enfance. Il a annulé l’engagement du Canada à l’égard du protocole de Kyoto. Il a annulé l’engagement des gouvernements provinciaux et territoriaux à l’égard de l’accord de Kelowna. Pour la deuxième année de suite, il consacre 14 milliards de dollars au paiement de la dette. En même temps, il sabre dans le financement des programmes d’alphabétisation, du programme de contestation judiciaire et des groupes de femmes. Et, dans son dernier budget, il accorde des incitatifs financiers aux gouvernements qui se tournent vers les PPP pour les projets d’infrastructure.

M. Harper, au nom du plus grand syndicat du Canada, je vous dis que vous n’avez aucun mandat pour détruire le filet de sécurité sociale que nous avons mis des dizaines d’années à construire. Nous résisterons à toutes vos tentatives et nous ne cesserons pas tant que votre gouvernement ne sera pas défait!

L’égalité au SCFP signifie aussi que tous les membres qui souhaitent un jour travailler à temps plein pour notre syndicat aient la possibilité de le faire.

J’engage notre syndicat à mettre en pratique les principes de la Déclaration de Vancouver adoptée à notre toute première conférence nationale sur les droits de la personne, notamment en prenant des mesures concrètes pour que le personnel du SCFP représente toute la diversité de notre grand syndicat.

Depuis la fondation du SCFP, il y a 44 ans, chaque président et chaque présidente a parlé, depuis ce podium, de la plus grande menace qui soit pour la sécurité d’emploi des membres : la privatisation, sous toutes ses formes.

Notre Conseil exécutif national vous proposera, cette semaine, un plan d’orientation stratégique pour 2008-2009.

L’élément central de ce plan est l’engagement à accorder suffisamment de ressources aux sections locales, aux secteurs et aux divisions pour assurer la riposte à la privatisation, n’importe où et n’importe quand.

Le gouvernement Harper offre maintenant des incitatifs pour construire des projets d’infrastructure en PPP. En Colombie-Britannique, le premier ministre Campbell oblige les municipalités qui veulent de l’argent provincial pour leur infrastructure à envisager sérieusement les PPP.

Les gouvernements du Québec et de l’Ontario croient que les hôpitaux en PPP sont la voie de l’avenir.

Je dis en votre nom, à ces gouvernements et à tous les autres : « La génération de nos parents a bâti un Canada avec des services publics solides…..un Canada au sein duquel notre richesse collective se mesure au bien public commun par rapport à la richesse privée.

À la direction du SCFP, le plus grand syndicat du Canada, nous jurons de défendre les services publics et de lutter contre la privatisation, où qu’elle se manifeste. »

Le SCFP est une gigantesque fiducie.

Une fiducie avec nos membres, par l’entremise de plus de 2 000 sections locales.

Une fiducie avec et entre nos militants et notre personnel.

Nous détenons en fiducie l’immense privilège de représenter les droits de négociation de 560 000 membres. 1 Canadien sur 64 …..1 travailleur sur 11 au Canada.

Nous traitons cette fiducie avec respect et avec prudence.

Et nous nous engageons à faire tout ce que nous pourrons pour permettre à nos membres d’atteindre leurs objectifs de négociation et leurs aspirations professionnelles et sociétales.

Cette semaine, et tous les autres jours, engageons-nous à travailler ensemble au nom des membres grâce à qui nous sommes réunis ici à Toronto.

Notre unité et notre solidarité, entre nous et avec d’autres travailleurs, sont la clé de notre succès.

Bon congrès!

J’ai le privilège de déclarer ouvert notre 23e congrès statutaire.

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