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Les travailleurs n’ont pas bâti le Canada pour le laisser se démanteler


par Paul Moist et Claude Généreux

À la fête du Travail, nous prenons un moment pour réfléchir au rôle qu’ont joué les travailleurs dans l’édification de notre grand pays. Cette journée commémore l’histoire, mais nous devons aussi en profiter pour regarder vers l’avenir.

Cette année, la fête du Travail arrive dans la foulée de certaines des mesures les plus dangereuses pour notre démocratie jamais prises par un gouvernement. D’abord, Stephen Harper a pris de nombreuses décisions derrière des portes closes, gardant dans le noir les gens qui ont élu ce gouvernement pour les servir. Les conservateurs ont annulé l’accord de Kelowna qui aurait permis aux peuples autochtones de recevoir des services essentiels en matière de logement, d’eau et d’éducation. Les ententes en matière de services de garde à l’enfance conclues avec les provinces ont été annulées, et l’idée d’un système universel de garderies de qualité a été abandonnée. Les conservateurs ne tiennent aucun compte des cibles en matière d’émissions de gaz à effet de serre prévues dans l’accord de Kyoto.  Le financement des programmes destinés aux femmes, à l’alphabétisation et aux contestations judiciaires a été radicalement réduit ou carrément éliminé.  L’argent prévu pour le renouvellement des infrastructures municipales est insuffisant et pour l’obtenir, il faut avoir recours à la privatisation en créant des PPP. Les étudiants souffrent du manque de financement de l’enseignement postsecondaire.

Le gouvernement Harper met en jeu la vie des jeunes femmes et hommes du pays dans un conflit qui fait rage dans une contrée lointaine et que la plupart des Canadiens jugent inutile.

Dernièrement, nous avons entendu parler de négociation d’accords commerciaux secrets.  Au moment où nous nous préparons à souligner une journée qui est célébrée depuis plus de 110 ans, les travailleurs du Canada risquent de voir disparaître leurs collectivités, leurs emplois et leurs économies locales.  En effet, un nombre croissant d’emplois du secteur manufacturier ou du secteur des ressources naturelles se retrouvent chez nos voisins du sud et profitent aux entreprises étrangères dans un contexte de mondialisation.  

Rassemblés à Moncton, au Nouveau-Brunswick, en août, nos premiers ministres étaient impatients de discuter de deux importants accords de commerce interprovinciaux.  Ils n’ont pris aucune décision définitive sur ces accords, ce qui est heureux, car tant l’Atlantica, à l’est, que l’Accord sur le commerce, l’investissement et la mobilité de la main-d’œuvre (ACIMMO), à l’ouest, enverront vers le sud nos emplois, nos ressources naturelles et notre fierté.  

La rencontre sur le Partenariat pour la sécurité et la prospérité qui a eu lieu à Montebello, au Québec, a réuni les « trois amigos » – les leaders du Mexique, des Mexique et du Mexique – à l’abri des regards indiscrets pour se partager les ressources de l’Amérique du Nord.   

Nous sommes aussi menacés par la privatisation des soins de santé. Les Canadiens sont, à bon droit, fiers de leur programme universel de soins de santé. Plus de 47 millions d’Américains n’ont pas ce privilège. Combien de fois devrons-nous prouver que notre système est celui que veulent les Canadiens pour protéger leur santé ? Pourtant, à peine quelques semaines avant la fête du Travail, l’Association médicale canadienne accueillait un nouveau président qui est un grand défenseur des cliniques privées.

En cette fête du Travail, nous aimerions pouvoir parler de la construction de nouvelles infrastructures dans les villes de tout le pays.  Nous ne le pouvons pas. En regardant s’effondrer le pont au Minnesota à la télévision, au début du mois d’août, nous craignions pour nos propres ponts, routes, égouts et systèmes d’eau.  Ces infrastructures vieillissantes et affaiblies pourront-elles protéger nos citoyens contre de tels désastres ? Comme bien d’autres Canadiens, nous n’en sommes pas certains.

Nous nous inquiétons aussi du fait que les gouvernements de tous ordres se tournent vers la privatisation comme solution miracle. Les entreprises promettent des économies et de meilleurs services que ceux que fournissent les membres du SCFP.  Permettez-nous d’en douter.  En fait, la privatisation crée plus de problèmes qu’elle n’en règle. Et les membres du SCFP se préoccupent des collectivités qu’ils servent. Ils dépensent leurs salaires durement gagnés dans ces économies locales pour les garder fortes et efficientes. Leurs familles vivent là où ils travaillent et, en conséquence, ils ont avantage à ce que les services publics soient de la meilleure qualité possible.

Enfin, en cette fête du Travail, nous tenons à saluer les jeunes travailleurs qui entrent dans le marché du travail.  Qu’ils sortent des universités, des cégeps ou des collèges communautaires, qu’ils entreprennent un programme d’apprentissage ou qu’ils commencent leur tout premier emploi, ces jeunes méritent des conditions de travail saines et sécuritaires, de bons salaires, des avantages sociaux, des possibilités de retraite pour plus tard et la sécurité d’emploi dans une économie solide et productive.  Adhérer à un syndicat, défendre les droits des travailleurs et lutter pour les droits de la personne sont des gestes essentiels pour atteindre ces buts.   

Nous saluons également nos membres en lock-out ou en grève à Québec et à Vancouver. Ces travailleurs sont aux premières lignes pour la diversité dans les médias et des services de qualité.

Célébrons cette fête du Travail en promettant de faire avancer les principes syndicaux, de nous opposer à ceux qui veulent affaiblir les services publics et notre économie manufacturière et d’édifier des collectivités dynamiques pour nos familles, nos amis et nos voisins.