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Ottawa - Le gouvernement conservateur de Stephen Harper entreprend cet été une tournée nationale de réunions et de négociations pour mettre en œuvre son plan « Chantiers Canada », annoncé dans le budget du printemps. Ce fonds de 33 milliards $ ne comprend en fait aucun argent nouveau. Seul l’emballage a changé et le fonds s’accompagne désormais d’une nouvelle condition : les municipalités et autres promoteurs devront avoir sérieusement envisagé des partenariats public-privé (PPP) comme condition d’obtention du financement.

« La nécessité de démontrer qu’ils ont «sérieusement envisagé» la possibilité d’un PPP, même lorsqu’il est évident que la prestation publique est plus économique et transparente, est extrêmement déraisonnable, a déclaré Paul Moist, président national du SCFP. La simple préparation d’une proposition de PPP peut coûter très cher pour la plupart des municipalités et, pour les petites municipalités, ce coût peut être carrément prohibitif. »

« Le gouvernement fédéral ne devrait en aucun cas imposer des PPP, ni l’obligation d’envisager des PPP, aux administrations municipales ou à d’autres paliers de gouvernement comme condition pour obtenir un financement en infrastructure ou dans d’autres domaines, a-t-il poursuivi. Les administrations locales ont des comptes à rendre à leurs contribuables pour les services qu’elles fournissent et ce sont elles les mieux placées pour comprendre les besoins et les ressources de leurs communautés. On ne devrait pas les obliger à risquer des fonds publics pour se conformer aux préjugés idéologiques et aux intérêts privés des paliers supérieurs de gouvernement. »

Des années de compressions et de sous-financement ont créé au Canada un déficit d’infrastructure estimé à 100 milliards $, un déficit qui croît d’au moins 2 milliards $ par année. L’insistance du gouvernement fédéral en faveur des PPP est en réponse aux pressions exercées par les grandes entreprises et les banques d’investissement qui veulent se tailler une place encore plus grande dans le très lucratif marché des PPP.

« Un véritable investissement dans l’infrastructure serait très apprécié. Le pays en a désespérément besoin, a affirmé M. Moist. Mais le fonds Chantiers Canada pousse les municipalités à adopter un modèle d’investissement en infrastructure qui est inadéquat. »