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Le 10 avril, pendant que les travaux de la Chambre des communes étaient suspendus, le gouvernement conservateur de Stephen Harper a discrètement rendu public un rapport sur l’écart entre l’offre et la demande en matière de services de garde à l’enfance de qualité.

Le comité consultatif ministériel de Ressources humaines et Développement social Canada nommé l’été dernier a terminé son travail depuis longtemps, mais le gouvernement avait gardé le rapport sur les tablettes.

La publication a sans doute été le résultat des demandes déposées en vertu de l’accès à l’information par le NPD, Code bleu pour les services de garde et des journalistes. Le gouvernement n’a dévoilé le rapport qu’après la présentation du budget fédéral, trop tard pour que ses recommandations aient un impact significatif cette année.

Mais il faut se méfier. Une partie de ses mauvaises recommandations pourraient quand même se retrouver dans la politique inadéquate d’un gouvernement conservateur fondamentalement opposé aux programmes sociaux solides que souhaitent les Canadiens.

Tout en reconnaissant l’urgent besoin de services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants confirmé dans d’innombrables autres études et rapports, le comité ne présente aucune recommandation visant à renforcer ou à élargir un système de garde à l’enfance.

Voici quelques-unes des recommandations les plus troublantes :

Même s’il conclut que les entreprises ne sont pas très portées à ouvrir des garderies, le rapport inclut une longue liste d’incitatifs censés encourager les employeurs à créer des places de garderie. L’un de ces plans consiste à créer un fond administré par un organisme indépendant qui donnerait de l’argent aux employeurs admissibles afin qu’ils offrent des services de garde à l’enfance. Il s’agit d’une mauvaise mesure gouvernementale. Les gouvernements locaux, provinciaux et fédéral doivent être au cœur des efforts déployés pour concevoir un système de services de garde à l’enfance qui mettra fin à l’actuelle mosaïque qui tient lieu de réseau de garderies. Les incitatifs offerts aux employeurs ont échoué dans d’autres provinces. Pour en savoir plus, voir l’analyse de Code bleu.

Un autre ensemble de recommandations ne tient aucun compte de la nécessité d’investir et de rendre compte du gouvernement dans la conception d’un système. On compte plutôt sur des mesures fiscales individuelles et sur des accommodements au travail. L’Organisation pour la coopération et le développement économiques a condamné cette approche dans un rapport récent qui place le Canada au dernier rang pour ce qui est de l’investissement dans les services de garde à l’enfance. Le rapport blâme sévèrement les pays comme le Canada qui favorisent le « choix des parents » pour « cacher des services disparates » et qui comptent sur le marché pour combler les vides.

Le rapport passe complètement à côté d’un problème crucial, celui de la crise des ressources humaines dans le secteur des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants. Des services de garde de qualité reposent sur un personnel bien payé et compétent. Sans cadre de travail et sans investissement considérable pour s’attaquer à ce problème de ressources humaines, les professionnels de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants quittent le secteur et bien peu y entrent.

Bien que l’on n’ait pas tenu compte de ce rapport dans le budget de 2007, ses principes sont compatibles avec l’approche rétrograde du gouvernement conservateur en matière de garderies et exacerbe la situation désespérée où se retrouvent les familles et les collectivités canadiennes qui attendent toujours un système national d’apprentissage et de garde des jeunes enfants.

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