Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Un rapport publié par le Centre d’étude des niveaux de vie (CENV), d’Ottawa, montre que les décès au travail ont augmenté de 45 pour cent depuis 1993 et de 18 pour cent depuis 2004, si l’on compare à 2005. Ces statistiques révèlent de graves lacunes dans les mesures de protection des travailleurs. 

Le rapport, Cinq morts par jour : Décès sur les lieux de travail au Canada entre 1993 et 2005, doit son titre au fait qu’il y a eu 1 097 décès au travail en 2005, ou cinq par jour ouvrable, selon l’Association des Commissions des Accidents du Travail du Canada

Le rapport du CENV présente une analyse détaillée de ces décès, en fonction de facteurs comme l’industrie, l’âge, la géographie et les tendances dans l’incidence de décès, ainsi qu’une comparaison du dossier du Canada sur la scène internationale. Voici quelques-unes des conclusions principales :  

·        Les maladies professionnelles reliées à l’amiante ont causé 31 pour cent de tous les décès au travail.  

·        L’incidence des décès au travail pour les hommes était 30 fois plus élevée que pour les femmes en 2005.  

·        L’incidence du décès au travail pour les travailleurs plus âgés (60-64) était 10 fois plus élevée que pour les jeunes travailleurs (15-19).  

·        Le Canada arrive au cinquième rang des 29 pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) pour l’incidence des décès au travail, selon l’Organisation internationale du travail.  

·        La moitié de tous les décès au travail sont attribuables à des maladies professionnelles.

Le rapport énonce une évidence que le SCFP proclame depuis de nombreuses années : les décès au travail sont évitables et inacceptables. 

« Malheureusement, le rapport du CENV ne montre que la pointe de l’iceberg en matière de décès au travail », soutient Anthony Pizzino, directeur du Service de santé et de sécurité du SCFP. 

« Ces statistiques ne tiennent compte que des décès reconnus par les commissions des accidents du travail.  Elles ne prennent pas en compte les nombreux autres décès qui ne sont pas signalés ou indemnisés, affirme M. Pizzino. Par exemple, les statistiques sur les maladies professionnelles – surtout en ce qui a trait à l’amiante – sont extrêmement sous-estimées, car de nombreux décès sont attribués à des facteurs extérieurs au travail alors que, dans les faits, l’exposition à l’amiante à un jeune âge pourrait être la cause réelle du décès d’un travailleur des années plus tard. » 

Le rapport souligne également les lacunes dans la formation et l’application des lois. Les travailleurs ne sont ni correctement formés, ni correctement informés de leurs droits au travail, ni correctement équipés des outils et techniques nécessaires pour travailler sans danger. L’application des lois existantes en santé et sécurité qui protègent les travailleurs est aussi défaillante, si l’on en juge par les nombreux décès.