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Lorsque les plans d’équité en matière d’emploi ont commencé en Saskatchewan dans les années 80, environ 2 pour cent de la main-d’oeuvre était autochtone. Aujourd’hui, dans les lieux de travail qui se sont dotés de plans d’équité en emploi, le taux de participation des autochtones se situe entre 7,6 et 9,8 pour cent. Dans les lieux de travail qui n’en ont pas, le taux de participation est resté à 2 pour cent.

En novembre 2000, le SCFP a signé avec le gouvernement de la Saskatchewan une entente de partenariat visant à promouvoir une stratégie de représentativité de la main-d’oeuvre. Cette stratégie avait pour but d’assurer la présence de personnes autochtones dans toutes les catégories et à tous les niveaux de la main-d’oeuvre, en proportion de leur population en âge de travailler.

De cette entente générale est née une entente tripartite entre le Conseil des soins de santé du SCFP, l’Association des organismes de soins de santé de la Saskatchewan (SAHO) et le gouvernement provincial. Un comité a été créé pour promouvoir la stratégie, repérer les barrières dans les conventions collectives et présenter des recommandations de changement aux comités exécutifs et de négociation de l’employeur et du syndicat. Le secteur de la santé a été choisi parce qu’il est le plus grand employeur du secteur public de la province et qu’il compte le plus large éventail de catégories d’emploi.

Les premiers changements ont été apportés aux clauses de la convention collective qui régit 14 000 travailleurs de la santé de la Saskatchewan. Le comité tripartite formé de représentants du gouvernement, du syndicat et de l’employeur a rédigé des clauses relatives à la formation, à la planification de la relève et à la rétention de travailleurs autochtones. Les projets de clauses ont été présentés aux membres, qui les ont appuyés. Ils ont ensuite été soumis au comité de négociation syndicat-employeur, qui a les a acceptés tels quels à la table de négociation. Les membres ont ratifié la convention collective.

Les partenaires ont ensuite fait du lobbying auprès du gouvernement afin d’obtenir un financement pour tous les programmes de formation nécessaires à la mise en oeuvre de la stratégie, notamment la préparation du lieu de travail à l’arrivée des travailleurs autochtones, et vice versa. Il était prioritaire de surmonter les effets négatifs des programmes d’équité et de dissiper les malentendus au sujet des autochtones. Un atelier a été élaboré pour mettre fin aux mythes et aux préjugés. En février 2005, environ 6700 travailleurs membres du SCFP et gestionnaires du secteur de la santé avaient suivi la formation.

Le SCFP a aussi embauché un coordonnateur de l’éducation autochtone. À l’heure actuelle, le SCFP et le gouvernement provincial se partagent le financement de ce poste.

Un autre des buts visés était de modifier l’attitude des autochtones à l’égard des syndicats, en particulier dans le secteur de la santé. Les études menées dans le cadre du partenariat nous ont permis d’identifier des obstacles à la participation autochtone. Nous avons constaté que les clauses d’ancienneté dans les conventions étaient perçues de façon négative. De plus, les autochtones ne postulaient pas parce qu’ils sentaient qu’ils avaient peu de chance d’être embauchés. Cette perception était d’ailleurs renforcée par la faible représentation des personnes autochtones dans la main-d’oeuvre du secteur de la santé.

La formation était un autre élément clé. Nous avons collaboré avec d’autres intervenants, comme des institutions autochtones et des établissements d’enseignement, pour que les travailleurs autochtones puissent recevoir la formation nécessaire pour occuper des emplois dans le secteur de la santé. Des rencontres ont été organisées pour assurer aux établissements d’enseignement que des emplois seraient offerts et pour prévoir suffisamment de places en formation pour les étudiants autochtones.

Un atelier de « formation des formateurs » a été offert aux travailleurs du secteur de la santé pour alléger la charge de travail des deux animateurs du SCFP et de la SAHO. Trois membres du SCFP ont suivi cette formation.

Aujourd’hui, un plus grand nombre de personnes autochtones travaillent comme aides aux soins spéciaux, préposés des soins à domicile et infirmières auxiliaires, et un plus grand nombre d’étudiants autochtones entrent dans le secteur de la santé, en particulier les soins infirmiers.

Autour de 1500 autochtones ont été embauchés depuis la signature des ententes de partenariat. Le taux de participation des autochtones dans le secteur de la santé en Saskatchewan était autrefois de 1 pour cent. Il est maintenant passé à 5 pour cent.

Par Don Moran