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De temps en temps, on nous présente un exemple de privatisation qui soulève des questions et contredit notre hypothèse selon laquelle la privatisation ne constitue jamais une bonne solution. C’est le cas de cette histoire des bureaux de poste au Japon.

La Société des postes du Japon (Japan Post Corporation) a été créée peu après la Seconde Guerre mondiale pendant le mouvement de modernisation du Japon. Aujourd’hui, c’est le plus important employeur national, avec plus de 400 000 employés. Il exploite 24 700 bureaux de poste partout au Japon et sa valeur est évaluée à environ 330 billions de yens (quelque 3,2 billions de dollars canadiens), plus de la moitié du produit intérieur brut du pays.

Cependant, Japan Post fait beaucoup plus que la livraison du courrier. C’est également la plus importante caisse d’épargne au monde, valant des billions de yens en comptes d’épargne personnels, et une des plus importantes compagnies d’assurance du Japon.

Alors que Japan Post est devenu une centrale économique, l’organisme est également devenu un important joueur en ce qui concerne les nominations politiques et le favoritisme. Étant donné que Japan Post possède des bureaux dans presque chaque village et secteur, ses employés ont eu une forte influence lors des élections. À un point tel qu’un parti a commencé à dominer la politique nationale, régionale et locale au désavantage de presque tous les autres partis politiques.

Comme l’a découvert un journaliste de la BBC, l’influence de Japan Post a des racines profondes. Les emplois dans les bureaux de poste locaux et les nominations par favoritisme par le Parti libéral-démocrate sont souvent transmis de père en fils. Les employés qui s’occupent des dépôts d’épargne des gens versent ouvertement une portion de l’argent de leurs clients dans un immense fonds de corruption que les politiciens du PLD dépensent dans des projets de bâtiment locaux.

Par exemple, dans le village de Onomichi, le PLD a construit trois énormes ponts au cours des dix dernières années. Ils fonctionnent à perte parce que les droits de péage sont élevés et peu de personnes de ces localités les utilisent.

« C’est pourquoi certains politiciens locaux sont si attachés au système actuel, de mentionner la BBC. Cela représente une somme d’argent qu’ils ne veulent pas perdre. »

Il semble que cette période d’abondance soit sur le point de se terminer. Le premier ministre japonais Junichiro Koizumi a promis de supprimer la domination du Japan Post sur l’économie du Japon et ses politiques. M. Koizumi a échoué dans sa première tentative en 2005. Il a cependant déclenché des élections éclairs, a été réélu par une victoire écrasante et a remplacé les opposants à la réforme des postes par des promoteurs de cette mesure. Le mois suivant, M. Koizumi a tenu sa promesse.

D’ici l’automne 2007, en vertu d’une nouvelle loi, Japan Post sera divisée en quatre entités – services bancaires, assurances, distribution postale et services au comptoir – chapeautées par une société de portefeuille contrôlée par le gouvernement. À la fin d’une période de transition de dix ans, soit en 2017, l’investissement de l’État dans la société de portefeuille sera réduit à un tiers. Les deux autres tiers des parts de l’entreprise seront vendus au public.

Il reste à voir si les réformes de M. Koizumi auront l’effet souhaité ou si elles mèneront purement et simplement à la corruption et à l’inefficacité d’un autre genre.

- Rédigé à l’aide de fichiers de la BBC et de Reuters