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Un article du Ottawa Citizen a déclenché une tempête d’appels téléphoniques et de courriels inquiets et a incité bien des gens, des gestionnaires de la fonction publique aux employés des agences de recrutement temporaire, en passant par les réceptionnistes du gouvernement, à se poser des questions sur leur emploi.

L’article souligne que le ministre des Travaux publics, Michael Fortier, jugeait que le gouvernement n’avait pas besoin de travailler avec des centaines d’agences de recrutement temporaire partout au pays et que sept suffiraient. Mais, quelques jours plus tard, le gouvernement conservateur faisait volte-face et décidait de mettre le projet sur les tablettes.

« Le plan, expliquait le Citizen, s’inscrit dans une stratégie générale de centralisation des approvisionnement et d’achats en vrac pour obtenir de meilleurs prix. » Si le gouvernement peut en obtenir plus pour moins avec sept agences au lieu des 141 agences avec qui il fait affaire à Ottawa seulement, bravo. Mais le gouvernement a renoncé au projet devant le « tollé soulevé (chez les agences de recrutement de tout le pays) à l’idée de perdre leurs contrats ».

« Attention, écrivait le Citizen, le ministre défend les intérêts des contribuables qui paient la facture, pas ceux des fournisseurs qui les envoient. Apparemment, le gouvernement compte pour 80 pour cent du marché du travail temporaire à Ottawa. Si c’est le cas, il a du pouvoir dans ce marché et l’obligation de l’utiliser. »

« Il est plutôt ironique que des agences de recrutement temporaire s’objectent à être traitées comme des marchandises facilement remplaçables, poursuivait l’éditorial. C’est pourtant ce principe même de “remplaçabilité” que ces agences fournissent : une excuse officielle pour recruter du personnel dont on peut se “débarrasser” relativement facilement. Parce qu’il est si difficile de licencier des employés de la fonction publique, il est aussi très difficile de les embaucher et les gestionnaires obtiennent un niveau de souplesse raisonnable en trouvant des moyens légaux de contourner les règles. »

Pour cette souplesse, le gouvernement fédéral paie bien. Trop bien, se plaignait le Citizen : « Le gouvernement paie 30 $ l’heure pour le travail, mais obtient en fait un travailleur à 15 $ l’heure, l’agence empochant la différence. » Certains travailleurs « temporaires » languissent dans le même emploi pendant des années, sans avantages sociaux ni sécurité d’emploi. Tout en reconnaissant que les entreprises et les gouvernements ont souvent besoin d’employés à court terme et temporaires, le journal imputait la faute au gouvernement – avec raison.

« M. Fortier devrait régler le problème du recours exagéré au travail temporaire par le gouvernement avant de chercher à modifier le système pour se le procurer. »